Les coronavirus sont une famille de virus, qui provoquent des maladies allant d’un simple rhume à des pathologies plus sévères comme les détresses respiratoires du MERS, du SRAS ou du COVID-19, décrit le gouvernement. Depuis le 11 mars 2020, l’OMS qualifie notre situation mondiale de pandémie : c’est-à-dire que l’épidémie est désormais mondiale.
Si le Covid-19 est, dans la majorité des cas, moins sévère chez les jeunes patients (enfants et jeunes adultes), il peut prendre une forme dramatique chez d’autres personnes plus fragiles.
"Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, les personnes souffrant de maladies chroniques [hypertension, diabète… ndlr], les personnes âgées, fumeuses ou fragiles présentent un risque plus élevé", estime le gouvernement. Dans les cas les plus sérieux, le coronavirus peut entraîner le décès du patient. Le taux moyen de mortalité avoisine les 2,3 % pour ce virus.
La Haute Autorité de Santé (HAS) vient d'énumérer les différentes maladies chroniques qui doivent être prises au sérieux pendant cette époque de pandémie. L'organisation donne aussi aux patients les clés pour faire face au confinement. Si ces pathologies ne prédisposent pas au Covid-19, elles peuvent augmenter le risque de complications en cas d'infection. On passe en revue ces maladies chroniques, citées par l'HAS, dans notre diaporama.
Maladies chroniques : quelques règles pendant le confinement
"Vous avez une ou plusieurs maladies chroniques et, pour limiter la propagation du COVID-19 et vous protéger, vous sortez le moins possible. Dans cette situation exceptionnelle, il est indispensable de rester très attentif à votre santé, préconise la HAS. Il est également important de ne pas se fier aux rumeurs".
Poursuivez votre traitement et vos soins habituels
La HAS rappelle à quel point il est primordial de continuer à prendre les traitements habituels pour votre maladie chronique. "Ne modifiez pas, n’arrêtez pas vos soins ou traitements (notamment les traitements pour la douleur) sans l’avis de votre médecin".
"Ne reportez pas ou ne refusez pas, à cause du coronavirus, une consultation, des soins ou un examen jugés nécessaires par votre médecin".
Si vous devez vous déplacer (médecin, autre soignant, laboratoire d’analyses, cabinet de radiologie, hôpital…), faites-le sur rendez-vous.
Soyez attentif à ce que vous ressentez et sollicitez votre médecin si besoin
"Si des symptômes inhabituels apparaissent : fièvre, toux, fatigue, perte de goût ou d’odorat, diarrhée, difficulté à respirer, mal-être, etc. il peut s’agir d’une aggravation de votre maladie, d’un COVID-19 ou d’une autre maladie", alerte la HAS. Les bons réflexes :
- Appelez votre médecin rapidement.
- En cas de difficultés respiratoires, ou de signe d’étouffement, appelez le SAMU (15).
- Ne prenez pas de nouveaux médicaments, en particulier des corticoïdes et des anti-inflammatoires, sans avis médical.
Comment faire face au confinement lorsqu'on a une maladie chronique ?
"Pour mieux vivre le confinement, maintenez les liens avec vos proches par téléphone, courriel, sms, vidéo…", suggère la HAS.
Malgré tout, limitez au maximum les contacts physiques. Dans la mesure du possible, évitez de faire vous-mêmes vos achats, même de première nécessité, si vous souffrez d'une maladie chronique. Vos proches, vos voisins ou vos commerçants habituels peuvent vous aider en respectant les gestes barrières.
"Restez, autant que possible, physiquement actif chez vous, poursuit la HAS. Dormez suffisamment, mangez équilibré, évitez le grignotage, limitez les boissons alcoolisées ou le tabac".
Coronavirus : les symptômes lorsqu’il dégénère
Les symptômes les plus fréquents du coronavirus sont ceux d'une grippe ou d’une infection respiratoire aiguë. On note fièvre, courbatures, toux, perte du goût et de l'odorat et maux de gorge notamment.
"Environ une personne sur six contractant la maladie présente des symptômes plus graves, notamment une dyspnée et des anomalies respiratoires [difficultés respiratoires, ndlr]. Toute personne qui a de la fièvre, qui tousse et qui a des difficultés à respirer doit consulter un médecin", prévient l’OMS. Certaines personnes sont plus à risque que d’autres et sont donc plus susceptibles de présenter ces symptômes graves. On évoque les pathologies qui vous mettent en danger notre diaporama.
L'insuffisance cardiaque
Les patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique sont à risque de développer une forme sévère de COVID-19, estime la Haute Autorité de Santé (HAS). "Les mesures de confinement devront être strictement respectées et les sorties à l’extérieur limitées au maximum afin de limiter le risque de COVID-19".
