On croît souvent que les grandes villes sont les plus touchées par l’obésité et le surpoids. Cependant, une vaste étude publiée dans la revue scientifique Nature le 8 mai 2019 a démontré le contraire. Selon les auteurs de ce travail : "L'obésité augmente plus rapidement dans les zones rurales de la planète que dans les villes".

Cette constatation est fondamentale, car les programmes et les politiques de prévention de l'obésité ciblés géographiquement dans le monde sont principalement axés sur la lutte contre l'obésité en milieu urbain.

5 à 6 kilos en plus en moyenne par individu

Cette étude a rassemblé plus de 2 000 études déjà réalisées, portant sur 112 millions d'adultes de 200 pays entre 1985 et 2017. Résultats ? "Cela signifie que nous devons repenser notre manière de répondre à ce problème mondial de santé publique", conclut dans un communiqué l'auteur principal de l'enquête, le professeur Majid Ezzati, de l'Imperial College de Londres.

Les recherches précédentes n’avaient pas été réalisées séparément. De ce fait, c’était l'urbanisation qui avait été liée à l'augmentation des niveaux de surpoids et d'obésité parmi les populations. Les calculs d'indice de masse corporelle (IMC) une fois réalisés séparément... les tendances ont changé.

Les résultats de l’étude ont permis de montrer que l’IMC avait augmenté. De 1985 à 2017, l'IMC a globalement crû chez les hommes et chez les femmes ce qui se traduit globalement par cinq à six kilos en moyenne en plus par personne. Et, "55% de cette hausse globale est due à l'augmentation observée dans les zones rurales", explique l'étude. Dans certains pays à faibles et moyens revenus, les zones rurales comptent même pour... 80% de l'augmentation.

D’où vient le problème ?

Le problème mondial du surpoids et de l'obésité a été considéré principalement comme un problème urbain, en partie parce que l'accès aux services de restauration est beaucoup plus grand et plus facile dans les villes que dans les zones rurales. Cependant, les conditions de vie ont aujourd’hui changé, vivre en ville donne un meilleur accès à la nutrition. Les infrastructures sportives à disposition aident à une meilleure santé physique alors qu’à l’inverse, en zone rurale il y a maintenant un accès plus facile aux aliments ultra transformés souvent appelés "aliments obésogènes ultra-transformés", dont la consommation favorise la prise de poids. La mécanisation de l'agriculture entraîne aussi une baisse de l'activité physique.

Malgré ces observations, la plupart des recherches et des efforts politiques restent pour le moment axés sur la lutte contre l’urbanisation en tant que principal facteur d’obésité, car même si c'est à tort, pour l'opinion générale les personnes vivant dans les zones rurales sont beaucoup plus susceptibles de faire face à la faim et à la dénutrition qu'à un poids excessif.

L'obésité facteur d'infarctus du myocarde

L'obésité fait partie des principales causes de crises cardiaques.

Une étude écossaise menée à l'université de Glasgow a démontré que le risque d'infarctus mortel est particulièrement important en cas d'obésité, et ce, même lorsque l'obésité n'est pas associée à d'autres causes d'infarctus du myocarde comme le tabagisme ou l'hypertension. Les chercheurs ont également conclu que plus l'obésité est importante, plus le risque de faire une crise cardiaque croît aussi. Le risque maximal d'infarctus est atteint en cas d'obésité morbide (IMC égal ou supérieur à 40).

Sources

Rural areas drive increases in global obesity, Nature 8 mai 2019

"Obesity is associated with fatal coronary heart disease independently of traditional risk factors and deprivation". Heart doi:10.1136/hrt.2010.211201

Obésité : un cause d'infarctus du myocarde, Medisite, 04.08.17

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