Saler ses plats à table augmenterait le risque de cancer de l’estomac

Une consommation excessive de sel peut amener à une hypertension artérielle mais également au développement de maladies cardiovasculaires. « On estime que 1,89 million de décès chaque année sont associés à une consommation excessive de sodium, une cause bien établie d’hypertension artérielle et d’augmentation du risque de maladie cardiovasculaire », explique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Au même titre que le sucre, il est donc essentiel de contrôler sa consommation de sel. D’autant plus que des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Gastric Cancer le 17 avril 2024, ont révélé qu’une consommation trop importante de sel pourrait augmenter son risque de cancer de l’estomac.

Cette mauvaise habitude à table augmenterait le risque de cancer de l’estomac

Les chercheurs ont étudié le lien entre l'ajout de sel à ses plats et le risque de cancer de l'estomac. Pour ce faire, l’équipe a étudié les données de plus de 470 000 adultes de l'étude de cohorte britannique à grande échelle UK-Biobank. « À quelle fréquence ajoutez-vous du sel à votre nourriture ? » est l’une des questions qui a été posée aux personnes de la cohorte. Les chercheurs ont comparé les réponses avec l'excrétion de sel dans l'urine et avec les données des registres nationaux du cancer.

Résultat : les personnes qui ont indiqué toujours ajouter ou fréquemment saler leur nourriture étaient 39 % plus susceptibles de développer un cancer de l'estomac sur une période d'observation d'environ 11 ans par rapport à celles qui n'ont jamais ou rarement ajouté du sel à leur nourriture. « Nos résultats ont également résisté à la prise en compte des facteurs démographiques, socioéconomiques et de mode de vie et étaient tout aussi valables pour les comorbidités dominantes », a déclaré l’autrice principale de l’étude Selma Kronsteiner-Gicevic. « Avec notre étude, nous voulons sensibiliser aux effets négatifs d'une consommation de sel extrêmement élevée et fournir une base pour les mesures de prévention du cancer de l'estomac », a résumé le responsable de l'étude, Tilman Kühn.

Sel : comment réduire sa consommation ?

Il n’est pas toujours facile de se passer de sel lorsque l’on a pris l’habitude depuis des années d’en consommer. Dans une interview accordée à Medisite, la diététicienne Alexandra Tijoux avait révélé quelques alternatives au sel de table. Vous pouvez par exemple miser sur l’ajout d’herbes aromatiques à vos plats pour y apporter de la saveur. « Ces herbes aromatiques, consommées fraîches, donnent du goût, en plus d’être riche en molécules antioxydantes intéressantes pour l’organisme», avait-elle précisé. Certaines épices comme le curcuma, la coriandre, ou encore le poivre peuvent également être une alternative intéressante au sel. Les substituts de sel à base de potassium, en revanche, sont à limiter tout comme le sel car « en excès le potassium peut affecter la santé cardiovasculaire », avait prévenu l’experte.