- 1 - Maladies de Lyme : un nombre de cas en croissance
- 2 - Tiques : une répartition sur le territoire évolutive
- 3 - Le changement climatique favorise la prolifération des tiques
- 4 - Maladie de Lyme : la nécessité du dépistage précoce
- 5 - Maladie de Lyme : la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire
La maladie de Lyme, également appelée borréliose de Lyme, est la maladie transmise par les tiques la plus fréquente en France.
Chaque année, ce sont près de 50 000 cas de la maladie de Lyme qui sont diagnostiqués, un chiffre qui évolue.
Les symptômes sont pluriels : tâche rouge non douloureuse (érythème migrant), douleurs sur le trajet des nerfs, grosse articulation gonflée et douleurs articulaires… Ces derniers peuvent apparaître entre 1 semaine et 6 mois après la piqûre de tique.
Maladies de Lyme : un nombre de cas en croissance
Entre 2009 et 2020, l’estimation du nombre de cas diagnostiqués de maladie de Lyme en France a varié de 25 000 à 68 530 cas par an, sachant que le nombre de cas estimés a augmenté de 20 % entre 2019 et 2020 (2019 : 50 133 patients détectés contre 60 033 en 2020).
Ces chiffres sont justifiés par une meilleure notification des cas demaladie de Lyme par les médecins généralistes et à la sensibilisation plus importante de la population à la maladie d'après la Dre Alice Raffetin, infectiologue et coordonnatrice du Centre de Référence des Maladies Vectorielles à Tiques Nord (CRMVT), rattaché au Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges et couvrant l’Ile-de-France et les Hauts-de-France : « Les médecins sont bien plus alertes à ce sujet grâce à une meilleure formation au diagnostic de cette maladie et à sa prise en charge. Un réseau de surveillance s’est également mis en place avec Santé publique France : les médecins généralistes déclarent activement le nombre de Lyme qu’ils ont par mois. La population générale est également au courant et va consulter plus facilement suite à l’apparition d’un érythème migrant. »
Tiques : une répartition sur le territoire évolutive
Tout le monde est exposé au même risque de contracter la maladie, des pics sont observés chez les personnes les plus exposées aux tiques comme les enfants et les personnes retraitées pratiquant davantage la randonnée.
Néanmoins, certaines régions sont plus touchées que d’autres comme l'explique la docteure : « Le développement des populations de tiques dépend de plusieurs paramètres comme la présence de petits rongeurs ou de cervidés. On note une plus forte présence de tiques dans les régions avec des forêts. Aujourd’hui en France, les zones les plus à risque sont l’Est et la région Centre Limousin. »
Le changement climatique favorise la prolifération des tiques
Le climat idéal pour que les populations de tiques se développent sont un temps pas trop sec et des températures plutôt douces. Le changement climatique joue sur la répartition des populations de tiques en France et sont amenées à se développer d’après l’experte : « Les hivers sont beaucoup moins froids. Cette période pendant laquelle les tiques se réfugiaient dans le creux des arbres est devenue une période d’activité pour les tiques. En revanche, les régions qui sont devenues plus chaudes font fuir les tiques puisque le temps est devenu trop sec. Cela dépend d’une région à une autre. Le pays a également mis en place des politiques de reboisement qui font que le cycle de la tique peut se faire. »
Maladie de Lyme : la nécessité du dépistage précoce
Généralement, le premier symptôme de la maladie de Lyme est la présence d’un érythème migrant qui se caractérise par une tache rouge et non douloureuse sur la peau, au niveau du point de piqûre. Mais lorsque la pathologie n’est pas dépistée au début de son apparition, elle peut s’étendre et toucher le système neurologique et articulaire. Un traitement plus lourd sera alors nécessaire comme l’explique la docteure : « La maladie de Lyme se traite avant tout par antibiothérapie mais sa durée sera plus importante (environ 1 mois) en cas de forme plus sévère. Alors, bien qu’il soit excellent, le temps de récupération sera plus long. »
La professionnelle se veut par ailleurs rassurante puisque la maladie n’a provoqué aucun décès en France depuis plusieurs années. Aussi, la probabilité de contracter la maladie après une piqûre est de 5 %. « Il faut savoir simplement vivre avec son environnement en adoptant les bonnes mesures : porter des vêtements longs, rentrer le pantalon dans les chaussettes en cas de marche dans des zones très exposées, appliquer du répulsif et s’inspecter partout au retour de la balade (zones chaudes et humides comme les aisselles, l’aine, le pli du genou, le nombril et derrière les genoux) » rappelle l’experte.
Maladie de Lyme : la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire
Après diagnostic de la maladie, le traitement antibiotique est préconisé entre 1 à 3 semaines. Le temps de récupération qui peut être plus ou moins long, justifie la nécessité d’une prise en charge pluridisciplinaire d’après la Dre Alice Raffetin : « Lorsqu’il y a une atteinte neurologique, le patient va être fatigué pendant plusieurs mois après la destruction de la bactérie. Ceci peut entraîner des douleurs chroniques qu’il faut prendre en charge de façon médicamenteuse ou non avec, par exemple, l’intervention d’un kinésithérapeute. D’autres thérapies, afin de pouvoir gérer la douleur sans médicaments, peuvent être mises en place comme l’auto-hypnothérapie ou le mindfulness. »
La docteure insiste sur l’importance de cette prise en charge holistique, notamment pour le diagnostic : « Quand les atteintes sont typiques de la maladie, on ne se trompe pas. Mais parfois, les atteintes articulaires et neurologiques peuvent faire penser à d’autres maladies. D’autres symptômes aspécifiques sont également difficilement indentifiables. Pour ces formes, il est important de faire intervenir un rhumatologue ou un neurologue pour que chaque spécialiste voie s’il n’y a que Lyme ou s’il peut y avoir un autre diagnostic associé. Cela permet d’éviter une errance de diagnostic et de proposer une prise en charge globale dès le départ. »
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