- 1 - Maladies cardiovasculaires : elles causent 400 décès par jour
- 2 - Changer, arrêter un traitement sans consulter : l'erreur peut être fatale
- 3 - Ajouter de la mozzarella ou de la feta à vos salades : attention à la crise cardiaque
- 4 - Faire du sport après avoir fumé une cigarette : des risques de mort subite
- 5 - Travailler 10 heures par jour sans pause : gare à l'infarctus
- 6 - Boire du Rosé à l’apéritif : méfiez-vous de l'insuffisance cardiaque
- 7 - Manger des rillettes : attention à vos artères
- 8 - Infarctus : pourquoi les femmes qui travaillent à plein temps sont en danger
Constat alarmant établie par le Dr Fabien Guez, cardiologue : "personne ne prend assez soin de son cœur". Sans en avoir conscience, vous multipliez chaque jour des erreurs qui vous mettent en danger de mort. "Avoir une glycémie, un cholestérol élevé ou encore de l’hypertension ne va pas entraver votre vie, jusqu’à ce que survienne... l’accident", déplore le Dr Guez.
Maladies cardiovasculaires : elles causent 400 décès par jour
Ce n’est pas pour rien que la Fédération Française de Cardiologie appelle l’hypertension "le tueur silencieux". Elle ne présente aucun symptôme particulier, mais constitue pourtant l’un des premiers facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. En effet, 50 % des plus de 65 ans sont hypertendus et les maladies cardiovasculaires causent 400 morts par jour.
Pourtant, les individus ne semblent pas encore avoir conscience de ces conséquences dramatiques. Pince sans rire, le Dr Guez nous fait sourire en affirmant que le patient est le plus grand bluffeur de tous les temps !
"Cela fait 20 ans que je pratique. À l’écouter, le patient ne mange pas gras, ni sucré et pratique du sport régulièrement. On a presque envie d’y croire… jusqu’à ce qu’on jette un œil à ses analyses médicales", assène-t-il. Dans son livre Comment avoir une crise cardiaque (éd. Hugo Doc), le cardiologue se plaît à pointer du doigt les pires erreurs que commettent les patients au quotidien. Voici les plus répandues et surtout, les plus dangereuses pour votre cœur.
Changer, arrêter un traitement sans consulter : l'erreur peut être fatale
Changer ou arrêter son traitement sans l'aval de son médecin, est l’erreur la plus catastrophique si l’on en croit l’expérience du praticien. "Chaque jour, je rencontre en consultation un, voire deux patients qui ont décidé de modifier ou d’arrêter leur traitement sans en parler à leur soignant, témoigne le Dr Guez. C’est l’erreur à ne jamais faire. Il faut toujours consulter en amont, et particulièrement si vous souffrez de problèmes cardiovasculaires".
Arrêter son traitement sans consulter son médecin est une grave erreur
En effet, vous êtes nombreux à décréter que votre traitement ne vous réussit pas ou au contraire, à estimer que vos médicaments ont suffisamment porté leurs fruits, et à l’interrompre.
"Certains patients se disent ‘ma tension est à nouveau normale, donc je peux arrêter mon traitement’. Or, si elle est normale, c’est justement parce qu’ils prennent les médicaments. Décider d’arrêter son traitement est une grave erreur", dénonce le cardiologue.
Méfiez-vous d'Internet !
En outre, d’autres découvrent des informations sur Internet, et décident, suite à cela d’abandonner leur traitement. "Ils consultent certains sites qui évoquent des éventuels effets secondaires, et les patients pensent alors qu’ils ne vont pas le supporter, poursuit le Dr Guez. Mais c’est au médecin de décider. En n’en faisant qu’à votre tête, vous vous mettez en danger".
Selon lui, 60 % des patients arrêtent ou modifient leur traitement sans l’aval de leur médecin. Pourtant, l’automédication peut entraîner une aggravation de l’état de santé.
Ajouter de la mozzarella ou de la feta à vos salades : attention à la crise cardiaque
Vous avez tous tendance à garnir vos salades de mozzarella ou de feta. Pourtant ces fromages, très gras et salés s’avèrent source de cholestérol.
La faute aux graisses saturées
En effet, une alimentation riche en graisses saturées provenant des graisses animales, de certaines viandes et des dérivés gras du lait à une influence directe sur le taux de cholestérol. À terme cela constitue un réel risque cardiovasculaire.
Le cholestérol, propice aux caillots sanguins
"Lorsque le patient présente un taux élevé de cholestérol, ses artères vont s’encrasser et se remplir d’un liquide gras, décrit le spécialiste. Cela va réduire la lumière des artères. Et quand le rétrécissement est trop important, le sang tourbillonne et coagule. Un caillot va alors boucher l’artère coronaire (artère recouvrant la surface du cœur, ndlr) qui va se nécroser. Si une trop grande partie se trouve bouchée, le cœur ne pourra plus oxygéner les organes. C’est ce que l’on appelle la crise cardiaque (ou infarctus du myocarde)". Une fois sur dix, elle est fatale.
