- 1 - Le jeûne intermittent, pas seulement pour perdre du poids
- 2 - Le fasting pour mettre au pas le cancer du sein
- 3 - Le jeûne intermittent, un outil thérapeutique contre Alzheimer
- 4 - Quand la maladie d’Alzheimer dérègle l’horloge interne
- 5 - Le jeûneintermittent pour remettre les pendules à l’heure
- 6 - Jeûne intermittent : un sommeil amélioré
- 7 - Un changement de mode de vie salutaire
Le jeûne intermittent est cette méthode alimentaire brandie comme un mode de vie par sa communauté d’adeptes. Une popularité qui ne cesse de s’étendre à la faveur des études qui pullulent sur ce sujet, louant ses multiples bienfaits. Pour ceux qui seraient passés à côté, le jeûne intermittent (ou fasting) consiste à alterner des périodes de jeûne et des périodes de prise alimentaire. Par exemple, dans la diète en version 16:8, vous ne mangez rien pendant 16 heures et vous vous sustentez sur une fenêtre de 8 heures. Autre exemple encore, dans le jeûne 5:2, vous mangez normalement pendant cinq jours suivis de deux jours de restriction calorique.
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Alzheimer : un bandeau pour surveiller la maladieQuelle que soit la durée de privation alimentaire choisie (d’autres préfèrent faire un jeûne de 24 h ou un jour sur deux), celle-ci doit rester plus longue que la période où on s’alimente.
Le jeûne intermittent, pas seulement pour perdre du poids
Si elle cartonne autant, c’est que cette diète déguisée serait efficace notamment pour perdre du poids sans brusquer son organisme, car aucun aliment n’est interdit.
En mettant son organisme au repos pendant une période délimitée, le corps se régénère et tape plus facilement dans les réserves de graisse. Sous l’effet du jeûne intermittent , le métabolisme s’accélère. Ses adeptes revendiquent un surplus d’énergie, une plus grande résistance au stress, un meilleur tonus musculaire. Les sportifs qui l’ont adopté vantent son efficacité pour doper naturellement ses performances sportives.
Le fasting pour mettre au pas le cancer du sein
Le fasting aurait aussi des avantages thérapeutiques, comme l’ont suggérées plusieurs études scientifiques. En 2021, des nutritionnistes et cardiologues du Baylor College of Medicine (Etats-Unis) ont loué l’efficacité du jeûne intermittent pour réguler la tension artérielle.
La même année, une autre étude américaine parue dans Nature, émanant de l’Université californienne de San Diego, a conclu que ce type de jeûne pouvait aussi prévenir le cancer du sein. L’expérience, menée sur des souris, a montré qu’en améliorant le niveau d’insuline, cette diète avait pour effet de réduire la croissance tumorale.
Le jeûne intermittent, un outil thérapeutique contre Alzheimer
Mais la liste des atouts du jeûne intermittent ne s’arrête pas là. L’Université de San Diego se fend d’une nouvelle étude qui démontre les avantages de limiter sa fenêtre de prise alimentaire quotidienne sans s’inquiéter du nombre de calories. Parue le 21 août 2023 dans la revue Cell Metabolism, les chercheurs américains avancent que le jeûne intermittent constitue une piste thérapeutique prometteuse pour mieux vivre avec la maladie d’Alzheimer.
Leurs travaux montrent que des souris soumises à un régime alimentaire limité, dans le temps de type jeûne intermittent, affichaient une amélioration de leur rythme circadien. Les rongeurs avaient également une meilleure mémoire et une moindre accumulation de protéines amyloïdes dans le cerveau que les souris témoins.
Quand la maladie d’Alzheimer dérègle l’horloge interne
Pour mieux comprendre la portée de cette découverte, il faut savoir que la perturbation du rythme circadien de l'organisme figure parmi les signes distinctifs peu connus de la maladie d’Alzheimer.
Cette horloge biologique interne qui régule bon nombre de nos processus physiologiques et qui régule notre cycle veille-sommeil, déraille chez près de 80 % des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Un dérèglement qui se traduit par des troubles du sommeil et une détérioration des fonctions cognitives la nuit, expliquent les chercheurs. A ce jour, il n'existe aucun traitement qui cible cet aspect de la maladie.
"Pendant de nombreuses années, nous avons supposé que les perturbations circadiennes observées chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer étaient le résultat de la neurodégénérescence, mais nous apprenons aujourd'hui que c'est peut-être l'inverse. Les perturbations circadiennes pourraient être l'un des principaux moteurs de la pathologie de la maladie d'Alzheimer", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Paula Desplats, professeur au département des neurosciences de la faculté de médecine de l'Université de Californie à San Diego.
Le jeûneintermittent pour remettre les pendules à l’heure
Forts des résultats obtenus sur les souris avec le jeûne intermittent, les chercheurs californiens affirment que leur découverte pourrait déboucher sur des essais cliniques sur l’homme.
"Cela fait des perturbations circadiennes une cible prometteuse pour de nouveaux traitements de la maladie d'Alzheimer, et nos résultats fournissent la preuve de concept d'un moyen facile et accessible de corriger ces perturbations", ajoute Paula Desplats.
Les chercheurs l’assurent : contrôler le cycle quotidien d’alimentation et de jeûne offre une stratégie efficace pour remettre l’horloge circadienne à l’heure. Ils en ont fait l’expérience en nourrissant les souris sur une plage horaire réduite de six heures par jour. En équivalent humain, cela correspondrait à faire un jeûne sur une fenêtre d’environ 14 heures par jour.
Jeûne intermittent : un sommeil amélioré
Par rapport aux souris témoins nourries à toute heure, les souris alimentées dans cette amplitude horaire imposée ont montré une bien meilleure mémoire. Elles étaient moins hyperactives la nuit, suivaient un horaire de sommeil plus régulier et leur sommeil était moins agité. Leurs résultats ont été supérieurs aux souris témoins aux tests cognitifs. Autant d’indices qui tendent à prouver que le jeûne intermittent aide à atténuer les symptômes comportementaux de la maladie d'Alzheimer.
Mais ce n’est pas tout. Ce mode d’alimentation a rejailli aussi sur le plan moléculaire. Sous l’effet de ce cycle alimentation-jeûne , de nombreux gènes associés à la maladie d'Alzheimer et à la neuro-inflammation se sont exprimés différemment. Cette diète a également réduit la quantité de protéines amyloïdes accumulées dans le cerveau (un des marqueurs connus de la maladie d’Alzheimer).
Un changement de mode de vie salutaire
Pour les chercheurs, tous ces effets positifs laissent entrevoir des applications thérapeutiques qui pourraient radicalement changer la vie des patients atteints d’Alzheimer, en se basant sur une adaptation du mode de vie.
"L'alimentation limitée dans le temps est une stratégie que les gens peuvent facilement et immédiatement intégrer dans leur vie", assure Paula Desplats. "Si nous parvenons à reproduire nos résultats chez l'homme, cette approche pourrait être un moyen simple d'améliorer considérablement la vie des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de ceux qui s'en occupent.
En France, 860 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer.
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