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Après le scorbut et le rachitisme, maladies que l’on pensait appartenir au passé et dont l’augmentation des cas inquiétent les autorités (on vous en avait parlé ici), c’est au tour de la poliomyélite (plus communément appelée polio) de signer son grand retour. Ce sont nos confrères du Parisien qui alertent.

Qu'est-ce que la poliomyélite ?

“La poliomyélite est une maladie très contagieuse provoquée par un virus (le poliovirus) qui envahit le système nerveux et qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles”, explique l’institut Pasteur. La maladie touche plus particulièrement les enfants mais une personne non vaccinée peut contracter la maladie, quel que soit son âge.

Des risques de paralysie

Une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible”, précise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) quand “5 à 10 % des personnes atteintes de poliomyélite paralytique décèdent des suites d’une paralysie des muscles respiratoires”. C’est donc sérieux.

Or, tout se joue souvent en quelques heures entre les premiers symptômes et la paralysie, car le virus (de la famille des Entérovirus) pénètre très rapidement le système nerveux.

Cette maladie, longtemps redoutée, a touché sévèrement notre pays et plusieurs épidémies ont laissé des traces dans les esprits (jusqu’aux années 60-70, la polio fit de nombreuses victimes en France). C’est alors la cause la plus répandue de handicap chez les enfants.

Une maladie très contagieuse

Hautement contagieuse, la polio peut en outre rapidement diffuser via les personnes infectées, aussi bien par les sécrétions de la gorge et du nez (comme pour un simple rhume) que par les selles : “La transmission peut se faire par l’ingestion d’aliments, d’eau, de boissons contaminées par les selles d’une personne porteuse du virus”, apprend-on dans un article du CHU de Montpellier.

Quels sont les symptômes de la poliomyélite ?

Ils sont tardifs, le virus passe inaperçu au début de l’infection. Le temps d’incubation peut en effet aller de 9 à 12 jours avant l’apparition des premiers signes. Les premiers signes sont ceux d’un banal rhume mais peuvent, comme dit précédemment, rapidement évoluer vers une paralysie des jambes. Voici les principaux symptômes répertoriés :

  • Fièvre,
  • Fatigue,
  • Mal de tête,
  • Sensation de malaise,
  • Vomissements,
  • Douleurs diffuses, dans les membres,
  • Troubles gastro-intestinaux,
  • Raideur de la nuque ou du dos.

Polio : le virus retrouvé dans les eaux usés

L’Europe n’a pas connu de cas de poliomyélite depuis 2002. En France, le dernier cas remonte à 1989. A l’échelle mondiale, les cas ont d’ailleurs diminué de 99 % ces dernières années, grâce à la vaccination (voir plus loin).

Comment expliquer alors que l’on retrouve aujourd’hui ce virus dans nos eaux usées ? C’est la question que se posent les autorités sanitaires, sur le qui-vive. En octobre dernier, Santé Publique France s’inquiétait déjà de la circulation du virus en Guyane.

Ces dernières semaines, c’est en Allemagne, en Pologne, au Royaume-Uni, en Espagne et maintenant en Finlande que des souches de virus ont été retrouvées dans les eaux usées. Pour l’instant toutefois, la France métropolitaine n’est pas touchée. Les spécialistes français surveillent en effet le virus depuis 2022 : “On a choisi plusieurs régions pour enquêter : La Réunion, Mayotte, la Guyane, Paris et la région parisienne, Marseille, etc., notamment car la couverture vaccinale y était moins optimale. À part en Guyane, on n’a trouvé nulle part de poliovirus dérivé de souche vaccinale dans les eaux usées », explique à nos confrères du Parisien, le Pr Yazdan Yazdanpanah, infectiologue qui chapeaute le projet de surveillance. Jusqu’à quand ? Mystère.

Vaccin contre la polio : un rempart efficace, à condition de bien faire les rappels

Il n’existe aucun traitement pour soigner et guérir la poliomyélite à ce jour. Seul le vaccin peut protéger. Et c’est d’ailleurs grâce aux grandes campagnes vaccinales de la fin des années 60 en France que l’on a pu venir à bout de cette maladie. Plus récemment, c’est au programme “Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite” (IMEP) initié par l’Assemblée mondiale de la Santé, l’OMS et nombre d’Etats et donateurs privés et lancé à la fin des années 80 que l’on doit une diminution drastique des cas, partout sur la planète.

Pour autant, cette sécurité reste relative, car dépendante de la couverture vaccinale.

Si les formes graves de la maladie sont d’après Santé publique Franceextrêmement faible pour les personnes à jour de leur vaccination”, cela suppose d’être à jour dans les rappels, qui en l'espèce courent tout au long de notre vie.

Chez l’adulte, le vaccin contre la polio doit être administré à 25 ans, puis 45 ans, 65 ans, et ensuite tous les dix ans (75 ans, 85 ans, etc.).

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