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Bien dormir est important pour être en forme… mais aussi pour rester en bonne santé. Mais attention, si une nuit trop courte est néfaste, une nuit trop longue l'est tout autant. Une étude chinoise, publiée dans la revue Neurology, révèle que dormir plus de neuf heures par nuit augmente d'un quart le risque d'accident vasculaire cérébral.

23 % plus de risque de faire un AVC en dormant plus de 9 heures

Les chercheurs ont analysé les données de 31 750 hommes et femmes, âgés en moyenne de 62 ans, sur une période de suivi d'environ six ans. Aucun d'entre eux n'avaient d'antécédents d'AVC, ou d'autres problèmes de santé majeur, au début de l'étude.

L'équipe de recherche a découvert que les personnes qui dorment neuf heures ou plus par nuit sont 23 % plus susceptibles de faire un AVC, que les personnes qui dorment moins de huit heures.

Faire une sieste trop longue est tout aussi néfaste

Par ailleurs, faire une sieste trop longue ne semble pas non plus recommandé. Les participants qui faisaient régulièrement une sieste en milieu de journée, d'une durée supérieure à 90 minutes, étaient 25 % plus susceptibles de souffrir d'un AVC que les gens qui faisaient un somme d'une heure ou moins - voire pas de sieste du tout.

Cholestérol, tour de taille, sédentarité : plusieurs facteurs en cause

"Des recherches complémentaires sont nécessaires afin de comprendre pourquoi faire de longues siestes et dormir longtemps la nuit peut être lié à un risque accru d'AVC", précise le Dr Xiaomin Zhang, auteur principal de l'étude.

Néanmoins, des travaux antérieurs peuvent donner un début d'explications. Il a notamment été montré que "les gros dormeurs enregistrent des changements défavorables dans leur taux de cholestérol et une augmentation de leur tour de taille deux facteurs de risque d'AVC", explique le scientifique.

"De plus, faire de longues siestes et dormir beaucoup la nuit peut suggérer un mode de vie globalement sédentaire, qui est également lié à un risque accru d'AVC".

Photo : scanner d'une hémorragie intracérébrale

Photo : scanner d'une hémorragie intracérébrale © Creative Commons

Crédit : Bobjgalindo — Travail personnel © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/

Dormir entre 6 et 9 h réduit le risque d'infarctus, selon une autre étude

Selon une autre étude de l’Université du Colorado Boulder, le manque ou l’excès de sommeil peut augmenter votre risque cardiovasculaire. Et ce, même si vous n’avez aucune prédisposition génétique face à ces maladies, que vous êtes non-fumeur et que vous faites du sport régulièrement.

Ces travaux, publiés dans le Journal of the American College of Cardiology, montrent également que dormir entre six et neuf heures par nuit permet de réduire le risque cardiovasculaire, chez les personnes qui présentent des prédispositions génétiques.

Jusqu’à 34 % plus de risque de faire un infarctus à cause de mauvaises habitudes de sommeil

Des chercheurs américains et britanniques ont analysé les informations génétiques, les habitudes de sommeil auto-déclarées et les dossiers médicaux de 461 000 patients de l’UK Biobank, âgés de 40 à 69 ans, n’ayant jamais subi de crise cardiaque. Le suivi a duré sept ans.

Résultat : les personnes qui dormaient moins de six heures par nuit étaient 20 % plus susceptibles d’avoir un infarctus pendant la période étudiée - comparativement à ceux qui dormaient entre six et neuf heures. Quant aux sujets qui dormaient plus de neuf heures, ils avaient 34 % plus de risque de faire un infarctus.

Parallèlement, les scientifiques se sont aussi intéressés aux personnes ayant des prédispositions génétiques aux maladies cardiaques. Et ils ont découvert que dormir entre six et neuf heures par nuit réduisait leur risque cardiaque de 18 %.

“La durée du sommeil est un facteur déterminant pour la santé cardiaque”

“Cela fournit la preuve la plus solide à ce jour que la durée du sommeil est un facteur déterminant pour la santé cardiaque, et cela vaut pour tout le monde”, souligne Celine Vetter, auteure principale de l’étude et professeure adjointe en physiologie intégrative.

“C’est un message plein d’espoir : quel que soit votre risque génétique d’avoir une crise cardiaque, avoir la bonne quantité de sommeil peut réduire ce risque, au même titre que manger sainement, ne pas fumer ou d’autres comportements sains de ce type”, ajoute Iyas Daghlas, l’un des auteurs principaux, étudiant en médecine à Harvard.

Un vrai lien de cause à effet entre le sommeil et la santé cardiaque

Des études antérieures avaient déjà montré un lien entre le sommeil et la santé cardiaque. Mais comme elles étaient d’ordre observationnel, il était difficile de déterminer si c’était la mauvaise qualité du sommeil qui provoquait des problèmes cardiaques, ou l’inverse. D’autant que de nombreux autres facteurs pouvaient entrer dans l’équation.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé un nombre de données considérable - sur près d’un demi-million de sujet - et combiné des recherches observationnelles et génétiques. Et après avoir pris en compte trente facteurs supplémentaires, ils ont été en mesure d’affirmer que la durée du sommeil en elle-même influait bien sur le risque d’infarctus.

En revanche, ces travaux n’ont pas exploré le mécanisme par lequel un sommeil court ou long pouvait augmenter le risque cardiaque. Mais de précédentes recherches peuvent fournir un début d’explications. En effet, le manque de sommeil peut avoir un impact sur la paroi interne des artères, sur le développement de cellules inflammatoires dans la moelle osseuse, et peut être à l’origine de mauvais choix alimentaires. L’excès de sommeil peut, lui aussi, stimuler l’inflammation dans l’organisme, associée aux maladies cardiovasculaires.

Sources

Sleeping too much -- or too little -- boosts heart attack risk, EurekAlert, 2 septembre 2019. 

Sleep duration, midday napping, and sleep quality and incident stroke, Neurology, 11 décembre 2019. 

mots-clés : crise cardiaque, dormir
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