
Katherine Webster est un cas exceptionnel pour les médecins ! La Britannique, de 47 ans à l'époque, a été diagnostiquée en 2020 d'un glioblastome de grade 4, la forme de tumeur cérébrale la plus agressive. Selon les médecins, elle n'avait plus que quelques mois à vivre… Pourtant, près de cinq ans après ce diagnostic, elle est en rémission complète. Un phénomène rarissime que les scientifiques étudient pour tenter d’expliquer et de le reproduire.
Un long combat, contre la maladie et vers la guérison complète
Tout a commencé un jour de sa 47ème année : Katherine est victime alors de violentes convulsions dans un train. Peu après, elle apprend qu’elle souffre d'une tumeur cérébrale à croissance rapide, la plus courante chez l’adulte, mais aussi la plus redoutable. Les statistiques ne sont pas encourageantes : seuls 25 % des patients survivent plus d’un an.
Malgré le peu d’espoir, Katherine suit tous les traitements nécessaires à une potentielle guérison : elle subit une opération chirurgicale, suivie de radiothérapie et de chimiothérapie à l’hôpital Addenbrooke (Royaume-Uni). Cinq ans plus tard, le résultat est là : Katherine n’a pas seulement réduit la taille de sa tumeur : elle ne présente plus aucune trace de cancer. Elle fait donc partie des 5 % de patients qui survivent plus de cinq ans après l'annonce de cette maladie.
Suite à sa rémission, Katherine Webster garde tout de même des séquelles, qui impactent sa qualité de vie. Elle souffre notamment de pertes de mémoire et suit une physiothérapie pour rééduquer son côté droit. Malgré cela, la survivante se dit en bonne santé, et s'interroge sur son incroyable destin. "Je ne sais pas vraiment quel est le secret qui me fait rester ici. On m’a dit qu’il me restait quelques mois à vivre, pas des année", indique-t-elle, également au Parisien.
Gliome de stade 4 : un cancer infiltrant, agressif et rapide
Mais qu’est-ce que le glioblastome ? Ce cancer cérébral malin est le plus fréquent chez l'adulte : il représente 12 à 15 % des cas de tumeurs intra-crâniennes. Il se développe rapidement à partir des cellules gliales, qui entourent les neurones. Il touche environ 3 500 personnes par an en France, principalement des hommes entre 45 et 75 ans, mais pas seulement. Le diagnostic repose sur un examen clinique et neurologique, complété par l'IRM et une biopsie.
Les symptômes varient selon la localisation et la taille de la tumeur. Ils comprennent principalement des maux de tête persistants, des nausées, des vomissements, voire des convulsions similaires à une crise d'épilepsie. Ils s’accompagnent également de troubles moteurs, cognitifs ou sensoriels. La prise en charge combine souvent la chirurgie, suivie de radiothérapie et de chimiothérapie, selon la localisation de la tumeur et l'état du patient. C’est de cette suite de traitements dont a pu bénéficier Katherine Webster.
Mettre sa guérison au service des autres malades du cancer
Le cas de Katherine intéresse particulièrement la recherche médicale. Elle a été intégrée à l'étude Rosalind, un programme international mené par la société française Cure 51. Cette étude vise à identifier les facteurs biologiques permettant à certains patients de surmonter des pronostics alarmants, afin de pouvoir espérer avancer la prise en charge de ce type de maladies.
“Plutôt que de se concentrer sur les raisons pour lesquelles les patients atteints de cancer ne survivent pas, cette étude cherche à comprendre ce qui les fait vivre”, explique au Parisien le Docteur Thankamma Ajithkumar, oncologue à Addenbrooke et chercheur principal de l'expérience.
Peut-on guérir d’un cancer agressif incurable ? Les cas de Lucas et Richard Scolyer
Ce n’est pas la première fois qu’un patient guérit d’une tumeur cérébrale agressive. En 2023, un médecin australien, chercheur à l'Université de Sydney, a également guéri d’un glioblastome invasif, grâce à un nouveau traitement qu’il avait lui-même mis au point et qui utilise le système immunitaire pour combattre les cellules cancéreuses. Il avait été élu "Australien de l'année" en 2024.
Quelques mois plus tard, Lucas, un jeune Belge de treize ans guérissait d’un gliome invasif du tronc cérébral, jugé incurable. Il avait pu participer à essai clinique, qui s'est avéré concluant. Mais ces cas restent extrêmement rares, et la guérison a long terme n'est jamais garantie.