Certaines ruptures amoureuses peuvent être vécues comme de véritables traumatismes avec un retentissement sur la santé physique. Le psychiatre et chercheur Canadien, Alain Brunet a mis au point une pilule à base de propranolol, un bêtabloquant qui diminue l'impact émotionnel d'un souvenir traumatique. Ce comprimé a la capacité, non pas de détruire un souvenir mais d'en atténuer l'intensité négative.
Il a d’ailleurs été donné à des victimes du Bataclan après les attentats du 13 novembre 2015. Un essai clinique a permis à 360 d'entre elles, souffrant de stress post-traumatique, de suivre ce protocole pour limiter la douleur. "Ce médoc m'a sauvé la vie", avait confié Max 55 ans, au journal Le Parisien en novembre 2017. Cet habitant de la capitale avait accompagné jusqu'à son dernier souffle, une des victimes des attentats, précise le quotidien.
"Le chagrin d’amour, cela a l’air léger. Et pour cause, il ne présente pas de menace vitale. Mais si certaines personnes réagissent bien, pour d’autres, le sol se dérobe"
En 2019, le psychiatre a commencé à former les médecins français dans le cadre d’un chagrin d’amour. La méthode consiste à prendre le comprimé une heure et demie avant la séance avec un psychiatre ou un psychologue, puis à écrire sur un papier le souvenir relationnel douloureux. Ensuite pendant la consultation, le patient lit à haute voix le récit rédigé plus tôt. Ces notes sont ensuite récitées à chaque séance de thérapie.
L’anxiété du patient ne disparaît pas, mais elle diminue grâce à l’action du bêtabloquant qui fait diminuer de l’intensité au souvenir traumatisant quand celui-ci passe de la mémoire de court à long terme. Le psychiatre explique que la peine de cœur fait appel au même mécanisme.
"Le chagrin d’amour, cela a l’air léger. Et pour cause, il ne présente pas de menace vitale. Mais si certaines personnes réagissent bien, pour d’autres, le sol se dérobe sous leurs pieds. Il peut alors engendrer un trouble de l’adaptation, au même titre que le stress post-traumatique", analyse au Parisien le Dr Alain Brunet.
Cette méthode nécessite six séances de reconsolidation de la mémoire. Selon un article de la BBC publié en 2020, près de 70% des patients ayant essayé la thérapie ont trouvé un soulagement en quelques séances.
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