Les eaux en bouteille qui contiennent le plus de polluants

L'eau en bouteille évoque une propreté rassurante en ces temps d'épidémie. Pourtant, bien qu'elle soit protégée de toute pollution humaine et ne nécessite aucun traitement de désinfection, d'après l'essai mené par le magazine, des micropolluants ont été détectés dans plusieurs eaux en bouteilles célèbres - en quantités infimes. Avant de vous les lister dans notre diaporama, voyons ensemble quelles autres substances (bactéries, plastique...) peuvent être présentes dans nos eaux, en bouteille ou au robinet. 

Eau du robinet : généralement de bonne qualité, mais des bactéries, pesticides et nitrates peuvent être présents

L'eau potable porte bien son nom : c'est une eau que l'on peut boire sans danger, puisqu'elle est conforme aux exigences sanitaires... sauf en cas d'anomalies - heureusement peu fréquentes.

Ainsi, d'après les résultats d'une enquête de l'UFC-Que Choisir, près de 96 % des consommateurs peuvent boire de l’eau du robinet en toute sécurité.

La plupart des Français ont en effet accès toute l’année à une eau de très bonne qualité, particulièrement dans les grandes et moyennes villes "où quasiment aucune pollution n’est relevée".

L'organisation recommande d'ailleurs de privilégier l’eau du robinet, plus écologique et moins chère que celle en bouteille.

Mais cela ne signifie pas que l'eau du robinet est toujours propre à la consommation. L'eau peut être polluée par des pesticides, des nitrates, des contaminations bactériennes, de l’arsenic voire même du plomb. 

Par ailleurs, certaines contaminations bactériennes peuvent provoquer des dérangements intestinaux, voire des affections intestinales plus graves.

Enfin, d'autres molécules peuvent être présentes dans les eaux en bouteille. Il s'agit : 

  • des perturbateurs endocriniens de type bisphénol (A, S et F) ;
  • des hormones d’origine humaine (contraceptifs, anabolisants, traitements...) ;
  • des éventuels résidus médicamenteux.

Eau en bouteille : gare aux particules de plastique !

D'après plusieurs études, l'eau en bouteille serait deux fois plus contaminée par des particules en plastique que celle du robinet.

Une nouvelle étude menée par l’association Agir pour l’Environnement et publiée ce jeudi 21 juillet 2022 vient de révéler que sur 9 bouteilles d'eau les plus vendues en France, 7 contiennent des microplastiques. L’association a réalisé plusieurs analyses des eaux les plus bues en France telles que Badoit, Carrefour, Cristaline, Evian (50 cl et 1 litre), Perrier, Vittel (33 cl et 1 litre), Volvic. "Au vu de leur nature, il semble que l’essentiel de ces microplastiques proviennent de la bouteille, du bouchon et du processus d’embouteillage", révèle l’association.

Selon leur étude, les eaux embouteillées analysées présentaient entre 1 et 121 microparticules de plastiques par litre. "Il est inacceptable de laisser les industriels de l’eau embouteillée vendre une eau polluée aux microplastiques, mais présentée comme soi-disant 'pure' et en plus 300 fois plus chère que l’eau du robinet !", s’indigne Agir pour l’Environnement.  Des résultats très alarmants qui confirment l'omniprésence des microplastiques dans notre vie et sont une piqûre de rappel des conclusions de plusieurs études scientifiques sur le sujet et d’un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé qui reconnaissait déjà en 2019 l’importance de la contamination de l’eau par les microplastiques.

Une étude publiée en mars 2018 avait déjà indiqué que 93 % des eaux en bouteille de 11 marques analysées (Aqua (Danone), Aquafina (PepsiCo), Dasani (Coca-Cola), Evian (Danone), Nestlé Pure Life (Nestlé) ou encore San Pellegrino (Nestlé)...) contenaient des micro-plastiques dans des quantités variables.

Néanmoins, l'impact de ces morceaux de plastique sur la santé humaine n'a pas encore été prouvé. 

Par ailleurs, d'après la Fédération Nationale des Eaux Conditionnées et Embouteillées,  ces micro-particules de plastique ont une taille extrêmement petite - de l’ordre de quelques microns, soit 10 fois plus petites que le diamètre d’un cheveu. Aussi, les détecter est laborieux. 

"Une évaluation quantitative précise et fiable des micro-particules de plastiques dans les eaux embouteillées et dans les aliments est une entreprise très difficile et sujette à l’erreur, ce qui requiert le développement d’une méthodologie appropriée et validée", souligne le Dr. Franck Welle, de l'Institut Fraunhofer, en Allemagne.

Voyons maintenant ensemble la composition de chaque eau, qu'elle soit minérale ou de source.

Les eaux minérales 

D'origine souterraine, les eaux minérales (Hépar, Contrex, Courmayeur, San Pellegrino...) présentent une forte particularité : elles ne répondent pas à la même réglementation que l'eau du robinet.

Elles sont en effet soumises à des normes spécifiques et peuvent atteindre des teneurs qui ne sont pas "tolérées" pour l'eau du robinet. Par exemple, elles contiennent jusqu'à 5 mg/l de fluor.

Le problème ? Le fluor fait partie des dix produits chimiques posant un problème majeur de santé publique. Un apport excessif en fluor peut, en effet, provoquer des maladies (tâches sur les dents, os fragiles et cassants).

Mais d'après la Fédération Nationale des Eaux Conditionnées et Embouteillées, "u ne surcharge en minéraux n’est pas à craindre chez l’individu sain, l’organisme éliminant facilement et naturellement les éventuels surplus par rapport à ses besoins".

En outre, les teneurs en calcium, magnésium, fluor, sulfates, sodium... dépendent des marques. Prenez donc garde à bien regarder l'étiquette et n'hésitez pas à varier les eaux : plates, minéralisées, gazeuses... 

