Glaucome : les troubles du sommeil en augmentent les risques

Alors que les recommandations fixent la durée de nuit idéale entre 7 et 9 heures, de nombreuses personnes souffrent de troubles du sommeil et en pâtissent au quotidien. Selon l’enquête INSV/MGEN réalisée en 2021, 45 % des Français ont déclaré présenter divers troubles du sommeil, et 26 % ont fait état d’une qualité de sommeil moins efficace.

Par ailleurs, la durée moyenne du sommeil a été fixée à 7h09 durant la semaine, et 7h46 durant le week-end, selon les données recueillies. Si les moyennes de sommeil collent tout juste au minimum recommandé, de nombreuses personnes affirment ne pas se reposer assez durant la nuit. Le sommeil étant indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, de nombreux troubles et gênes peuvent se manifester au quotidien en cas de mauvais sommeil.

Sommeil et troubles de la vue : des chercheurs établissent le lien

Risque augmenté de maladies cardiovasculaires, prise de poids, altération des fonctions psychologiques, diminution des défenses immunitaires… Si les conséquences d’un sommeil insuffisant ou perturbé sont nombreuses et bien connues, une nouvelle étude de la UK Biobank au Royaume-Uni, qui regroupe une base de données biomédicales de grande ampleur, s’est justement intéressée aux conséquences des troubles du sommeil sur la santé visuelle.

Ces travaux, publiés dans la revue spécialisée BMJ Open, ont révélé que les troubles du sommeil pourraient augmenter le risque de glaucome. Les troubles du sommeil particulièrement répertoriés comprenaient le sommeil de mauvaise qualité, la somnolence diurne, le ronflement et le manque de sommeil.

Plus de 409 053 participants, âgés de 40 à 69 ans, ont été analysés pour les besoins de cette étude. Leurs habitudes de sommeil et les problèmes rencontrés ont été passés en revue par les spécialistes en charge du sondage. Finalement, après plus de 10 ans d’observation, plus de 8690 casde glaucome ont été enregistrés. Une courte durée de sommeil était associée à un risque accru de 8 %, les insomnies à un risque augmenté de 12 %, les ronflements de 4 %, et la somnolence diurne fréquente à environ 20 %.

Glaucome : 112 millions de personnes affectées d’ici 2040

Seconde cause de cécité dans les pays développés, le glaucome pourrait affecter plus de 112 millions de personnes à travers le globe d’ici 2040, selon les spécialistes. Maladie de l’œil se définit par une perte progressive des cellules dites "photosensibles" de l’œil et du nerf optique. La progression du glaucome peut être arrêtée à l’aide d’un traitement, mais la restauration d’une vision déjà affaiblie, voire perdue, n’est pas possible, d’où l’importance d’un dépistage précoce.

Pourtant, selon les estimations officielles, 400 000 à 500 000 personnes n’auraient actuellement pas conscience d’être atteintes d’un glaucome, qui s’avère héréditaire dans 30 % des cas. Causé par une trop grande pression dans l’œil, dans la majorité des cas, le glaucome est généralement asymptomatique durant sa progression.

"En raison du caractère le plus souvent silencieux de la maladie et de sa fréquence dans la population générale, un dépistage systématique et régulier est recommandé à partir de 40 ans, notamment dans les familles à risque (dont certains membres ont développé la maladie)", recommande l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).