Dans nos sociétés actuelles, la pollution constitue un fléau sanitaire majeur qui asphyxie les poumons, maltraite le cœur et les capacités cognitives. On parle souvent des méfaits liés à la pollution de l’air, mais la pollution sonore constitue également une préoccupation sanitaire. Les nuisances sonores liées aux transports routiers, mais aussi aux trains et aux avions, seraient à l’origine d’une cascade de méfaits pour la santé.
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Pollution de l’air : comment elle empoisonne notre santéPar le passé, une exposition à long terme à ce type de pollution sonore a été associée à un risque accru de maladie cardiaque. Plusieurs publications ont mis en avant que le bruit des routes, des trains ou des avions pouvait s’accompagner d’une augmentation du risque de morbidité et de mortalité cardiovasculaires, en favorisant le développement de maladies cardiométaboliques comme l'insuffisance cardiaque, l'accident vasculaire cérébral (AVC) et le diabète.
L’ampleur de ce fléau fait froid dans le dos, à en juger les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé : plus de 1,6 million d'années de vie en bonne santé sont perdues chaque année en Europe occidentale à cause du bruit de la circulation.
Une récente étude parue dans la revue Circulation Research illustre une nouvelle fois les dangers que font peser l’exposition au bruit de la circulation. Les scientifiques mettent en garde cette fois-ci contre l’influence délétère de la pollution sonore liée aux transports pendant la nuit.
Le bruit nocturne des transports, source d’inflammation pour l’organisme
L’équipe internationale d'auteurs du Danemark, des États-Unis, de Suisse et d'Allemagne pointe ainsi du doigt les effets indirects, non auditifs, du bruit des transports sur la santé cardiovasculaire. Dans le détail, ils montrent que l’exposition nocturne à ces bruits altère la qualité du sommeil.
Ces perturbations charrient dans leur sillage un cortège de réactions en chaîne. L’étude décrit cet effet boule de neige : les interruptions fréquentes et le raccourcissement du sommeil liées à ces nuisances sonores la nuit se traduisent par une élévation des niveaux d'hormones de stress et du stress oxydatif dans le système vasculaire et le cerveau.
Or l’exposition aux radicaux libres, agents patentés du stress oxydatif, agressent par ricochets la santé cardiaque : "ils peuvent favoriser les troubles vasculaires, l'inflammation et l'hypertension artérielle, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires", précise un communique de l’étude.
Face à ces résultats alarmants, les chercheurs plaident pour que ce type de pollution sonore soit reconnu comme un facteur de risque cardiovasculaire.
"Avec une proportion croissante de la population exposée à des bruits de circulation nocifs, même après la fin de la pandémie de COVID, les efforts de contrôle du bruit et les lois sur la réduction du bruit sont d'une grande importance pour la santé publique future", prévient l'auteur principal de l'article, Thomas Münzel, professeur principal au Centre médical universitaire de Mayence. "Il est également important pour nous que le bruit de la circulation soit enfin reconnu comme un facteur de risque de maladie cardiovasculaire en raison des preuves solides dont il dispose".
https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCRESAHA.123.323584
https://www.eurekalert.org/news-releases/1042678
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