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Un arrêt cardiaque en pleine nuit

Arleine Letich a eu de la chance.

Depuis plusieurs années, cette jeune mère d’origine écossaise se plaignait de palpitations cardiaques sans en trouver la cause.

Les médecins lui disaient que l’anxiété ou encore la consommation excessive de caféine étaient à l’origine de ce désagrément.

Soulagée, elle continue sa vie normalement, jusqu’au jour où elle subit un arrêt cardiaque en pleine nuit. Son mari Barry lui prodigue alors un massage cardiaque, tout en attendant l’arrivée des secours.

Rapidement, la mère de famille est emmenée à l'hôpital Inverclyde Royal de Greenock et est plongée dans le coma afin de laisser son corps se reposer pendant que l'équipe de soins procède à des tests.

"Nous sommes restés à son chevet", a déclaré sa mère. "Nous ne savions pas si elle allait avoir des lésions cérébrales ou si elle serait capable de parler ou de reconnaître quoi que ce soit."

Le lendemain matin, Arleine Letich se réveille et reconnaît même son mari au bout de quelques minutes.

"Quand elle a dit “Barry", nous étions tous soulagés de voir qu'elle était normale”, déclare sa mère.

Après de nombreux tests, un diagnostic est établi : l’écossaise de 32 ans souffre en réalité d’une maladie rarissime appelée cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène (CVDA), qui est à l'origine de son arrêt cardiaque.

Selon elle, les palpitations représentent le premier symptôme de la maladie : "J'avais 20 ans quand j'ai commencé à avoir de plus en plus de palpitations. Ils me faisaient paniquer parce qu'ils étaient assez intenses. J'avais l'impression que mon cœur battait très fort, puis qu'il se calmait et essayait de se rattraper."

Toutefois, Maureen Talbot, une infirmière en cardiologie de la British Heart Foundation, tient à souligner qu'il est difficile de diagnostiquer les symptômes avant-coureurs de la maladie.

"Il n'y a pas de symptômes typiques, même s'ils peuvent inclure ceux d'Arlene. D'autres personnes peuvent avoir en effet avoir un gonflement des chevilles, des jambes et, dans certains cas, de l'abdomen, avec une fatigue extrême et un essoufflement qui mérite d'être vérifié, en particulier si vous vous évanouissez."

Le symptôme principal et commun à tous est l’arrêt cardiaque.

La CVDA pourrait également être héréditaire, c’est pourquoi les familles des personnes atteintes de CRVA doivent pratiquer des examens de dépistage.

La cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène

La cardiomyopathie ventriculaire droite arythmogène (CVDA) est une cardiomyopathie (maladie du muscle cardiaque) dans laquelle les cellules musculaires cardiaques sont remplacées progressivement par de la graisse et du tissu fibreux (fibrose).

La maladie concerne avant tout le ventricule droit, parfois également le ventricule gauche. Elle entraîne souvent des troubles du rythme ventriculaire (tachycardie ou emballement du cœur), avec parfois une mort subite ou encore une insuffisance cardiaque à vie.

La fréquence de la maladie est estimée à 1 sur 10.000 dans la population générale.

Les sujets atteints et dépourvus de symptômes sont beaucoup plus nombreux puisqu’au cours d’autopsies systématiques on a rapporté jusqu’à 4% d’anomalies histologiques évocatrices de DVDA.

La maladie est diagnostiquée le plus souvent chez l’adolescent et l’adulte jeune et elle est plus fréquente chez les hommes que chez les femmes : ils sont en moyenne trois fois plus touchés.

Les complications, tels que les troubles du rythme, sont favorisés par un effort physique intense. En cas d’arrêt cardiaque chez un sportif de haut niveau, la maladie représente l'une des causes fréquemment retrouvées.

Sources

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène, centre de référence pour les maladies cardiaques héréditaires (Paris).

Mon "anxiété" était en fait une maladie cardiaque rare, BBC, 5 septembre 2019.

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