L’apnée du sommeil est une pathologie répandue dans la population qui se caractérise par des arrêtes répétés de la respiration, d’une durée minimum de 10 secondes, pendant le sommeil. Avec l’âge, le risque de souffrir d’apnée du sommeil augmente. Selon les données de l’Inserm, 7,9 % des personnes âgées de 20 à 44 ans, 19,7 % des 45–64 ans et 30,5 % des personnes de plus de 65 ans sont concernées par ce trouble du sommeil. Les hommes sont bien plus touchés que les femmes qui sont plus longtemps protégées par leurs hormones jusqu’au moment de la ménopause où la différence s’estompe.
Apnée du sommeil : à quoi est-elle due ?
Le syndrome d’apnées du sommeil, chez l’adulte, est causé par un relâchement des muscles des parois de la gorge qui sont des tissus mous et non pas durs comme la trachée. Le conduit étant mou, l’air passe difficilement, provoquant des vibrations à l’origine de ronflements. Si le débit d’air inspiré est significativement diminué, on parle d’hypopnée. Si les parois du pharynx s’effondrent totalement, le passage de l’air est interrompu, se produit donc une apnée.
Apnée du sommeil : plusieurs facteurs de risque
Plusieurs facteurs de risque sont associés à l’apnée du sommeil comme le surpoids et l’obésité. En effet, un dépôt graisseux autour du conduit pharyngé entraîne un rétrécissement des voies aériennes. L’âge constitue également un facteur de risque puisque le vieillissement entraîne une perte de tonicité musculaire des voies aériennes supérieures, ce qui facilite les collapsus du pharynx.
Apnée du sommeil : à quel moment doit-elle être traitée ?
Il nous arrive à tous de faire des apnées du sommeil. Lorsque l’on déglutit et même pendant la nuit, cela provoque un arrêt de la respiration. L’apnée du sommeil est avérée lorsque le note plus de 10 arrêts de la respiration par heure de sommeil. Entre 10 et 30 arrêts de la respiration par heure, on va traiter selon le patient. « Le fait que l’on arrête de respirer fait que l’on va avoir tendance à se réveiller pour reprendre sa respiration. Et lorsqu’il y a beaucoup de micro-réveils, cela déstructure le sommeil, ce qui est très préjudiciable. Le taux d’oxygène dans le sang va avoir tendance à diminuer, ce qui va avoir une répercussion négative sur la santé», explique le docteur Rey. Ce dernier précise qu’à partir de 30 apnées/hypopnées par heure de sommeil il faut impérativement traiter le patient.
Pour s’assurer que l’on souffre d’apnée du sommeil, il convient de consulter son médecin généraliste dans un premier temps qui sera en mesure de rediriger, si nécessaire, vers un spécialiste du sommeil. « Il convient de consulter son médecin si on ronfle la nuit, que l’on est fatigué la journée et que l’on a un sommeil très agitéavec des cauchemars ou même une fréquente envie d’uriner », conseille le docteur Rey.
Apnée du sommeil : les traitements à mettre en place
L’apnée du sommeil nécessite une prise en charge pluridisciplinaire. Plusieurs paramètres sont à prendre en compte dans un premier temps. « Le premier traitement, si le sujet souffre d’excès pondéral, c’est un régime et une reprise de l’activité physique. Cela va lui permettre de perdre du poids, de stimuler les muscles du pharyngolarynx », explique le spécialiste. Il convient également d’éviter la consommation d’alcool le soir puisque cela entraîne une hypotonie musculaire, ce qui va majorer les apnées. « Il faut également être attentif aux médicaments que prend le sujet car les myorelaxants par exemple favorisent les apnées. »
En outre, une fois ces différents éléments pris en compte, l e médecin peut prescrire au patient une orthèse d’avancée mandibulaire. Il s’agit d’un appareil à placer dans la bouche au coucher qui va avoir pour effet de tirer la mandibule vers l’avant. Ceci permet de dégager l’arrière-gorge. « Il est nécessaire qu’un dentiste surveille qu’il n’y ait pas de caries ou de maladies dentaires qui puissent s’aggraver avec le port d’une orthèse la nuit », précise le médecin. La deuxième option de traitement est la pression positive continue. « De l’air est soufflé dans le nez toute la nuit, à l’aide d’un appareil, pour maintenir l’arrière gorge bien ouverte. »
Apnée du sommeil : que se passe-t-il si elle n’est pas soignée ?
Les conséquences d’une apnée du sommeil non traitée sont nombreuses. « A court terme, on peut être sujet à des somnolences diurnes, on devient irritable, notre attention baisse également. La libido est également impactée, notamment chez l’homme, ainsi que la mémoire. A long terme, il y a une augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) et d’infarctus du myocarde », conclut le docteur Rey.
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