Les amateurs de bœuf et de barbecue risquent d’être déçus. Une consommation régulière de viande rouge augmente le risque de 26 % de développer un diabète de type 2. C’est du moins ce que révèle une étude publiée le 13 août dans la revue médicale Nature Metabolism.
Plus précisément, les chercheurs de la T.H. Chan School of Public Health de Harvard mettent en évidence un lien entre le développement du diabète de type 2 et une consommation élevée de fer héminique : un type de fer contenu dans les aliments d'origine animale. Ils s'inquiètent notamment de l'ajout de cet oligoélément aux substituts de viande d'origine végétale, dans le but d'imiter la saveur de la vraie viande.
Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont examiné les rapports de 206 615 adultes participant à ces études et se sont penchés sur toutes les façons dont ils consommaient du fer, et sur l'évolution du diabète de type 2.
Les scientifiques ont analysé le plasma sanguin des participants, notamment leurs marqueurs des niveaux d'insuline, de lipides sanguins, de la glycémie, d’inflammation et de surcharge en fer.
Les personnes qui consommaient le plus de fer héminique présentaient un risque de diabète de type 2 supérieur de 26 % à celui des personnes qui en consommaient le moins.
50 grammes de viande transformée augmentent le risque de développer un diabète de type 2 de 15 %
Une autre étude, publiée fin août 2024 dans The Lancet Diabetes and Endocrinology, vient confirmer ce résultat. Elle indique que la consommation de 50 grammes de viande transformée par jour ce qui correspond à peu près à deux tranches de jambon peut augmenter le risque de développer un diabète de type 2 de 15 %.
Dans cette recherche, les chercheurs de l'université de Cambridge ont décidé de reprendre les données de 31 cohortes d'études provenant de 20 pays. Ce qui représentait près de 2 millions de participants.
Ils ont également mis en évidence une association plus faible entre la volaille, comme le poulet ou la dinde, et le risque de diabète de type 2, 100 grammes par jour étant liés à un risque plus élevé de 8 %. L'étude indique que le remplacement de la viande transformée par de la viande rouge non transformée ou de la volaille est lié à un risque plus faible de développer un diabète de type 2.
Les régimes cétogènes remis en question
Les régimes à forte teneur en viande, tels que les régimes cétogène ont connu un regain de popularité ces dernières années, en partie en raison de leur teneur élevée en protéines. Cependant, certains experts de la santé ont remis en question les avantages globaux pour la santé des régimes pauvres en glucides, riches en graisses et en protéines, soulignant que les recherches existantes suggèrent que ces régimes ne sont pas viables.
"Au cours de toutes mes années d'expérience en tant que diététicienne, je n'ai jamais constaté un attachement émotionnel aussi fort à un macronutriment spécifique. Les protéines sont devenues le chouchou des diététiciens, et quiconque remet en cause leur prédominance, même si elle est bien étayée par des preuves, peut s'attendre à des réactions négatives importantes. Cependant, la vérité est qu'une consommation excessive de protéines, en particulier de sources animales telles que la viande, les œufs et les produits laitiers, accélère le vieillissement et augmente le risque de maladies liées à l'âge telles que le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et la mortalité toutes causes confondues", indique au média américain Medical News Today la diététicienne et nutritionniste Melanie Murphy Richter.
Les légumineuses : les grandes oubliées de l’alimentation
Le nutritionniste et ambassadeur de Medisite, Raphaël Gruman, préconise aux seniors qui peinent à consommer de la viande, une alimentation basée sur des produits végétaux riches en protéines comme les légumineuses.
Le régime méditerranéen est aussi une bonne alternative à condition d’y incorporer de temps en temps des œufs et du poisson.
Quant aux régimes végétariens et végétaliens qui se concentrent principalement sur les aliments d'origine végétale confèrent également un risque plus faible de maladies chroniques et de certains cancers.
Cependant Raphaël Gruman conseille de bien compenser avec des protéines végétales pour éviter la fonte musculaire qui peut avoir des conséquences désastreuses chez les seniors.
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