Dépendance : 3 signes de fragilité qui doivent alerter, selon un médecinIstock

Avec le vieillissement de la population, la question de la perte d’autonomie et de son financement s’impose comme un enjeu majeur. La prévention et la prise en charge de la dépendance des personnes âgées (avec l’aide à domicile ou encore le placement en établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) va devenir un sujet épineux auquel vont devoir se confronter les politiques ces prochaines années.

Quelques chiffres permettent de jauger l’envergure de cette problématique, exacerbée par l’avancée en âge des générations du Baby-boom et l’allongement de l’espérance de vie : "si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, la France, hors Mayotte, compterait 4 millions de seniors en perte d’autonomie en 2050, soit 16,4 % des seniors", projetait l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) en 2019.

À titre de comparaison, en 2015, on recensait 2,5 millions de seniors en perte d’autonomie, soit 15,3 % des 60 ans ou plus, selon l’Insee.

L’activité physique, une clé contre la perte d’autonomie

Anticiper la perte d’autonomie, en dégainant la carte de la prévention, figure parmi les stratégies clés pour alléger les difficultés et la charge qui pèseront sur le système de santé et les assurés.

Parmi les outils efficaces à la portée de tous : l’activité physique. Il est prouvé que maintenir un mode de vie actif permet d’améliorer la longévité en bonne santé, de préserver sa condition physique ainsi que ses aptitudes fonctionnelles et cognitives le plus longtemps possible. "Remettre les seniors dans l’activité physique, pour limiter l'impact de l’inactivité et la sédentarité (l’excès de temps passé assis) sur leur santé et leur qualité de vie, constitue un enjeu majeur", corrobore à Medisite le Dr Ianis Mellerin, médecin généraliste, médecin du sport et coordinateur en Ehpad.

Trois tests prédictifs du risque de chute

En bougeant, il est possible de retarder le processus de vieillissement physiologique qui mène à la perte d’autonomie et la dépendance. Une fois qu’on est devenu dépendant et donc qu’on aura besoin d’être aidé dans les actes essentiels du quotidien, le retour en arrière n’est plus possible, souligne le médecin.

Dès lors, dès que l’on observe chez soi ou chez un proche "des premiers signes de fragilité avec des capacités qui commencent à baisser, il importe de tout mettre en œuvre (notamment par le biais d’un reconditionnement physique et d'exercices contre le déclin cognitif), pour ne pas rentrer dans une situation de dépendance", conseille-t-il.

Selon le médecin, certains signes de fragilité doivent mettre la puce à l’oreille. Ces indices ont valeur de test qui permettent de repérer le risque de chute et de dépendance.

La vitesse de marche

Le rythme auquel on marche constitue un repère de la VO2 max, la consommation maximale d’oxygène (la capacité maximale d’oxygène que le corps peut consommer lors d’un effort d’aérobie). Si la vitesse de marche dépasse les 3 km/heure en moyenne, cela signifie que la capacité en endurance (la VO2 max) est satisfaisante. Cette capacité reflète la condition physique générale, précise le Dr Ianis Mellerin.

"Pour s’habiller et se déshabiller et même faire ses courses, il faut une certaine capacité en endurance. Si la VO2 max est faible, nous ne sommes pas capables de s’habiller et de se déshabiller seul".

La capacité à tenir en équilibre sur une jambe ( l’équilibre unipodal)

Être capable de tenir plus de cinq secondes en position du flamant rose (en appui sur un pied) renseigne sur l’équilibre et la force musculaire.

La vitesse à laquelle on se lève d’une chaise

Le principe est de réussir à se lever et s’asseoir cinq fois de sa chaise (sans prendre appui avec les bras) en moins de 15 secondes.

Si on parvient à réaliser ces cinq levers de chaises en moins de 15 secondes, tout est normal. En revanche, si on met plus de 15 secondes, c'est "un signe d'insuffisance musculaire et donc de fragilité, ce qui représente un potentiel risque d'entrée en dépendance", note notre expert.

"Ce test est également prédictif du risque de chute et de perte d’autonomie et reflète la forte des quadriceps notamment (l’avant des cuisses)".

Sources

https://www.insee.fr/fr/statistiques/4196949

Merci au Dr Ianis Mellerin, médecin généraliste, médecin du sport et coordinateur en EHPAD

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