Pour rappel, cette pathologie se caractérise par l'incapacité du cœur à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins de l'organisme. Ce problème de santé est sérieux et se traduit, entre autres, par un essoufflement et une fatigue disproportionnée par rapport à l'effort produit.
En cas d'insuffisance cardiaque, "une dyspnée, une toux, une fièvre, des frissons, des courbatures, peuvent être liés au COVID-19 : au moindre doute, un test de dépistage doit être effectué et le risque de décompensation cardiaque doit être évalué", prévient la HAS.
Les maladies respiratoires chroniques
"Les patients atteints de maladies respiratoires chroniques sévères sont à risque de développer une forme sévère de COVID-19, poursuit la HAS. Pour diminuer le risque de contamination, les patients ayant une maladie respiratoire chronique sévère et leurs aidants doivent utiliser les mesures barrières avec une attention toute particulière, et le confinement doit être drastique".
Parmi les maladies respiratoires chroniques les plus courantes, on retrouve : l'asthme et les broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO). Début mars 2020, France BPCO, l'association qui représente les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive, soulignait que ce sont eux qui courent le "plus haut risque" face à l'épidémie de coronavirus.
"Le Covid-19 fera en priorité des dégâts chez les BPCO tout simplement parce qu’un déficient respiratoire est la première victime affectée par une maladie respiratoire".
La coronaropathie
La maladie coronarienne, ou coronaropathie, est une maladie des artères qui vascularisent le cœur (artères coronaires). Elle a pour conséquence une ischémie myocardique, c'est-à-dire un apport en sang insuffisant (ischémie) au muscle cardiaque (myocarde).
"La coronaropathie est un facteur de risque de formes sévères de COVID-19, note la HAS. "La survenue brutale des symptômes suivants nécessite un appel au 15 : douleurs thoraciques prolongées ou plus fréquentes, dyspnée, palpitations, sensation de malaise prolongé, qu’ils soient ou non accompagnés de fièvre".
En outre, tout changement modéré de l'état d'un coronarien nécessite dans tous les cas une consultation rapide. L’infection à Covid-19 peut en être à l’origine. "Le traitement médicamenteux de fond doit être maintenu (en particulier anti-agrégant plaquettaire et antihypertenseur), qu’il y ait ou non un COVID-19", poursuit la HAS.
L'hépatite virale chronique
Les patients atteints de cirrhose au stade B ou C sont à risque de développer une forme grave de COVID-19, selon la HAS.
La cirrhose correspond au stade ultime des maladies chroniques du foie. Son origine est virale, médicamenteuse ou alcoolique.
Dans ce contexte épidémique, les personnes concernées sont plus à risque d’aggravation et de déstabilisation de leur maladie en cas de Covid-19.
L'insuffisance rénale chronique
Les patients dialysés ou transplantés sont à risque de développer une forme sévère de COVID 19, conduisant à respecter de manière stricte les consignes établies pour prévenir ce risque, ajoute encore la HAS.
Il est préconisé de poursuivre vos traitements, "en particulier pour les traitements par IEC ou ARA2, inhibiteurs de la neprilysine, corticoïdes, immunosuppresseurs", indique la HAS, avant de mettre en garde contre l'automédication.
"La maladie rénale chronique est une diminution du fonctionnement des reins qui ne filtrent plus correctement le sang de l'organisme. Les causes principales sont le diabète et l'hypertension artérielle", décrit l'Assurance Maladie.
La tuberculose
Une tuberculose à localisation pulmonaire doit être considérée comme un facteur de risque de gravité en cas de co-infection COVID-19. Il s'agit d'une maladie causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis, contagieuse, comportant des signes cliniques variables. Elle arrive en tête des causes de mortalité d'origine infectieuse à l'échelle mondiale, devant le sida.
"Du fait de nombreuses vulnérabilités notamment sociales, le suivi des patients atteints de tuberculose doit être maintenu le plus possible en consultation présentielle contrairement aux suivis d’autres infections chroniques", préconise la HAS.
Le VIH
Le VIH est le virus responsable du sida, le stade ultime de la maladie en absence de traitement pour contrer le virus. Le VIH se transmet par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant. Il s’attaque aux cellules du système immunitaire (lymphocytes T4 ou CD4) avant de les détruire progressivement.
"Les personnes vivant avec le VIH avec une charge virale non contrôlée sont à risque de développer une forme grave d’infection au COVID-19", précise la HAS.
"La période de confinement et le contrôle des sorties du domicile ne doivent pas être un frein à la poursuite du suivi clinique, biologique et thérapeutique des personnes vivant avec le VIH". En outre, il n’y a pas d’indication à modifier un traitement antirétroviral efficace en cours du fait du contexte actuel du COVID-19.
Maladies chroniques dans le cadre du COVID-19, HAS, 10 avril 2020
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