10 à 20 % des actes chirurgicaux se font en cabinet dans certains pays. En France ? Cette pratique est encore confidentielle. Elle pourrait pourtant représenter potentiellement 32% des actes chirurgicaux pratiqués en établissements de santé selon la dernière étude de la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam).
C’est dommage car les avantages pour les patients mais aussi l’environnement ou l’Assurance maladie sont nombreux. “Pour le canal carpien par exemple, détaille le DrFrédéric Teboul, chirurgien de la main et du plexus brachial et président du Syndicat National des Chirurgiens, la chirurgie en cabinet est plus économique, plus écologique (beaucoup moins de déchets opératoires, NDLR) et plus humaine. L’expérience patient notamment est positive, car on subit moins de stress”.
Pour des opérations simples, comme la chirurgie du canal carpien réalisée en ambulatoire dans des établissements de santé, généraliser les opérations en cabinet serait tout bénéfice.
Des opérations (trop) peu pratiquées en France
De fait, aujourd’hui en France, que l’on vous opère d’une simple cataracte ou que l’on vous greffe un organe, l’opération est assujettie au même niveau d’environnement ! Pour des opérations simples, comme la chirurgie du canal carpien (150 000 actes chaque année quand même) réalisés en ambulatoire dans des établissements de santé, généraliser les opérations en cabinet serait tout bénéfice. Reste à pouvoir s’assurer d’un niveau de sécurité optimal.
Le hic ? Nous n’avons aujourd’hui pas assez d’études chiffrées sur lesquelles on pourrait s’appuyer, même si rappelle, le Dr Gabriel Birgand, praticien hospitalier au service de Prévention & Contrôle de l’Infection au CHU de Nantes, “les données convergent vers un risque infectieux plus faible”.
Une sécurité validée par de récents travaux menés à Nîmes : “La qualité des soins, comparée au parcours classique ambulatoire, est supérieure : dans une série continue de 90 patients, la satisfaction globale est passée de 8,3 à 9,7 d’un circuit ambulatoire à un circuit de cabinet, sans aucune augmentation des complications”. De quoi ouvrir le chemin des possibles.
Chirurgie en cabinet : des freins administratifs, essentiellement
La chirurgie en cabinet, déjà pratiquée au quotidien par des dentistes ou les dermatologues, pourrait donc, à la faveur de la volonté appuyée des chirurgiens de ville, se démocratiser sur tout le territoire.
Aujourd’hui, les praticiens doivent composer avec les Agences régionales de santé (ARS) locales pour pratiquer dans leur cabinet des opérations simples comme la canal carpien ou la cataracte.
Le dossier est désormais sur la table, et l’Assurance maladie pourrait (c’est en tout cas le souhait des chirurgiens mais aussi des patients) prendre de nouvelles mesures pour faciliter cette pratique sans nuire à la sécurité des malades.
Conférence de presse de l’Académie de chirurgie du mercredi 23 octobre 2024
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