Faire du sport après avoir fumé une cigarette : des risques de mort subite
Vous vous autorisez régulièrement une petite cigarette après une séance de sport ? Cette erreur peut être fatale d’après le Dr Guez. En effet, le tabac et l’exercice physique ne font pas bon ménage. "Il ne faut jamais fumer pendant l’heure qui précède une activité sportive, ni pendant les deux heures qui la suivent, détaille-t-il.
La nicotine peut provoquer une mort subite
La nicotine entraîne une hyperexcitabilité cardiaque qui peut provoquer une mort subite. De plus, elle génère une sécrétion d’adrénaline qui accélère le cœur et resserre les artères".
Lorsque vous pratiquez du sport, le côté gauche de votre cœur reçoit du sang oxygéné des poumons et le renvoie, en se contractant, dans toutes les parties du corps (muscles et organes). "Ceux-ci vont extraire l’oxygène du sang qui arrive et rejeter le CO2 dans les veines qui retournent au cœur puis aux poumons pour se recharger en oxygène, décrit le cardiologue. Lorsque l’on fait un effort physique, la respiration va s’accélérer pour favoriser les échanges gazeux (oxygène/CO2). La fréquence cardiaque s’accélère pour amener plus de sang oxygéné aux muscles. Enfin, les artères se dilatent pour accroître encore l’arrivée de ce sang vers les muscles".
Or, la fumée du tabac inhalée irrite les bronches et diminue les échanges gazeux. "Le monoxyde de carbone diminue l’oxygène qui va vers les muscles. Le cœur va ainsi manquer d’oxygène et devra battre plus vite. Il travaillera donc encore plus. Et surtout, la nicotine freine la dilatation des artères à l’effort", insiste le Dr Guez.
Une séance de sport le lendemain d'une soirée arrosée : à ne jamais faire !
En outre, le spécialiste met en garde par rapport à d’autres comportements à risques associés au sport. "Si vous pratiquez un exercice physique après avoir mal dormi, la fréquence cardiaque augmente. Pour les mêmes efforts, le cœur travaille 10 fois plus, ce qui explose le risque de mort cardiaque".
Par ailleurs, vous êtes nombreux à vous octroyer une séance de sport le lendemain d’une soirée arrosée en pensant "entamer une détox". Au contraire, vous courrez alors un grave danger. "L’alcool que vous avez ingéré la veille induit un état d’hypoglycémie : votre organisme manque alors cruellement de glucose. Lors de l’effort, tous vos organes vont se mobiliser et puiser dans vos protéines pour avoir de l’énergie. Ce phénomène est à l’origine de nombreux AVC", explique le Dr Guez.
Il faut pratiquer le bon sport de la bonne manière
"On entend partout qu’il faut faire du sport à tout prix, mais on ne dit nulle part qu’il faut pratiquer le bon sport et surtout de la bonne manière, déplore le cardiologue. Si une activité physique bien menée va diminuer le risque cardiovasculaire, une activité physique mal menée va considérablement augmenter ce risque".
Travailler 10 heures par jour sans pause : gare à l'infarctus
La vie actuelle nous apporte son lot de stress, suffisant pour majorer nos risques de mourir d’une crise cardiaque. Changement de vie, stress professionnel, difficultés financières, perte d’emploi, chômage… Tous ces facteurs nous mettent en danger quotidiennement.
Le stress, facteur de risque au même niveau que le tabac
"On a longtemps sous-estimé le stress dans le déclenchement ou l’aggravation des maladies cardiovasculaires. Jusqu’en 2004, lorsque que l’étude Interheart a commencé à sensibiliser le corps médical : elle a montré que le stress professionnel constituait un facteur de risque cardiovasculaire au même niveau que le tabagisme ou l’hypercholestérolémie non pris en charge", partage le Dr Guez.
Le stress accélère le rythme cardiaque
Ce stress est pourtant responsable de 30 % des infarctus du myocarde. Il entraîne une sécrétion de corticoïdes qui vont accélérer le rythme cardiaque et rétrécir les vaisseaux. L’anxiété augmente aussi la tension artérielle de façon aiguë ou chronique.
Une nouvelle étude sur les dangers cérébraux est venue corroborer les propos du cardiologue. Selon, elle, la pression induite par le travail prolongé double le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Travailler plus de 10 heures par jour, au moins 50 jours par an, est très largement associé à ce risque.
Boire du Rosé à l’apéritif : méfiez-vous de l'insuffisance cardiaque
Véritable star de nos soirées, le vin Rosé multiplie par 10 le risque de palpitations et tachycardie. Contrairement au vin Rouge qui s’avère protecteur pour la paroie artérielle, le Rosé entraîne des troubles du rythme cardiaque.
