Il n’y a pas d'échec, que des expériences, vraiment ? Nous avons tendance à penser que l’échec est une source d’apprentissage, mais cette idée n’est pas tout à fait exacte. Une recherche américaine, publiée dans Journal of Experimental Psychology, montre que nous sommes beaucoup à surestimer les chances de succès après un échec.
L’étude, basée sur des enquêtes auprès de 1 800 adultes, révèle que les ces derniers ont tendance à surestimer les possibilités de réussir après avoir échoué. Ce phénomène s’observe dans des domaines comme les examens professionnels, la dépendance ou les maladies chroniques. Or, d’après les auteurs de cette étude, cette croyance peut limiter la capacité à progresser en empêchant de prendre des mesures concrètes.
Pourquoi est-ce difficile d’apprendre de ses erreurs ?
Dans la revue Health, la psychologue et autrice principale de l’étude, Lauren Eskreis-Winkler, et Yvette Sheline, professeure de psychiatrie et de recherche comportementale, livrent leurs conseils pour réellement apprendre de ses erreurs. Le Dr Sheline explique qu’apprendre de l’échec est souvent plus difficile que d’apprendre du succès. Et cette réalité est scientifique ! En effet, la réussite favorise la mémorisation et l’amélioration continue, grâce au circuit de la récompense.
Cependant, les échecs peuvent aussi être instructifs, surtout s’ils sont inattendus. En effet, émettre de nouvelles hypothèses peut participer à l’apprentissage. Mais cette capacité dépend de la motivation, des réactions émotionnelles et de l’état mental. Les échecs majeurs, comme rater un examen ou rechuter après une addiction, sont plus difficiles à surmonter que des incidents mineurs, comme une entorse à un régime alimentaire.
Prendre un peu de temps
Selon l’experte en psychiatrie, l'échec est désagréable, mais se permettre de réfléchir à l'expérience peut être utile pour aller de l'avant. “N'édulcorez pas ce qui s'est passé ; donnez-vous le temps de réfléchir aux événements qui ont mené à l'échec et à vos sentiments à cet égard avant d'aller de l'avant”, ajoute-t-elle.
Comprendre ce qui n'a pas fonctionné
L’experte en recherche comportementale suggère ensuite de comprendre ses erreurs, les mauvais choix ou le manque d’investissemen t de sa part. "Une personne qui a confiance en elle et qui est consciente de ses capacités peut tirer des leçons d'un échec parce qu'elle peut prêter attention aux facteurs qui ont contribué à l'échec", explique-t-elle.
En tirer les bonnes leçons
Quant à Eskreis-Winkler, elle poursuit en conseillant de tirer des leçons de son erreur de manière consciente. "Lorsque les gens échouent, ils sont automatiquement confrontés à deux objectifs contradictoires", déclare-t-elle. "Le premier objectif est de tirer les leçons de l'échec afin de faire mieux la prochaine fois. Mais le second objectif est de se sentir bien dans sa peau. Lorsque l'objectif de se sentir bien l'emporte sur l'objectif d'apprendre, les gens se déconnectent et ne parviennent pas à tirer des leçons de l'échec".
Être réaliste
Selon l’autrice de l’étude, seules certaines personnes réussissent des examens difficiles, même au deuxième essai. De même, peu de gens parviennent à la sobriété en peu de temps. C'est pourquoi elle recommande de "comprendre le taux réel de réussite après un éche". Si les "croyances exagérément optimistes" sur le pouvoir de l'échec semblent bénéfiques, les données montrent que c'est faux.
Ne pas se décourager
Enfin, selon le Dr Sheline, l’échec ne doit pas nous empêcher d'essayer à nouveau à l'avenir. Se sentir confiant et réfléchir à ce qui n'a pas fonctionné nous aura aidé à "apprendre plus facilement que quelqu'un de découragé, qui n'est pas conscient de lui-même et qui essaie peut-être d'éviter complètement de penser à la situation", déclare-t-elle. Alors, ne baissons pas les bras !
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