
On l’attendait. L’affichage du nouveau Nutri-Score a été annoncé par le gouvernement vendredi 14 mars 2025 dans un communiqué de presse, malgré les critiques de la ministre de l'Agriculture Annie Genevard la semaine dernière. La nouvelle méthode de calcul de cet étiquetage nutritionnel va progressivement s’immiscer dans les rayons de supermarché avec pour objectif d’améliorer la visibilité des consommateurs sur les produits les moins sains. Une nouvelle qui réjouit certains utilisateurs. "Déjà avant, je faisais attention, mais c'est vrai qu'avec tout ce qu'on entend et ce qu'on peut lire, je fais encore plus attention", confie une femme à France Info. Mais concrètement, qu’est-ce qui change ?
Comment sont calculés les nutri-scores ?
La nouvelle version de ce Nutri-Score a modifié sa base de calcul pour permettre une meilleure visibilité de la qualité nutritionnelle des produits. Elle fait notamment la guerre aux produits transformés. “Avec la première version, on se retrouvait avec des produits ultra-transformés qui avaient une très bonne note et n'étaient pas forcément intéressants pour la santé sur le long terme", détaille à France Info Alexandra Retion, nutritionniste. Une situation qui ne devrait plus se reproduire avec la deuxième version.
Un nouveau calcul
La note des produits trop sucrés et trop salés va également se dégrader. Ce changement permet d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et en sucres, ainsi que celle entre les aliments complets riches en fibres et leurs alternatives raffinées.
"Elles améliorent en outre la classification des poissons gras (sources d’oméga-3) et des huiles moins riches en acides gras saturés, ainsi que la différenciation entre les boissons selon leur teneur en sucres, tout en prenant en compte la présence d’édulcorants pour limiter leur usage en substitution du sucre", explique le communiqué de presse du gouvernement.
Nutri-score obligatoire
Selon Santé publique France, les sodas light contenant des édulcorants seront notés de C à E, alors qu’auparavant ils étaient classés en catégorie B. "Il sera plus facile de repérer les produits à base de farine complète, riches en fibres, qui auront de meilleurs scores, et la volaille sera mieux classée que la viande rouge, dont la consommation est à limiter", précise le communiqué.
Améliorer la visibilité nutritionnel et lutter contre le surpoids
L’objectif de cette mesure est avant tout de "lutter contre le surpoids, l’obésité", qui génèrent "des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers", a commenté vendredi 14 mars la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur TF1.
En effet, plusieurs études scientifiques et rapport d'activité ont mis en évidence un lien entre la consommation d’aliments moins bien classés sur l’échelle du Nutri-Score et un risque accru de maladies cardiovasculaires. "Les résultats de ces différentes études, combinés à l’ensemble des données disponibles concernant le Nutri-Score, confirment la pertinence de ce système d'étiquetage et montre un impact positif en tant qu’outil de santé publique pour guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires dans une optique de prévention des maladies chroniques", souligne, dans un communiqué de l'Inserm en septembre 2024, Mélanie Deschasaux-Tanguy, chargée de recherche à l’Inserm.
Deux ans pour la mise à jour
Les ministres préviennent toutefois dans leur communiqué qu’ils resteront "vigilants aux effets de bord" que cette nouvelle méthode de calcul "engendre pour les produits issus du savoir-faire français."
Mais attention, l'entrée en vigueur de cette loi de modernisation n'est pas immédiate. Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont désormais "deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score", selon le communiqué de presse gouvernemental.
La première version France mise en place en 2017
Produits notés entre A B C D E
La première version de cet étiquetage aux codes couleurs de vert à rouge sur la face avant des emballages a été conçue par des spécialistes de la nutrition en 2017 et mise en place dans six pays européens. Sur la base du volontariat, cet étiquetage classe les produits alimentaires de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels. Une aide pour les consommateurs à la recherche d'une alimentation équilibrée.
Une étude du service statistique des ministères sociaux, publiée en juillet 2024, a indiqué que cet étiquetage nutritionnel, combiné à l’interdiction des publicités pour des produits gras, sucrés et salés ainsi qu’à la taxation des boissons sucrées, constitue l’une des politiques les plus efficaces contre le surpoids et l’obésité.