Le Rosé multiplie par 5 le risque d'arythmie cardiaque
"Ce vin est une vraie catastrophe pour le cœur et les artères, explique le cardiologue. Il est bourré de produits chimiques qui sont extrêmement nocifs". En effet, le Rosé peut être à l’origine d’insuffisance cardiaque, surtout en cas de consommation excessive. "Il multiplie par 5 le risque d’arythmie cardiaque, alerte le Dr Guez. À noter que nous ne sommes pas tous égaux devant l’alcool et les femmes sont encore moins égales que les hommes, avec une sensibilité accrue".
En effet, pour la même consommation, ces dernières augmentent leur alcoolémie plus vite. Elles sont plus petites, ont moins de muscles, un plus petit foie. L’alcool est donc plus concentré et éliminé moins rapidement.
Si le Rosé est une boisson particulièrement appréciée par la gente féminine, les femmes doivent donc se montrer encore plus prudentes.
Manger des rillettes : attention à vos artères
"Je reçois un jour un nouveau patient et l’examen montre un très gros risque de bouchage d’une artère coronaire, à très court terme et d’infarctus du myocarde, raconte le docteur. Je l’hospitalise et le patient sort quelques jours après en parfait état. Je l’entends une semaine après me dire qu’il ne comprend pas pourquoi il a risqué l’infarctus. Il n’a jamais fumé, jamais bu, n’est pas gros, n’a aucune pathologie connue et n’a pas d’antécédents familiaux. Il a juste oublié de me dire qu’il mange depuis 20 ans quasiment tous les soirs… des rillettes !".
Manger gras suffit à vous mettre en danger
Et pour cause, même si vous n’avez pas d’autre facteur de risque cardiaque, manger gras suffit amplement à mettre votre vie en danger. En effet, 40 % des infarctus surviennent chez des patients au taux de cholestérol normal.
Les personnes "minces" doivent aussi être vigilantes
"N’oublions pas que manger est un plaisir. Mais une fois encore, les individus ne sont pas égaux face aux poids, ajoute le Dr Guez. Les ‘gros’ ne mangent pas toujours plus mal que les ‘maigres’, injustice de la nature… et le surpoids n’est pas systématiquement lié à l’alimentation". Autrement, ce n'est pas parce que vous n'êtes pas en surpoids que votre coeur n'est pas en danger.
Infarctus : pourquoi les femmes qui travaillent à plein temps sont en danger
Une nouvelle étude présentée à la conférence de l'European Stroke Organisation (ESO) alerte sur le risque d'AVC et d'infarctus qui pèse aujourd'hui sur les femmes. Alors qu'en 2020, 72,6 % de la gent féminine occupe un emploi à plein temps, les scientifiques rapportent que les femmes sont de plus en nombreuses à souffrir de troubles du sommeil, de stress et de fatigue. Des problèmes associés de très près aux crises cardiaques.
Les femmes plus sujettes aux stress et aux troubles du sommeil que les hommes
Les chercheurs ont comparé les données de santé de 22 000 hommes et femmes, évalués en 2007, 2012 et 2017. Le nombre de personnes signalant un stress au travail est passé de 59 % en 2012 à 66 % en 2017, et celles ressentant un sentiment de fatigue ont augmenté de 23 % à 29 % (à 33 % chez les femmes et 26 % chez les hommes).
Sur la même période, le nombre de personnes déclarant souffrir de troubles du sommeil est passé de 24 % à 29 %. Ces troubles ont augmenté plus fortement chez les femmes (8 %) que chez les hommes (5 %).
"Notre étude a révélé que les hommes étaient plus susceptibles de fumer et d'être obèses que les femmes, mais ces dernières ont signalé une augmentation plus importante des facteurs de risque non traditionnels pour les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, tels que le stress au travail, les troubles du sommeil et le sentiment de fatigue", commentent les chercheurs. "Ces résultats soulignent le fait que des différences entre les sexes existent pour certains facteurs de risque de maladies cardiovasculaires."
On rappelle que le stress un facteur déclenchant de troubles du rythme cardiaque, d'accidents coronariens aigus, d'insuffisances cardiaques soudaines, de morts subites. Comme expliqué page précédente, le stress entraîne une sécrétion de corticoïdes qui vont accélérer le rythme cardiaque et rétrécir les vaisseaux. L’anxiété augmente aussi la tension artérielle de façon aiguë ou chronique.
Merci au Dr Fabien Guez, cardiologue et auteur de Comment ne pas avoir une crise cardiaque éd. Hugo Doc
Fédération Française de Cardiologie
https://www.prnewswire.com/news-releases/european-stroke-organisation-conference-esoc-2021-une-etude-majeure-revele-que-les-facteurs-de-risque-non-traditionnels-de-crise-cardiaque-et-d-accident-vasculaire-cerebral-augmentent-plus-fortement-chez-les-femmes-836718803.html
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