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Et si le médicament pour la maladie d’Alzheimer existait déjà ? Alors que cette pathologie touche près d’un million de Français, et malgré les avancées scientifiques, les traitements actuels guérissent surtout les symptômes. Dans ce contexte, pourquoi ne pas essayer de se servir de médicaments déjà existants ?
C’est la vision d’une équipe de chercheurs français, menés par l’Université de Caen Normandie. Ces derniers ont récemment mis en lumière le potentiel d’un médicament anti-asthmatique dans la prise en charge de maladies neurodégénératives, comme Alzheimer. En partenariat avec l’Institut de Génomique Fonctionnelle et les sociétés NeuroSys et Ronoma, les chercheurs ont publié leurs travaux dans la revue Communications Biology.
Comment le bambutérol agit sur la maladie d’Alzheimer ?
Le nom de ce médicament : le bambutérol, déjà utilisé pour traiter l’asthme et la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). D’après l’étude, ce dernier agirait également de deux façons : il active des récepteurs spécifiques dans le cerveau (terbutalines), et bloque un enzyme lié à Alzheimer (butyrylcholinestérase). Cette double action pourrait aider à maintenir la communication entre les neurones et à limiter l’accumulation de substances nocives impliquées dans la maladie d’Alzheimer.
Les chercheurs se sont néanmoins heurtés à un problème : l’acheminement du médicament au cerveau, qui constitue l’un des gros défis des maladies neurodégénératives. Le bambutérol, pris par voie orale, a du mal à franchir cette barrière naturelle. Pour résoudre cette difficulté, les scientifiques ont mis au point un gel nasal spécial qui facilite son passage vers le cerveau, tout en limitant les effets secondaires.
Des résultats sur la mémoire et les synapses
Et ça semble fonctionner ! Les expériences menées sur des modèles animaux ont montré que cette nouvelle formulation :
- Préserve la mémoire spatiale à long terme
- Protège les neurones de l’hippocampe, une région essentielle aux fonctions amnésiques.
- Maintient l’intégrité des synapses, zones de contacts indispensables aux connexions neuronales.
Les avantages d’utiliser un médicament déjà connu
Alors, à quand l’utilisation du bambutérol ? Pas tout de suite, mais plus vite qu’avec un médicament en cours de développement ! En effet, c’est l’avantage d’utiliser un médicament déjà connu pour traiter une deuxième pathologie : les effets secondaires et autres données de sécurité sont déjà disponibles. Grâce à ces connaissances préexistantes sur le bambutérol, les chercheurs espèrent réduire le temps d'étude du traitement et le rendre accessible plus rapidement aux patients atteints d’Alzheimer.
En effet, les résultats obtenus ouvrent la voie à des essais cliniques visant à tester l’efficacité du bambutérol chez l’homme et à valider son efficacité. C’est l’objectif que les scientifiques espèrent atteindre dans un avenir proche.
Une avancée scientifique porteuse d’espoir
Si ces essais sont concluants, ils pourraient marquer un tournant dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer. En effet, alors que la recherche continue d’explorer de nouvelles voies thérapeutiques pour la maladie d’Alzheimer, l’identification du bambutérol comme candidat potentiel représente une avancée significative.
À terme, les chercheurs espèrent que ce médicament parviendra à améliorer considérablement la qualité de vie de millions de patients à travers le monde, mais aussi de leurs proches. À ce jour, aucun médicament ne soigne la maladie d’Alzheimer. Les médicaments existants permettent de ralentir l’évolution de la maladie, ou d’en améliorer certains symptômes.
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