Et si votre foyer pouvait vous tuer ? En France, l'air intérieur est cinq à neuf fois plus pollué que l’air extérieur. Et cela n’est pas sans conséquences : la pollution intérieure tue 20 000 personnes en France chaque année, et en rend malade des milliers d'autres.
L’association Combat pour Marine a été créée par le frère de Marine Leblond et reprise par cette dernière. La Rungissoise de 28 ans se bat depuis quatre ans contre les conséquences de la pollution intérieure, alternant hospitalisations et dégradations de ses poumons. Elle a été greffée des poumons in extremis, et subit depuis les conséquences de cette transplantation.
C’est pourquoi Marine et ses proches ont à cœur de sensibiliser le plus grand nombre à deux grands sujets. Premièrement, l’association alerte sur le manque de donneurs d'organes en France, qui a bien failli coûter la vie à la jeune femme. Mais le combat de Marine, c’est aussi celui contre la pollution de l’air intérieur.
Les moisissures parfois indétectables
En effet, c’est à cause de moisissures dans son logement que la Rungissoise est tombée malade en 2020. Au moment du diagnostic de pneumopathie d'hypersensibilité sur l'environnement, il était déjà trop tard pour la soigner. Bien qu’elle ait quitté immédiatement son logement, la situation n’a fait qu’empirer jusqu'à la greffe.
Pourtant, Marine assure avoir toujours pris bien soin de nettoyer son logement, et d’aérer sa chambre. Les moisissures en cause étaient cachées derrière sa tête de lit, due à un mur fissuré. “Ce n’était ni visible ni odorant”, précise-t-elle. Avec son association, la jeune femme veut éveiller les consciences sur ce problème qui “n’a rien à voir avec un manque d’hygiène, mais peut survenir à tout le monde”. Elle nous livre ses conseils, parfois méconnus.
Être attentifs aux symptômes
Les rhumes à répétition ne doivent pas être considérés comme normaux. Si vous avez constamment le nez qui coule ou de l’asthme, mais que ces symptômes disparaissent lors de séjours hors de chez vous, vous pouvez suspecter une pollution dans votre logement.
Faire un diagnostic de l’air gratuit
Plusieurs entreprises proposent des diagnostics gratuits pour évaluer la pollution de l'air intérieur. Vous pouvez faire appel à eux lorsque vous emménagez dans un nouveau logement, mais aussi pour un contrôle régulier. Le diagnostic peut même être fait sur demande d’un médecin. Selon le résultat, c’est à vous (ou au propriétaire, si vous êtes locataire) d’entamer des démarches de travaux ou de traitement de l’air.
Vérifier son logement régulièrement
En plus d’un diagnostic technique, il est intéressant de rester attentif à l’humidité dans son logement. Partez régulièrement à la recherche de moisissures, même si ces dernières ne sont pas odorantes. Si vous constatez des points noirs ou des cloques sur le mur, il y a déjà un danger.
Attention aux meubles
Afin d’éviter les moisissures cachées comme ça a été le cas de Marine, évitez les meubles collés au mur, qui ne vous permettent pas d’accéder à ce dernier. De même, il n’est pas judicieux d’avoir dans son logement des lits ou descanapés avec des tiroirs en dessous.
Ne surtout pas utiliser des produits odorants
Les produits “sent-bon”, les bougies parfumées, l’encens… Si tous ces produits donnent une impression de propreté grâce à leur odeur, ils se révèlent très souvent toxiques et participent à la pollution de l’air intérieur.
L’aspirateur ne suffit pas
Les aspirateurs sont en réalité des nids à bactéries. Pour un intérieur plus sain, privilégiez les appareils de balayage humide.
Bien ventiler
Enfin, ne vous contentez pas d’aérer. Pour bien faire circuler l’air, il est nécessaire d’ouvrir au moins deux fenêtres, pendant dix minutes au minium, et plusieurs fois par jour. De plus, privilégiez les VMC à double flux, et pensez à les entretenir.
Interview de Marine Leblond, association Combat pour Marine.
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