Vivre ensemble mais chacun de son côté, un succès chez les sexagénaires

Pour vivre heureux, vivons séparément. Une idée qui séduit particulièrement les sexagénaires, comme le révèle une étude britannique publiée le 3 décembre dans le Journal of Gerontology. "Ces couples mettent généralement en avant l'importance qu'ils accordent à l'autonomie de chacun, leur volonté de ne partager que le meilleur ou encore de ne pas perturber, s’il y en a, leurs enfants respectifs", précise au journal Le Point Christophe Giraud, sociologue spécialiste du couple et professeur à l'Université Paris-Cité.

Selon l'Institut national d'études démographiques (INED), 7 à 8 % des couples français adoptent aujourd'hui ce mode de vie conjugal. Jusqu'à présent, on pensait que ces relations étaient surtout populaire chez les jeunes, tandis que les séniors privilégiaient des relations plus conventionnelles comme le mariage ou la cohabitation. Cette étude révèle une nouvelle image des relations intimes chez les plus de 60 ans.

Les résultats de cette étude montrent que 4 % des Britanniques de plus de 60 ans choisissent de ne pas vivre sous le même toit que leur partenaire. Selon les chercheurs, les séniors bénéficient d’une meilleure santé mentale avec ce mode de vie, comparativement à ceux qui sont célibataires. Une preuve qu’il est possible d’avoir une vie de couple épanouie sans partager les soucis du quotidien.

"Il est temps de voir et de reconnaître la force des liens intimes, souvent invisibles, qui existent au-delà du ménage et qui contribuent au bien-être des personnes âgées", explique le docteur Yang Hu, co-auteur de l’étude et professeur à l'université de Lancaster.

Un autre avantage pour les adeptes de ce mode de vie est que les ruptures semblent moins éprouvantes, notamment grâce à l’absence de partage de biens ou de déménagements.

Ce travail de recherche met également en lumière que le "Living Apart Together" ou vivre ensemble séparément est un mode de vie plus égalitaire pour les femmes et les hommes âgés. Les deux sexes tirent des bénéfices similaires en termes de santé mentale, contrairement au mariage ou à la cohabitation, qui tendent à avoir des effets plus bénéfiques pour les hommes que pour les femmes.

Cependant, vivre dans deux logements distincts engendre des coûts financiers plus élevés, ce qui n’est pas accessible à tous, surtout dans les grandes villes où le prix au m² explose.