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Ecouteurs, jouets électriques, poupées, tapis de yoga… Autant d’objets courants du quotidien qui se retrouveront peut-être au pied du sapin, mais dont la composition laisse parfois à désirer. Un rapport paru le mercredi 13 décembre par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) devrait vous inciter à scruter davantage les étiquettes pour vérifier la composition des produits. Car le constat est sans appel : 18 % des produits inspectés par les experts étaient en infraction avec la législation de l'Union européenne. En cause : un niveau excessif de produits chimiques dangereux retrouvés dans ces objets de consommation courante.

Du plomb, des phtalates et autres produits chimiques dans 400 articles

En tout, plus de 2 400 produits ont été soumis à un contrôle par les autorités nationales chargées de l'application de la législation dans 26 pays de l'Union européenne. L’examen au peigne fin de la plupart de ces articles destinés aux consommateurs, passés jusqu’ici sous les radars des législations nationales, a révélé que plus de 400 d'entre eux n’étaient pas conformes à la règlementation de l’Union européenne sur les produits chimiques.

Autrement dit, un article sur cinq utilisé par les consommateurs européens devrait être tout bonnement interdit dans l’Union européenne en raison d’un excès de phtalates ou de plomb, parmi d’autres substances toxiques pour la santé humaine.

Dans les cas où des produits non conformes ont été découverts, les inspecteurs ont pris des mesures coercitives, dont la plupart ont abouti au retrait de ces produits du marché, précise le rapport.

Jouets, high tech, articles de sport et de mode dans le viseur des experts

Les produits provenant de l'extérieur de l'Espace économique européen, ou dont l’origine était inconnue, étaient ceux présentant le taux de non-conformité le plus élevé.

Dans le collimateur de l’Agence européenne des produits chimiques : des jouets pour les enfants, des articles de mode encore des équipements sportifs. Le rapport dresse l’inventaire des articles qui se sont avérés être le plus fréquemment en infraction.

Les accessoires sportifs problématiques

Parmi les produits problématiques, les experts pointent du doigt notamment les accessoires de sport comme les tapis de yoga, gants de vélo, ballons ou poignées en caoutchouc d'équipements sportifs.

Près d’un équipement sportif sur cinq analysé (18 %) enfreignait la législation européenne en raison de la présence de paraffines chlorées à chaîne courte (PCCC), de phtalates dans le plastique souple et de hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le caoutchouc.

Les phtalates comme les HAP sont considérés comme des perturbateurs endocriniens dont l’exposition excessive met en danger la santé humaine.

Trop de perturbateurs endocriniens cachés dans les objets du quotidien

Les perturbateurs endocriniens sont régulièrement montrés du doigt dans des études scientifiques pour leur impact délétère sur l’organisme et sa reproduction : ces substances interfèrent avec le fonctionnement hormonal et peuvent générer des effets délétères sur la santé de l’organisme en affectant la reproduction, le développement, le métabolisme, l’immunité. Les perturbateurs endocriniens sont également suspectés de favoriser le développement de cancers, rappelle l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (anses).

Quant aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), ce sont des constituants naturels du charbon et du pétrole sont classés cancérogènes. L’exposition à ces substances accroît le risque de cancer du poumon et de cancer de la peau.

Les écouteurs, les chargeurs et les jouets électriques non conformes

Autres types de produits dans le collimateur de l’agence européenne des produits chimiques : les appareils électriques comme les chargeurs, les câbles et les écouteurs, ou encore les jouets électriques. "52 % de ces produits ont été jugés non conformes, principalement en raison de la présence de plomb dans les soudures, de phtalates dans les pièces en plastique souple ou de cadmium dans les circuits imprimés", décrit le rapport.
La toxicité du plomb est reconnue : l’exposition excessive à cette substance entraîne de l’anémie, des troubles digestifs ou, plus grave encore, une atteinte du système nerveux, (encéphalopathie et neuropathie), rappelle le ministère de la Santé. Le plomb affecte aussi la pression artérielle, la fonction rénale de l’adulte. Même à faibles doses, l’enfant exposé au plomb (notamment en mettant des jouets et objets à la bouche) s’expose à des troubles de développement et de son système nerveux (baisse de quotient intellectuel, troubles de l’attention).

Le cadmium quant à lui est une substance mutagène et toxique pour la reproduction, classée "cancérogène certain pour l’homme" par le CIRC. L’exposition prolongée à ce polluant, que l’on retrouve aussi dans l’air, dans l’eau et dans l’alimentation (notamment les céréales du petit-déjeuner) est associée à un risque accru de cancer du pancréas.

16 % des jouets non électriques contaminés

Les accessoires de mode n’étaient pas en reste : 15 % des produits comme des sacs, des bijoux, des ceintures, des chaussures ou des vêtements ont été jugés non conformes en raison de la présence de phtalates, de plomb et de cadmium.

Plus inquiétant encore, le rapport invite à se méfier également des jouets non électriques, tels que les jouets de bain/aquatiques, les poupées, les costumes, les tapis de jeu, les figurines en plastique, les jouets de bricolage, les jouets d'extérieur, le slime et les articles de puériculture. "16 % des jouets non électriques se sont révélés non conformes". Les substances incriminées étaient principalement des phtalates, présents dans les pièces en plastique souple, mais aussi "les HAP, le nickel, le bore ou les nitrosamines", précise le rapport.

Autant d’informations qui devraient inciter le consommateur à redoubler de vigilance lors des derniers achats de Noël. Ces alertes s’ajoutent à la récente mise en garde de la répression des fraudes (DGCCRF) qui, dans son bilan annuel publié vendredi 15 décembre, a révélé que 17 % des jouets contrôlés par ses services en 2022 étaient non conformes et dangereux.

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