"La natation était pour moi un sas de décompression", livre Guislaine Westelynck Présidente de la fédération française handisport et vice-présidente du comité paralympique et sportif français. À l’occasion de la sortie de son livre "J’ai surmonté mon handicap comme un poisson en haute mer" paru aux Editions Le courrier du livre, elle revient sur l’importance du sport dans le handicap et ses souhaits sur l’évolution du handisport en France.
C’est suite à une chute à l’âge de neuf ans que cette femme de 60 ans explore le centre de rééducation de Hyères. Durant sept ans d’hospitalisation, le sport devient alors un allié de taille dans sa réhabilitation. "Je me suis découvert une passion pour la natation. Surement parce que j'étais déjà sportive, et que dans l'eau on se sent en sécurité et libre comme l'air", raconte-t-elle.
Et cette passion l’a conduite tout droit quelques années plus tard vers les jeux paralympiques de Séoul en 1988 où elle décroche une médaille d’argent au 100 mètres nage libre et une de bronze au relais 4x100 mètres 4 nages papillon.
"Je voudrais que les personnes en situation de handicap puissent pratiquer une activité physique de leur choix, c'est ça mon souhait. Je ne veux plus entendre dire : ce n'est pas pour moi"
Aujourd’hui présidente de la fédération française handisport, Guislaine Westelynck explique à travers son livre à quel point le sport aide les handis à se reconstruire psychiquement, socialement et physiquement. "On n’imagine pas combien la fréquentation d’un club handi peut s’avérer précieuse. On peut parler, trouver des solutions à ses problèmes, se montrer tel qu’on est sans complexe, ça aide à grandir, à s’accepter et reprendre confiance en soi", souligne-t-elle.
La fédération handisport qui compte aujourd’hui 35 000 licenciés et plus de 60 000 pratiquants, a pour mission de proposer une activité physique adaptée à toutes les personnes en situation de handicap physique et sensoriel. Ce mouvement concerne environ 2,5 % des 4 millions de Français touchés par le handicap physique et mental. "Je voudrais que les personnes en situation de handicap puissent pratiquer une activité physique de leur choix, c'est ça mon souhait. Je ne veux plus entendre dire : ce n'est pas pour moi. Il faut que ce soit réalisable, il faut inciter les collectivités territoriales à faire bouger les choses en termes d’accessibilité", relate-t-elle.
Le sport, une aide précieuse pour se reconstruire
Sensibiliser le grand public au parasport et promouvoir une culture inclusive sont les deux objectifs clés de la fédération. "Grâce à l’engouement et à la médiatisation des jeux paralympiques, tout le monde connaît handisport. Les jeux sont pour nous le début d'une grande aventure en termes d’inclusion", précise Guislaine Westelynck. "Rien que dans le discours des organisateurs, quand ils demandent à la foule de se lever “si cela est possible”, cela montre une évolution positive dans la vision du handicap".
La présidente de la fédération rappelle néanmoins que l’inclusion des handis doit se bâtir et non s’imposer. "Il faut prendre le temps de construire cette inclusion pour intégrer les handis dans des disciplines valides. Il faut que tout le monde soit prêt à les accueillir et un grand besoin de formation s'impose. Et de ce fait, les clubs handisport ne doivent pas disparaître", explique-t-elle.
Le plan d’accompagnement mis en place par le gouvernement
En 2022, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024 et les fédérations françaises Handisport (FFH) et Sport Adapté (FFSA), ont lancé un dispositif inédit de sensibilisation et d’accompagnement des clubs appelé "Club inclusif". Avec pour objectif : former 3 000 clubs sportifs à l’accueil des pratiquants en situation de handicap à l’horizon 2024.
"Ce projet partagé entre le mouvement sportif, l’État et les collectivités est une brique supplémentaire à notre édifice pour que les personnes en situation de handicap puissent réaliser l'activité physique et sportive correspondant à leurs aspirations et à leurs goûts, en construisant un réseau de clubs de toutes les disciplines", informe dans un communiqué Amélie Oudéa-Castera, ministre des sport sortante et des Jeux olympiques et paralympiques.
"Les jeux commencent demain, j'ai 146 poulains et j'espère qu'ils vont tous performer. Je souhaite que personne ne soit déçu et que tout le monde prenne vraiment du plaisir à jouer. C'est un événement qui restera gravé", témoigne Guislaine Westelynck.
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