Virus du Nil occidental : un premier cas d’infection à BordeauxAdobe Stock
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Le virus du Nil occidental est-il en train de se propager en France ? C’est la question que beaucoup se posent après qu’un premier cas d’infection au virus du Nil occidental (ou virus West-Nile) a été signalé chez une personne résidant à Bordeaux (Gironde), dans le quartier de la Gare. L’alerte a été donnée par l’Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine, qui a reçu ce signalement le 27 juillet dernier.

Ce cas d’infection suscite de l'inquiétude car sa localisation revêt un caractère inédit. "Ces cas représentent les premiers cas humains dont l’infection a été acquise en Nouvelle-Aquitaine", observe l’ARS dans un communiqué. Jusqu’ici, les infections humaines à virus West-Nile n’ont été retrouvées que dans le bassin méditerranéen (régions PACA et Occitanie).

Quatre autres cas en cours d’investigation

Autre motif de préoccupation : à ce premier cas d’infection signalé, s’ajoutent quatre autres cas, en cours d'investigation.

Malgré ces cinq cas possibles d’infection au virus du Nil occidental, les autorités sanitaires régionales se veulent rassurantes : leur état de santé "n’inspire pas d’inquiétude" et ces patients seraient en cours de guérison.

Comme le veut la procédure, à la suite de ces signalements, l’Agence régionale de santé mène une enquête, avec l’équipe régionale de Santé Publique France, afin d'identifier les lieux possibles de contamination et de repérer le plus tôt possible d’autres cas de contamination. L’objectif ? Limiter et éviter la circulation et la propagation du virus West-Nile.

Une zoonose transmise par des moustiques "communs"

Mais d'où vient cette maladie virale ? Le virus du Nil occidental, un arbovirus du genre Flavivirus (famille des flaviviridae), fut repéré pour la première fois en 1937 dans le district de West Nile en Ouganda, ce qui lui vaut cette appellation. Apparu en 1999 en Amérique du nord, il s’est importé en Europe ces dernières années, avec l’arrivée des oiseaux migrateurs.

En Nouvelle-Aquitaine, des premiers cas sur des chevaux en 2022

Depuis 2010, ce "virus des oiseaux" a vu sa circulation s’accélérer en Europe et dans le bassin méditerranéen. Selon Santé publique France, le nombre de cas recensés en Europe a connu un pic en 2018. En 2019 et 2020, des cas humains ont été signalés pour la première fois en Allemagne et aux Pays-Bas.

En France, en dehors du bassin méditerranéen, les premiers cas d’infection au virus du Nil occidental ont été identifiés sur des chevaux, en Nouvelle-Aquitaine, à l’automne 2022. Une découverte qui tend à prouver l’existence d’une circulation du virus dans le réservoir aviaire de la région, selon l’ARS.

Transmission du virus West Nile : l’homme, un "hôte accidentel"

Fait important à noter : cette maladie virale ne se transmet pas d’homme à homme, ni de l’homme au moustique. La transmission se fait par des moustiques du genre Culex, le "moustique commun", à bien distinguer du moustique tigre Aedes albopictus, vecteur potentiel de trois maladies virales que sont la Dengue, Zika et le Chikungunya.

Son mode de propagation est classique, rappelle l’ARS Nouvelle Aquitaine : "le moustique pique un oiseau porteur du virus, puis un être humain". Les hommes et les chevaux, piqués par un moustique contaminé, sont en cela considérés comme des "hôtes accidentels"

Virus du Nil occidental : quels sont les symptômes ?

Dans 80 % des cas, l’infection est dite asymptomatique : le patient ne présente aucun symptôme.

Il arrive toutefois qu’elle s’accompagne chez la personne infectée d'un syndrome pseudo grippal (fièvre, douleurs, maux de tête), parfois accompagné d’une éruption cutanée.
Dans de rares cas (moins de 1%), des complications neurologiques peuvent apparaître, en particulier chez les sujets immunodéprimés.

Toute personne présentant ces symptômes est invitée à consulter un médecin, rappelle l’ARS.

Des mesures de sécurisation des dons de sang et d’organes

En parallèle de son investigation, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine déploie différentes mesures préventives. La meilleure stratégie restant "la protection contre les piqûres de moustiques et la suppression des gîtes larvaires à proximité des habitations", pointe l’Agence régionale de santé.

Alors qu’il existe un risque extrêmement faible de transmission du virus du Nil occidental par les dons de sang et d’organes, des mesures de sécurisation des dons de sang et d’organes ont été prises par l’Etablissement français du sang et l’Agence de biomédecine dans la région Nouvelle-Aquitaine.

Comment se protéger contre les piqures de moustiques infectés ?

Sachant que les moustiques Culex piquent au coucher du soleil et la nuit, certains gestes de protection peuvent aider à limiter les risques de piqûres :

  • porter des vêtements couvrants et amples
  • appliquer un répulsif cutané en soirée sur les zones de peau nues, sur les conseils de son pharmacien
  • dormir sous des moustiquaires, que l’on peut imprégner d'insecticide pour tissus
  • utiliser des ventilateurs ou des climatiseurs (craints par les moustiques)
  • recourir à des diffuseurs électriques à l'intérieur des habitations
  • utiliser des serpentins insecticides en extérieur.

Les mesures préventives autour de son domicile

A domicile, une autre batterie de mesures peut freiner la propagation des moustiques :

  • couvrir les réserves d’eau avec de la moustiquaire ou du tissu
  • nettoyer les gouttières et caniveaux
  • vider ou ranger tout récipient pouvant contenir de l'eau ( remplir les coupelles de sable est une bonne astuce)
  • éviter les dépôts sauvages de déchets.
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