Nipah : qu’est-ce que ce virus qui sévit en Inde ?Adobe Stock
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Ferions-nous face à une probable nouvelle épidémie mondiale ? C’est la question que de nombreux scientifiques se posent depuis l’apparition de six cas de virus du Nipah en Inde, dans l’Etat du Kerala, situé dans le sud du pays.

Deux personnes sont décédées poussant le pays à employer des mesures de prévention telles que celles ayant été déployées pendant l’épidémie de Covid-19 : fermeture d’écoles, tests de dépistage et accès à certaines zones restreint.

Qu’est-ce que le virus Nipah ?

La maladie du virus Nipah est transmise par les animaux aux humains, il s’agit donc d’un virus zoonotique.

La chauve-souris frugivore est le principal hôte naturel du virus Nipah, mais d’autres animaux peuvent aussi être des vecteurs après avoir consommé des fruits contaminés par la salive ou l’urine de chauve-souris.

C’est en 1999, en Malaisie, qu’une première épidémie de virus Nipah a eu lieu. A l’époque, des porcs avaient été contaminés. C’est au Bengladesh que le virus est assez présent. Depuis 2001, des flambées de virus Nipah se produisent presque chaque année.

Virus Nipah : comment est-on contaminé ?

La transmission à l’homme peut donc se faire par contact direct avec des chauves-souris ou d’autres animaux contaminés, par consommation de fruits infectés, ou aussi par l’intermédiaire d’une personne malade, comme le détaille le consulat général de France à Pondichéry.

Virus Nipah : est-il mortel ?

Le virus Nipah peut être mortel, son taux de létalité se situerait entre 40 et 75 %. « Ce chiffre peut néanmoins varier selon les flambées, en fonction des capacités locales de surveillance épidémiologique et de prise en charge clinique » précise l’OMS.

Il convient également de noter que les personnes ayant contracté le virus sont, après avoir guéri, dans 20 % des cas, victimes de troubles neurologiques à long terme.

Virus Nipah : quels sont les symptômes ?

Comme pour le Covid, une personne contaminée par le virus Nipah peut avoir ou non des symptômes. Dans des cas plus graves, il peut s’agir d’une infection respiratoire aigüe voire d'une encéphalite mortelle.

Différents symptômes peuvent être associés à la maladie du virus Nipah. En premier lieu, la personne contaminée peut avoir de la fièvre, des céphalées (maux de tête), des myalgies (douleurs musculaires), des vomissements et des maux de gorge.

L’OMS détaille les autres symptômes pouvant apparaître en cas d’infection au virus Nipah : « Il peut ensuite apparaître des vertiges, de la somnolence, une altération de l’état de conscience et des signes neurologiques évocateurs d’une encéphalite aiguë. Certains sujets peuvent aussi présenter une pneumonie atypique et des problèmes respiratoires sévères, y compris une insuffisance respiratoire aiguë. Dans les cas graves, on observe une encéphalite et des convulsions, qui évoluent vers le coma en 24 à 48 heures. »

Virus Nipah : existe-t-il un traitement ?

Pour l’heure, aucun traitement - vaccin et/ou médicament - n’a été développé afin de lutter contre le virus Nipah.

Virus Nipah : faut-il craindre une épidémie mondiale ?

Interviewé par RTBF.be, le professeur Emmanuel Bottieau, infectiologue à l’Institut de médecine tropicale d’Anvers a expliqué que, pour l’instant, il n’y a pas lieu de craindre une propagation à l’échelle mondiale du virus : « A ce stade, ce n’est pas un virus qui a un potentiel pandémique tel qu’on l’a vu avec le SARS-CoV2. D’abord parce que la transmission est relativement peu efficace. Il faut vraiment des contacts directs étroits pour que le virus se transmette. Et ensuite parce que, pour l’instant en tout cas, le type de chauve-souris qui joue un rôle important dans la transmission n’est pas localisé dans beaucoup de pays. »

Le spécialiste a également ajouté à ses propos : « Ceci dit, ça ressemble plutôt à un scénario du type Ebola, dans le sens où on a une maladie grave avec un pourcentage de létalité important, mais avec un virus peu infectieux, peu contagieux. Or, malgré tout, avec Ebola, on a eu une épidémie régionale dans trois pays de l’ouest africain. Donc ce genre de scénario n’est jamais complètement à exclure. »

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