Le virus de la Covid-19 se loge aussi dans le cerveauAdobe Stock

Le virus de la Covid-19 ne se cantonne pas à notre nez ou à notre gorge : il se loge également dans notre cerveau. C’est ce qu’ont découvert des chercheurs travaillant pour le gouvernement américain.

Des lésions dans les tissus pulmonaires et dans les voies respiratoires

Ces scientifiques ont analysé des biopsies provenant de 44 personnes décédées ayant contracté la Covid-19. Leurs autopsies ont été réalisées entre avril 2020 et mars 2021. Ces chercheurs ont par ailleurs cherché à étudier l’influence du virus SARS-CoV-2 sur le système nerveux. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Nature le 14 décembre 2022.

A noter : aucune des personnes décédées n'était vaccinée contre la Covid-19. 30 % d’entre elles étaient des femmes, leur âge médian était de 62,5 ans et 27 d’entre elles présentaient au moins trois comorbidités. Les analyses de leur biopsie montrent des lésions dans les tissus pulmonaires et dans les voies respiratoires.

Le SARS-CoV-2 présent dans le cerveau et le tractus gastrointestinal

Les scientifiques ont également détecté de l’ARN et des protéines issus de SARS-CoV-2 dans l’hypothalamus (la partie du cerveau qui contrôle le système endocrinien et le système nerveux végétatif) et dans le cervelet d’une des personnes décédées. Ils en ont également trouvé dans la moelle épinière et dans les ganglions de la base (un réseau de structures profondes du cerveau) de deux autres personnes. Les tissus du cerveau étaient cependant peu abîmés, “malgré une charge virale substantielle”.

Le virus de la Covid-19 était par ailleurs présent dans d’autres tissus hors des voies respiratoires, comme le cœur, les ganglions lymphatiques, le tractus gastrointestinal, la glande surrénale et les yeux.

Des possibilités futures d’étudier les causes du Covid long

Jusqu’à présent, “les experts pensaient que le SARS-CoV-2 était essentiellement un virus respiratoire”, a réagi l’un des auteurs de l’étude, le docteur Daniel Chertow, chercheur en santé publique. Le fait d’avoir repéré la présence de ce virus dans plusieurs parties du corps pourra à l’avenir être utile aux scientifiques travaillant sur les liens entre l’infection des tissus et le “Covid long” (ou du moins entre l’infection des tissus et la persistance des symptômes plusieurs mois après l’infection).

“Nos résultats montrent que chez certains patients, le SARS-CoV-2 peut engendrer une infection systémique et rester dans le corps pendant des mois”, se félicitent les chercheurs. Ils nuancent toutefois : les personnes concernées par les autopsies étaient toutes non vaccinées, avec des soucis de santé et étaient relativement âgées.

Logiquement, ces résultats ne peuvent être étendus en l’état à des personnes plus jeunes, en bonne santé ou vaccinées. Par ailleurs, les chercheurs ne sont pas certains que les mêmes conclusions puissent être observées avec d’autres variants de la Covid-19. De nouvelles études sont donc nécessaires afin de comprendre la migration du SARS-CoV-2 dans notre organisme.

Sources

"SARS-CoV-2 infection and persistence in the human body and brain at autopsy", une étude parue dans la revue Nature le 14 décembre 2022

https://www.nature.com/articles/s41586-022-05542-y

mots-clés : Covid-19, cerveau, étude
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