Cancer colorectal (côlon ou rectum) : à quel âge est-on plus à risque ? Istock
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Le cancer colorectal (qui englobe le cancer du côlon et le cancer du rectum) est un cancer fréquent, qui touche près de 48 000 Français chaque année. Santé Publique France rappelle qu’il se place au troisième rang des tumeurs les plus fréquentes chez l’homme et au 2ème rang chez la femme. C’est aussi un cancer qui reste encore meurtrier. Avec près de 18 000 décès tous les ans, il se place au 2ème rang des décès par cancer chez l’homme et au 3ème rang des décès par cancer chez la femme.

Cancer colorectal : à quel âge est-on le plus à risque ?

Comme c’est le cas pour beaucoup d’autres cancers, l’âge est un facteur déterminant dans le cancer du côlon. C'est même le premier facteur de risque listé par l’Assurance maladie qui précise que “le risque de cancer colorectal augmente après 50 ans. L'âge moyen au diagnostic de ce cancer est de 71 ans chez les hommes et 72 ans chez les femmes.”

En plus de l’âge, d’autres facteurs augmentent le risque de développer une tumeur au niveau de la paroi interne du côlon ou du rectum. Des polypes, un premier cancer du côlon ou rectum ou une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (la maladie de Crohn par exemple) sont des facteurs favorisants du cancer colorectal.

Une incidence familiale doit aussi alerter : “le risque est accru si un parent du premier degré (père, mère, frère, sœur ou enfant) a eu un cancer colorectal avant 60 ans, précise encore l’Assurance maladie, alors que le risque est augmenté si deux parents du premier degré ont eu un cancer colorectal, quel que soit l'âge de survenue du cancer.” Une mutation génétique, enfin, peut prédisposer au cancer du côlon ou du rectum. Cette mutation génétique reste toutefois rare (moins de 5 % des cas).

Parallèlement à ces facteurs, notre mode de vie est aussi déterminant.

Cancer colorectal : ses causes, les facteurs de risques, les (bons) gestes à adopter en prévention

Alimentation, sédentarité, tabagisme… la façon dont nous vivons peut très nettement augmenter le risque de cancer du côlon ou du rectum.

On sait ainsi qu’une consommation élevée de viande rouge et de charcuterie associée à une alimentation pauvre en fibres (contenues dans les céréales complètes, les légumineuses, les fruits et les légumes), l’alcool et le tabac, le surpoids et l’obésité sont des facteurs aggravants.

La meilleure des préventions consiste donc à arrêter de fumer, limiter sa consommation d'alcool, revoir son alimentation en intégrant un maximum de fruits et légumes frais et en diminuant les graisses saturées et le sucre. En parallèle, il convient de pratiquer une activité physique régulièrement et de rester actif aussi souvent que possible.

Quel dépistage du cancer colorectal avant 50 ans ?

Le dépistage généralisé ne concerne que les personnes de plus de 50 ans. puisque 95 % des cancers du côlon ou du rectum diagnostiqué le sont après 50 ans. Avant 50 ans, pour les personnes à risque (voir plus haut) de développer un cancer du côlon, un suivi rapproché peut-être mis en place, l’examen de référence reste alors la coloscopie. Dans le cadre du dépistage organisé pour tous dès 50 ans, le test consiste en la recherche de sang dans les selles.

Test de dépistage colorectal : que faire en cas de résultat positif ?

Rassurez-vous du sang dans les selles ne signifie pas qu’il y a cancer. En cas de test positif (du sang est trouvé dans les selles), des examens complémentaires (une coloscopie notamment) sont demandés, eux-seuls permettront de détecter d'éventuelles lésions cancéreuses. Dans tous les cas, ce test permet de dépister les cancers peu évolués, qui ont alors un très bon pronostic de guérison. Il est à renouveler tous les deux ans.

Le kit de dépistage du cancer colorectal : comment cela fonctionne-t-il ?

Gratuit, simple et fiable ! Le kit de dépistage du cancer du côlon ou du rectum est pourtant boudé, puisque seulement 35 % des personnes éligibles font le test. La gêne est souvent la cause de ce manque d’engagement. De nombreuses campagnes de communication visent pourtant à faire tomber les tabous et il y a quelques mois, le Dr Michel Sala, médecin biologiste avait répondu pour Medisite aux questions que l’on n’ose pas poser à son médecin quand il s’agit de ce test de dépistage. C’est à retrouver ici.

Quel dépistage du cancer colorectal après 75 ans ? Après 80 ans ?

Le dépistage organisé du cancer colorectal s’adresse, comme nous venons de le dire, aux personnes de plus de 50 ans. Mais jusqu'à quel âge est-il recommandé ? 74 ans en France. Après 74 ans, les bénéfices du dépistage sont contrebalancés par les effets secondaires de la coloscopie chez les plus âgés. “En effet, les risques de perforation intestinale et de saignement sont doublés après 75 ans, et les risques liés à l’anesthésie sont fortement augmentés par rapport aux 70-74 ans”, apprend-on dans une étude réalisée en 2023 par la Société Française d’Onco-Gériatrie (SOFOG) et la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD) visant à évaluer l’intérêt du dépistage après 74 ans.

Qui est le plus touché par le cancer du côlon ? Les plus de 75 ans devraient-ils se faire tester ?

Pourtant la SOFOG et la FFCD, dans cette même étude proposent d’évaluer l’introduction du dépistage du cancer colorectal chez les 75-80 ans en France, en y associant le médecin traitant, les données actuellement disponibles ne permettant pas de trancher clairement pour ou contre la poursuite du dépistage pour les personnes de 75 à 80 ans.