Selon une étude menée par des chercheurs de l'Institut national du cancer et du National Institutes of Health publiée dans JAMA Internal Medicine le 1er juillet, le traitement pour l'hyperthyroïdie serait très nocif.

Un risque de cancer mortel

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont étudié les risques engendrés par ce traitement.

18 805 personnes ont participé à l’enquête et tous souffraient d'hyperthyroïdie. L'âge moyen des candidats était de 49 ans et la plupart des patients étaient des femmes. Aucun n’avait d’antécédent cancéreux au moment de l’enquête.

Tous ont pris des doses journalières d’iode radioactif (RAI) afin de déterminer la dangerosité de ce traitement.

Les analyses ont été menées du 28 avril 2017 au 30 janvier 2019.

Peu après le début de l’enquête, les scientifiques ont pu remarquer que ce traitement augmentait les chances de développer une tumeur cancéreuse chez 6% des patients et un cancer du sein chez 12% des patients.

Ces résultats mettent en lumière la nocivité du traitement à l’iode radioactif, largement utilisé pour traiter l’hyperthyroïdie depuis les années 1940.

"Nous avons identifié un lien évident entre ce traitement et le risque à long terme de décès par cancer, dont le cancer du sein”, a déclaré Cari Kitahara, de la division de l'épidémiologie du cancer et de la génétique, à l'Institut national du cancer.

Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires sur les risques et les avantages de ce traitement.

L’hyperthyroïdie, qu’est-ce-que c’est ?

L’hyperthyroïdie désigne une production anormalement élevée d’hormones par la glande thyroïde, cet organe en forme de papillon situé à la base du cou, sous la pomme d'Adam. Il ne s’agit pas d’une enflure de la thyroïde, mais bien d’une pathologie distincte.

La maladie se déclare habituellement chez des adultes âgés de 20 à 40 ans. Elle peut tout de même survenir à n’importe quel âge, et on la voit aussi chez les enfants et les personnes âgées. Elle est moins fréquente que l’hypothyroïdie.

L'hyperthyroïdie provoque une accélération du métabolisme, donc une dépense accrue d’énergie. À long terme, une hyperthyroïdie non traitée augmente le risque d’ostéoporose, car l'absorption du calcium par les os est affectée. Le risque de développer un type d’arythmie cardiaque appelé fibrillation auriculaire augmente aussi.

Une hyperthyroïdie majeure non traitée peut conduire à une crise thyréotoxique. Lors d’une telle crise, tous les signes d'hyperthyroïdie se trouvent réunis et s’expriment à leur paroxysme, ce qui peut entraîner des complications graves, comme de l'insuffisance cardiaque ou un coma. La personne est confuse et agitée. Cette situation requiert des soins médicaux d'urgence.

Les symptômes d’hyperthyroïdie peuvent être subtils, surtout chez les personnes plus âgées. Seule une analyse sanguine montrant à la fois une baisse des taux de l'hormone TSH et une élévation des taux d'hormones thyroïdiennes permettra de confirmer le diagnostic.

Les médicaments pour soigner cette pathologie sont riches en iode.

Généralement transportée dans une boîte en plomb pour éviter que la radioactivité ne se propage, la gélule d'iode est apportée dans la chambre du patient par un médecin. Le traitement dure en moyenne 2 à 5 jours et se déroule à l'hôpital.

Sources

"Association of Radioactive Iodine Treatment With Cancer Mortality in Patients With Hyperthyroidism", Jama Internal Medecine, 1er juillet 2019.

"Hyperthyroïdie", Passeport Santé.

"La thyroïde", e-cancer.fr

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