Bon à savoir : s i la concentration en fluor est supérieure à 1,5 mg/litre, une mention d’étiquetage spécifique est prévue "ne convient pas aux nourrissons et aux enfants de moins de 7 ans pour une consommation régulière".

Les eaux de source

Les eaux de source ont la côte : elles sont d'origine souterraine, ont bénéficié d'une protection contre la pollution, et n'ont subi aucun traitement chimique. Sur le papier donc, elles semblent idéales.

Mais attention : la teneur en minéraux d'une eau de source peut également varier sensiblement. Une même appellation d'eau de source peut en effet venir de plusieurs sources implantées dans différentes régions.

Au supermarché, il faut donc vérifier les noms des sources et détailler l'étiquette pour repérer les différences.

Maintenant, voyons ensemble dans notre diaporama quelles marques d'eau en bouteille contiennent des polluants nocifs pour la santé. 

L'eau de source Pierval

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Les eaux en bouteille qui contiennent le plus de polluants

Le magazine 60 millions de consommateurs a relevé des micropolluants dans l'eau de source Pierval (simazine, atrazine et quatre de ses métabolites (Atrazine-desethyl-desisopropyl, Atrazine-2-hydroxy, Atrazine-deisopropyl).

Or, l'atrazine n'est pas sans danger. "Des études ont pointé son potentiel caractère mutagène et cancérogène, ainsi que des risques de malformation chez le nouveau-né", révèle le magazine.

C'est pourquoi la France l’a interdit dès 2003, et l’Union européenne lui a emboîté le pas en 2007. 

Toutefois, les quantités de produits chimiques relevées dans l'eau de source Pierval sont minimes. Autrement dit, ces résultats ne présentent pas de risque pour la santé. Un adulte devrait boire des centaines de litres d’eau en une seule journée "pour atteindre la dose journalière admissible fixée par les autorités sanitaires", ajoute encore le magazine. 

L'eau de source Rosée de la Reine

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L'essai a démontré que l'eau de source "Rosée de la Reine" a été contaminée avec des microtraces de polluants, ici de la caféine.

Le magazine explique qu'à défaut de valeur limite pour la caféine dans l’eau potable, les chercheurs de cet essai se sont basés sur le seuil réglementaire des pesticides et autres polluants - soit 0,1 μg/l.

Or, la quantité de caféine mesurée dépasse très légèrement ce seuil. Mais, bonne nouvelle, cela n'a rien d’alarmant : à ces très faibles doses, la caféine n’a pas d’incidence sanitaire.

L'eau minérale naturelle Vittel

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Dans l'eau minérale Vittel, les essais menés par le magazine et par un laboratoire indépendant, ont conclu que celle-ci était contaminée par deux métabolites de l'atrazine. (Atrazine-2-hydroxy et Atrazine-desethyl, Atrazine-desethyl-2-hydroxy).

Or, comme vu précédemment, cet herbicide n'est pas idéal pour la santé. 

Les risques d'effets graves apparaissent en cas d'exposition prolongée par ingestion.

L'eau minérale naturelle Volvic

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L'eau minérale naturelle Volvic n'est pas aussi bonne qu'on le pense pour la santé : elle contient de la simazine, de l'atrazine et de trois de ses métabolites.

Or, tout comme l'atrazine, la simazine est très mauvaise : elle est considérée comme dangereuse pour l’environnement et suspectée d’être cancérogène. Ce produit a même été interdit à partir de 2003.

Mais cela ne suffit pas. "Des décennies d’usage intense en arboriculture et viticulture l’ont rendu particulièrement persistant dans l’eau", alerte le magazine.

Voir la suite du diaporama

Les eaux sans aucune traces de polluants

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Les eaux en bouteille qui contiennent le plus de polluants

Voici la liste des eaux de source qui ne contiennent aucun produits chimiques : 

- Auchan/Source Beaupré

- Cora/Source Valon

- Cristaline/Source Elena

- Cristaline/source Noémie

- Eau d'Auvergne (Carrefour)/Source grand Barbier

- Fiée des lois (Intermarché)

- Leader Price/source Noémie

- marque Repère (E;Leclerc)/Laqueuille

- Nestlé Pure Life/source des Acacias

- Ondine (Intermarché)/source St Benoît

- Saguaro (Lidl)/source Roche des écrins

- Source des Pins

Et la liste des eaux minérales naturelles sans polluants, que vous pouvez aussi consommer les yeux fermés :

- Carrefour/source Vauban

- Contrex

- Courmayeur

- Evian

- Hépar

- Marque Repère (E.Leclerc)/ eau des Alpes, source Saint-François

- Mont Roucous 

- Rocheval (Aldi)/source Montfras

- Saguaro (Lidl)/source des Hêtres

- Saint-Armand

- Saint Antonin

- Système U/source du Prince noir

- Wattwiller

Aucune traces de bisphénol, médicaments ou hormones dans les eaux à l'essai

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Les eaux en bouteille qui contiennent le plus de polluants

Parmi les 850 molécules recherchées dans les eaux, bonne nouvelle : les perturbateurs endocriniens de type bisphénol (A, S et F) sont absents de la totalité du panel, tout comme les hormones (contraceptifs, anabolisants...) et les résidus de médicaments. 

Mis à part les polluants détectés dans les 4 eaux en bouteille citées, les résultats de l'étude sont donc plutôt rassurants.

Sources

Minérales, de source : que valent nos eaux en bouteille ?, 60 millions de consommateurs, Juillet-août 2020. 

Quelle eau boire ?, Que choisir.

Eau en bouteille, eau du robinet : laquelle choisir ?, ID, 27 juin 2019.

mots-clés : eau, étude
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