Dans la culture littéraire et cinématographique, il y a beaucoup de représentations de personnes opposées socialement/politiquement, qui finissent par s’éprendre l’une de l’autre. Qu’en est-il dans la vie des Français ? En 2017, le réseau social libertin Wyylde a demandé à l’Ifop d’enquêter auprès de 4 000 personnes majeures, révélant une certaine homogamie politique (le fait de rechercher quelqu’un du même bord).
Les couples votent de plus en plus pareil
La plupart du temps, l’opinion politique du conjoint est connue (pour neuf personnes sur dix). En termes de sensibilité politique, les trois quarts des personnes en couple se disent du "même bord politique" que leur conjoint (75%), contre à peine 16% d’un bord différent. Il y aurait eu une évolution de l’importance de la politique dans les unions hétérosexuelles depuis 1978. Anne Muxel, directrice de recherche au Centre de recherches politiques de Sciences Po, explique à Libération que 46% des couples ont voté différemment cette année-là, contre 27% en 2007.
Les unions du même bord politique ont une vie sexuelle trois fois plus intense que les partenaires votant pour des idéologies politiques différentes. Au contraire, ne pas voter pour le même camp politique peut impacter la santé sexuelle des couples.
Politique : le cas des extrêmes
Envisager un avenir commun avec quelqu'un aux idées politiques situées aux extrêmes suscite le rejet d’une majorité de la population : six Français sur dix (62%) refuseraient de se mettre en couple avec quelqu’un d’extrême-droite et un peu plus de la moitié (52%) ne pourraient pas non plus se mettre avec quelqu’un d’extrême-gauche.
Les résultats sont plus tempérés pour les autres partis politiques, avec environ un Français sur quatre qui refuserait de nouer une relation avec quelqu’un d’un autre parti mais "modéré" (gauche/centre-gauche/centre-droite ou droite).
Plus on se situe à gauche, plus on aurait du mal à se mettre en couple avec quelqu’un à l’opposé politiquement. "Cette différence s’explique sans doute par la plus forte politisation des électeurs de gauche, dont l’attachement à un projet de transformation de la société rend peut-être plus difficile l’idée que ce projet et les valeurs associées ne soient pas partagées dans le cadre d'une relation affective", note l’Ifop.
Enfin, les Français sont plus souples s’il s’agit de simples relations sexuelles sans engagement. En effet, si près de la moitié ont eu une majorité de partenaires sexuels du même bord politique, 80% admettent quand même avoir eu au moins un partenaire sexuel d’un autre bord politique que le leur au cours de leur vie.
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