De la vitamine D pour réduire la résistance à la chimiothérapie dans le cancer de la prostateImage d'illustrationIstock

Avec 59 885 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2018, le cancer de la prostate est le plus fréquent, à la fois chez l’homme et dans l’ensemble de la population. Cette maladie à bon pronostic, avec un taux de survie de 93 % à 5 ans selon le site de l’Assurance maladie peut, dans les formes avancées, développer une résistance aux traitements par chimiothérapie. Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont découvert que la prise de vitamine D pourrait réduire ce phénomène de résistance.

La vitamine D est connue pour jouer un rôle dans le métabolisme du phosphore et du calcium ainsi que dans la santé osseuse. "Elle déclenche en outre des propriétés anti-inflammatoires et antiprolifératives qui ont été identifiées plus récemment et pourraient être exploitées à des fins thérapeutiques", précise l’Inserm.

Certaines études préliminaires suggèrent que des analogues, c’est-à-dire des versions modifiées de la vitamine D (mais sans effets secondaires), pourraient aussi diminuer la résistance du cancer du sein à la chimiothérapie. L’idée est désormais d’élargir ce champ de recherches au cancer de la prostate, qui tue plus de 8 000 personnes en France chaque année.

"Administrés seuls au contact de cellules cancéreuses, le docétaxel (traitement par chimiothérapie) d’une part, et la version modifiée de la vitamine D d’autre part, ne sont pas capables de contrôler la prolifération des cellules cancéreuses. En revanche, l’efficacité du docétaxel est rétablie lorsqu’il est administré simultanément au Xe4MeCF3"

Pour y parvenir, un chercheur de l’Inserm, le Dr Gilles Laverny, en collaboration avec l’université de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, s’est penché sur l’efficacité d’un des analogues ou dérivé de la vitamine D : le Xe4MeCF3, dont la structure potentialiserait les activités antitumorales du récepteur de la vitamine D. "Administrés seuls au contact de cellules cancéreuses, le docétaxel d’une part, et la version modifiée de la vitamine D d’autre part, ne sont pas capables de contrôler la prolifération des cellules cancéreuses. En revanche, l’efficacité du docétaxel est rétablie lorsqu’il est administré simultanément au Xe4MeCF3", explique le scientifique dans un communiqué de l’Inserm.

Le chercheur a ensuite procédé au même protocole sur des souris. "Nous avons observé le même résultat. L’association du docétaxel et de l’analogue de la vitamine D a une action directe sur les cellules cancéreuses, sans favoriser la survie de cellules qui seraient plus agressives".

D’autres recherches doivent encore être effectuées pour confirmer ces résulats. "Il reste plusieurs étapes à franchir. Il serait aussi intéressant d’évaluer d’autres analogues dans notre modèle", reconnaît Gilles Laverny. "Plus de 4 000 ont déjà été générés et certains sont peut-être plus efficaces que le nôtre", conclut le scientifique.

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