Baisse de l’audition : pourquoi les aides auditives ne sont pas automatiques ?Istock
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48% des Français sont touchés de près ou de loin par une forme de déficience auditive selon le baromètre annuel IFOP/OTICON (entreprise spécialisée dans l'appareillage auditif) qui vient d’être publié, et pourtant, la santé auditive est une préoccupation mineure, loin derrière la santé visuelle. Ainsi, si “une majorité (58%) s’estime préoccupée par sa santé visuelle, moins de 4 sur 10 (39%) expriment une inquiétude particulière quant à leur santé auditive”, explique le communiqué de presse de l’étude IFOP/OPTICON.

Chez les personnes de plus de 65 ans, une perte d’audition est associée à un déclin cognitif (altération de la mémoire, des capacités d’attention ou encore de l’utilisation de certains éléments de langage), rappelle l’Inserm.

Pourtant, bien entendre est essentiel pour bien vivre et bien vieillir. La perte auditive, qu’elle soit consécutive à un traumatisme (physique ou sonore), une maladie (certaines maladies infectieuses, la maladie de Ménière, une tumeur…) ou liée à l’âge (on parle de presbyacousie) a des conséquences directes sur le quotidien (communication, relations sociales, travail, isolement…) mais aussi sur la santé mentale. La perte auditive peut également entraîner fatigue et maux de tête. Enfin, le lien entre perte auditive et déclin cognitif est établi : “Chez les personnes de plus de 65 ans, une perte d’audition est associée à un déclin cognitif (altération de la mémoire, des capacités d’attention ou encore de l’utilisation de certains éléments de langage)”, explique ainsi l’Inserm. C’est d’autant plus ennuyeux que, rappelle l’Assurance maladie, seules 17 % des personnes présentant une déficience auditive sont équipées d’un appareillage.

Les seniors moins préoccupés par leur santé auditive que les plus jeunes !

On le sait, la perte auditive est inévitable quand on avance en âge. On pourrait donc logiquement supposer que les seniors se sentent plus concernés que les plus jeunes par la santé de leurs oreilles. Il n’en est rien, d’après ces nouveaux chiffres. “Ce sont les moins de 35 ans qui se sentent le plus préoccupés par leur ouïe (47%), particulièrement les 18 à 24 ans (56%), apprend-on dans le communiqué, alors que “seulement 4 % des 50 ans et plus se déclarent très préoccupés”! Les campagnes d’information à destination des jeunes expliquent certainement ces résultats, reste maintenant à convaincre les plus de 50 ans !

Une prise en charge (encore) trop tardive

Si les Français rechignent à se faire appareiller, ils sont aussi réticents à faire vérifier leur audition, quand bien même ils ont constaté une perte auditive. La peur du verdict sans doute, qui s'ajoute peut-être aux difficultés, dans certains territoires, de trouver un professionnel de santé ou encore à la peur du coût des appareillages (qui entrent pourtant dans le cadre du 100 % santé depuis quelques années et sont donc remboursés intégralement quand on choisit un modèle du panier). Ainsi, 26 % des sondés admettent qu’ils attendraient que le problème devienne vraiment handicapant avant de consulter. Pire, ce chiffre grimpe à 36 % chez les personnes qui estiment déjà avoir une mauvaise audition. Ce qui explique que le temps d’attente entre les signes évidents de la perte auditive et l'appareillage se compte en années.

Appareils auditifs : des freins psycho-esthétiques forts

Contrairement aux lunettes, les aides auditives sont encore mal perçues. Car si 9 Français sur 10 reconnaissent que les aides auditives sont aujourd’hui discrètes, ils sont près d’un sur deux à “être surpris à la vue d’une personne d’apparence jeune portant des aides auditives”. Les freins psycho-esthétiques demeurent ainsi forts : “15% des Français évoquent la crainte d’être perçu comme une personne âgée (26% des cadres) et 14% d’être perçu comme souffrant d’un handicap.”

A cela s’ajoutent des freins plus pratiques : la démarche peut sembler complexe pour certains, l’adaptation aux appareils difficile… Des freins qui sont entretenus par deux idées fausses contradictoires : que l’audition peut se régénérer naturellement (pour 13 % des sondés), ce qui est impossible, ou au contraire qu’il n’y a rien à faire (pour 23 % des sondés).

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