Cela pourrait être un traitement révolutionnaire pour les diabétiques. Selon la Fédération internationale du diabète, 463 millions d'adultes (20-79 ans) étaient atteints de diabète dans le monde en 2019. Ce nombre devrait atteindre 700 millions d'ici 2045. Parmi ces chiffres, 90 % des malades sont des diabétiques de type 2.
Des chercheurs ont récemment découvert un traitement prometteur contre la maladie. Contrairement à d’autres, ce nouveau traitement n’a pas pour but de corriger les effets du diabète mais de traiter le problème à la racine.
Ce médicament, nommé PATAS, a été découvert dans le cadre d'une étude dirigée par l'équipe de Vincent Marion, chercheur au laboratoire de génétique médicale de Strasbourg. Elle a été menée en partenariat avec l'Université de Birmingham (Royaume-Uni), l'Université de Monash (Australie) et l’agence américaine du médicament (FDA). Les premiers résultats ont été partagés cet été dans la revue Diabetes.
PATAS : un nouveau traitement qui agit sur les adipocytes
"Le diabète correspond à un excès durable de la concentration de glucose dans le sang (hyperglycémie)", explique l’Inserm. Dans le cadre du diabète de type 2, cette excès de glucose est lié à une perturbation du métabolisme glucidique. Les cellules sont moins sensibles à l’insuline, dont le rôle est d’aider à la métabolisation du glucose. On parle alors de résistance à l’insuline.
Pour faire face à cette demande d’insuline, le pancréas en produit davantage jusqu’à s’épuiser. La production d’insuline devient alors insuffisante et le glucose s’accumule dans le sang.
Dans cette recherche, les scientifiques ont mis en place un nouveau traitement permettant de restaurer l’absorption du glucose dans l’adipocyte malade. Ils l’ont testé sur des animaux et le résultat s'est avéré positif. Pour ce médicament, les chercheurs se sont concentrés essentiellement sur les adipocytes. Ces dernières sont des cellules qui stockent les graisses dans l’organisme. Leur rôle dans la maladie a récemment été mis en avant.
"L'origine de la découverte de ce médicament vient de l'étude d'une maladie rare, le syndrome d'Alström, dans laquelle des enfants dès 5 ans développent une résistance à l'insuline", explique Vincent Marion, endocrinologue. "On a compris que l'adipocyte (les cellules adipeuses qui assurent le stockage des graisses dans le corps) régule le niveau de glucose dans le corps", explique le chercheur.
Il explique les résultats découverts lors de cette étude : "Grâce à PATAS, les adipocytes qui n’avaient plus accès au glucose sont à nouveau capables d’absorber le glucose pour ensuite le métaboliser. Les effets sont visibles chez l’animal, avec une amélioration nette de la résistance à l’insuline".
Foie, coeur… Ce traitement pourrait éviter d'autres maladies
Les premiers résultats partagés par les chercheurs sont très positifs. "Le tissu adipeux n'absorbe que 10% de la glycémie, c'est pour ça que tous les autres médicaments ont ignoré l'adipocyte", reconnaît Vincent Marion. "Mais en réalité, cette absorption est très bénéfique, car le tissu adipeux va non seulement absorber les lipides toxiques, mais aussi produire de bons lipides. En restaurant les capacités du tissu adipeux, on traite la maladie."
En aidant à soigner le diabète, ce traitement pourrait ainsi éviter de nombreuses autres pathologies. Le chercheur conclut : "Ce traitement diminue de 60% le gras dans le foie, de 40% la fibrose hépatique, ce qui est remarquable. On a donc un effet pour éviter la maladie du foie gras. On protège le pancréas, le foie, le cœur…"
PATAS : le premier médicament à traiter directement la maladie
Ce n'est pas le premier médicament contre le diabète, mais le seul à vouloir le guérir à la source. "À l’heure actuelle, tous les médicaments disponibles traitent les conséquences du diabète de type 2 en se focalisant principalement sur la régulation glycémique, mais ne ciblent pas le mécanisme biologique sous-jacent qui cause la maladie", explique l’Inserm. Ainsi, cette recherche est innovante car elle permettrait de soigner directement la maladie. Ce n'est pas le cas des injections par exemple, qui se contentent de guérir les effets et créer une dépendance pour les diabétiques.
Ces résultats prometteurs chez l’animal permettent aux chercheurs d’envisager l’organisation prochaine d’un essai clinique afin de tester PATAS chez l’être humain. Pour faciliter ces tests, le chercheur principal Vincent Marion a fondé la startup AdipoPharma SAS.
Diabète de type 2 : un traitement efficace pour la perte de poids et le contrôle de la glycémie
En l'attente d'essais prochains sur les humains, en septembre dernier, c'est un autre médicament contre le diabète de type 2 qui était mis à l'honneur pour son efficacité. Des chercheurs affirmaient en effet qu'un médicament récemment autorisé pour traiter le diabète de type 2 s’était révélé plus efficace et rapide que les autres pour la perte de poids et le traitement de l’obésité. Une découverte réalisée dans le cadre d’une étude portant sur le temps nécessaire aux médicaments anti-diabétiques pour atteindre les objectifs de glycémie sur les malades. Selon leurs résultats, présentés lors du congrès de l'Association européenne pour l'étude du diabète qui se déroule à Stockholm, en Suède du 19 au 29 septembre, ce médicament appelé tirzépatide permettrait de réduire la glycémie et de perdre du poids plus rapidement que les autres traitements contre le diabète de type 2.
En effet, l’étude démontre que les adultes traités par différentes doses de tirzépatide injectable (5, 10 et 15 mg) atteignent leurs objectifs glycémiques environ quatre semaines plus tôt que ceux qui prennent du semaglutide injectable (1 mg), et entre quatre et douze semaines plus tôt que ceux qui prennent une insuline à prise unique quotidienne (degludec ; iDeg) et suivent un régime alimentaire, font de l'exercice physique et prennent des médicaments hypoglycémiants par voie orale.
Les chercheurs affirment ainsi que le nouveau médicament contre le diabète de type 2 tirzepatide, qui a été approuvé par la Food and Drug Administration pour le traitement du diabète de type 2 en mai 2022, a atteint les objectifs de perte de poids et de contrôle de la glycémie plus rapidement que les autres traitements. "Le tirzépatide est unique car il imite deux hormones naturelles de libération de l'insuline et de suppression de l'appétit en une seule injection", explique dans un communiqué l'auteur principal de l'étude, le Dr Adie Viljoen, consultant en médecine métabolique et en pathologie chimique au East and North Hertfordshire NHS Trust, au Royaume-Uni.
https://presse.inserm.fr/vers-une-nouvelle-classe-de-medicament-pour-traiter-le-diabete-de-type-2/45614/
https://www.inserm.fr/dossier/diabete-type-2/
https://www.notretemps.com/sante-bien-etre/medecine/diabete-un-nouveau-type-de-traitement-utile-pour-combattre-le-mal-a-la-racine-en-developpement-60570
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