Beaucoup de personnes affirment que les réseaux sociaux, utilisés trop fréquemment, affectent négativement leur santé mentale. La plupart du temps, la raison invoquée pour ce mal-être induit par les réseaux sociaux est la jalousie, mais aussi une comparaison toxique aux autres. Cependant, des chercheurs de l'Université d’Oxford, au Royaume-Uni, suggèrent que Facebook seul ne nuit pas forcément à la santé mentale de ses utilisateurs.
Facebook : plus d’un million d’utilisateurs observés
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de près d’un million de personnes dans 72 pays pendant plus de 12 ans afin de comprendre les effets de Facebook sur leur bien-être au quotidien. La période d’étude s’étend de 2008 - l’année où Facebook a détrôné MySpace en tant que plus grand réseau social mondial - à 2019. Les chercheurs ont ciblé deux tranches d’âge : entre 13 et 34 ans et au-delà de 35 ans.
Résultats : les scientifiques n’ont trouvé aucune preuve que l’utilisation de Facebook est associée à des effets négatifs sur la santé mentale. Mieux, ce réseau social serait même bon pour nous !
La nouvelle étude menée par l’Université d’Oxford contraste avec des recherches précédemment menées sur le sujet, qui établissaient que Facebook pouvait sérieusement malmener la santé mentale de ses utilisateurs. Cette étude est décrite par ses auteurs comme la “plus vaste à ce jour” sur le sujet. Ceux-ci indiquent par ailleurs que l'entreprise Meta, qui détient Facebook, a été incluse dans l’étude afin de fournir des données, mais qu’elle n’a pas financé ni commissionné l’étude.
“Nous avons examiné les meilleures données disponibles avec soin et nous avons découvert qu’elles ne soutiennent pas l’idée selon laquelle Facebook est lié à des effets néfastes. C’est même plutôt le contraire”, développe l’un des auteurs de l’étude, le professeur de technologie Andrew Przybylski.
Facebook bon pour la santé mentale ?
Andrew Przybylski poursuit : “À vrai dire, notre analyse montre que Facebook est potentiellement lié au bien-être, mais cela n’est pas une preuve que Facebook est bon pour la santé mentale de ses usagers.”
Plus précisément, toujours selon Andrew Przybylski, les conclusions de l’étude de l’Université d’Oxford suggèrent que les données récoltées ne soutiennent pas l’idée selon laquelle l’expansion des réseaux sociaux est associée à une baisse du bien-être global dans plusieurs pays.
D’après une récente étude de Digital Report 2022 commandée par We are social, la France compte près de 53 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, soit près de 80% de sa population. En moyenne, ces derniers passent près de 1h46 par jour à “scroller”.
Réseaux sociaux : “un nouvel idéal sociétal et culturel de beauté”
Le 28 juin 2022, La Fondation de la Recherche Médicale (FRM) reprenait une étude de The Lancet Child and Adolescent Health publiée en 2019 suggérant que les réseaux sociaux peuvent avoir une incidence sur la santé mentale.
Une étude commentée sur le site de la FRM par Michael Stora, psychologue et psychanalyste : “Certains réseaux, comme Instagram, constituent une chambre d’amplification d’un idéal tyrannique. Depuis 20 à 30 ans, on assiste à une narcissisation de notre société. Cela peut être particulièrement délétère durant l’adolescence, qui est une période de fragilité narcissique. Certains réseaux participent à créer une image numérique fictive qui doit correspondre à un nouvel idéal sociétal et culturel de beauté.”
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