[La parole aux associations] Douleurs chroniques : Medisite.fr

La douleur constitue le premier motif de consultation médicale et du recours en pharmacie. Les plus répandues sont les douleurs ostéoarticulaires et rhumatismales, ainsi que la fibromyalgie, qui reste encore assez mystérieuse. "Toutes ces maladies représentent 20 millions de Français. C’est considérable", souligne Françoise Alliot Launois, Présidente d’AFLAR, association de malades dédiée à toutes les maladies rhumatismales, arthrose, ostéoporose, spondylarthrite, fibromyalgie, polyarthrite rhumatoïde, mal de dos...

Intervenante à l’édition 2022-2023 du Festival de la Communication Santé – pour lequel Medisite est partenaire – Françoise Alliot Launois milite pour que les douleurs chroniques soient davantage reconnues et prises en compte en France.

"Il y a un problème de prise en charge de la douleur. Elle n’est pas reconnue à la hauteur du fardeau qu’elle représente pour les patients et pour la société".

Pourquoi la douleur touche-t-elle de plus en plus de Français ?

La Présidente d’AFLAR insiste sur l’émergence et la durée de maladies chroniques dans notre société. "Les patients touchés par les maladies rhumatismales vont être les premiers touchés par la douleur chronique. Il s’agit de maladies chroniques donc les symptômes – la douleur – vont être chroniques. De plus, notre population avance en âge, et donc les malades chroniques vivent plus longtemps avec ces douleurs".

Le problème : la douleur est de moins en moins bien prise en charge. "Il y a plusieurs causes. Pour commencer, l’arsenal thérapeutique s’est réduit. L’aspirine est désormais décommandée et certains médicaments comme les opioïdes (opiacé) sont très forts par certains patients ayant peur de les prendre".

Françoise Alliot Launois met aussi en cause le manque de dialogue entre les professionnels de la santé et les patients. "Les médecins n’ont plus le temps". I l y a une grande solitude face à la douleur.

En outre, le travail à l’ordinateur et la banalisation du télétravail favorisent les troubles musculosquelettiques. "Ce sont des changements considérables qu’il faut prendre en compte dès aujourd’hui pour répondre aux préoccupations des patients qui souffrent".

Douleurs chroniques : les femmes jugées comme "trop excessives"

"Aujourd’hui, la douleur n’est pas suffisamment évaluée. Combien de fois vous a-t-on demandé d’évaluer votre douleur sur une échelle de 1 à 10 lors d’une consultation ? C’est pourtant très important d’évaluer la douleur", estime Françoise Alliot Launois.

Elle rappelle aussi le fardeau qui pèse sur les femmes, parfois considérées comme "trop excessives".

"Les femmes sont souvent adressées à des psychologues et moins prises au sérieux que les hommes. On leur prescrit moins de traitements pour la douleur que les hommes, et on les adresse bien davantage chez le psy".

Ce n’est pas un mythe. De nombreuses femmes peuvent témoigner s’être déjà entendues dire "C’est dans la tête", "il va falloir vivre avec", ou encore "vous êtes fragile".

Les conséquences d’une douleur chronique mal prise en charge vont loin : l’insomnie, l’incapacité de travail, les conséquence sur la vie personnelle et intime, la dépression et la baisse de moral, ou encore le stress… "Lorsqu’une douleur survient, vous vous inquiétez, vous stressez. Donc le psychisme est affecté très vite. Vivre avec une douleur chronique, c’est abominable, parce que c’est un mal invisible".

Sources

Merci à Françoise Alliot Launois, Présidente d’AFLAR

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