D’où vient la sensation de tomber dans le vide en dormant ?

À peine endormi et sur le point de vous blottir dans les bras de Morphée, les muscles de votre corps s'apprêtent à se détendre. Mais soudain, la sensation d’une chute vertigineuse vous réveille en sursaut. Si cette sensation désagréable vous dit quelque chose, c’est normal. Ce phénomène naturel courant touche environ 70 % de la population, selon Claire Leconte, chronobiologiste. Mais comment s’explique-t-il ?

Pour Christelle Peyron, chercheuse en neurosciences, il existe très peu d’études scientifiques sur ce sujet. Elle expliquait au média Madame Figaro en 2019 que l’hypothèse la plus probable est le décalage entre l’endormissement du cerveau et celui des muscles. "Quand on s'endort, il y a une perte progressive du tonus musculaire. Seulement, si ce relâchement est trop rapide par rapport au cerveau, ce dernier le perçoit comme une chute et tente de reprendre le contrôle en contractant les muscles", précise-t-elle.

Une manifestation ancestrale ? Une théorie des scientifiques

Plus connue sous le nom de secousse hypnique ou myoclonie d’endormissement, cette sensation est accompagnée d’une contraction soudaine d’un ou plusieurs muscles, survenant pendant la phase d’endormissement. Un autre type de myoclonie physiologique bien connu est le hoquet.

“Il n’y a pas d’impact sur le sommeil, la plupart des gens se rendorment automatiquement. Certains enfants ne s’en rendent même pas compte”

Parmi les rares recherches orchestrées sur le sujet, certains scientifiques pensent que cette manifestation remonterait au temps de nos ancêtres lorsqu’ils vivaient dans les arbres. Ce serait alors un réflexe de survie pour ne pas tomber. "À l'origine, nos rythmes biologiques sont le résultat d'une adaptation des premiers êtres vivants vis-à-vis de l'environnement, de la rotation de la Terre autour du Soleil", explique Claire Leconte.

Mais rien de grave, rassurez-vous. Ce phénomène est totalement physiologique. "Il n’y a pas d’impact sur le sommeil, la plupart des gens se rendorment automatiquement. Certains enfants ne s’en rendent même pas compte", souligne Christelle Peyron, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, dans Madame Figaro.

Certains facteurs extérieurs, comme la consommation de tabac ou de caféine, peuvent toutefois augmenter la fréquence de ces épisodes. Les spécialistes recommandent des activités relaxantes telles que la méditation ou le yoga avant le coucher pour les personnes qui ressentent de l’angoisse à chaque "chute".