Des traitements contre la rosacée et l'acné cancérigènes si mal conservés ! shutterstock
Sommaire

Une étude menée par trois grosses universités américaines et parue dans le Journal of Investigative Dermatology début octobre alerte sur un ingrédient très utilisé dans les crèmes ou lotions vendues pour traiter la rosacée ou l’acné : le peroxyde de benzoyle (POB). Si les bouteilles sont conservées à température ambiante, le peroxyde de benzoyle peut se transformer en benzène, une molécule cancérigène.

Rosacée, couperose et acné, des maladies qui ont la peau dure !

L’acné est la maladie de peau la plus courante, très fréquente chez les adolescents et les jeunes adultes (3 adolescents sur quatre sont touchés), en particulier les femmes, elle peut toutefois apparaître à d’autres périodes de la vie.

On sait que le peroxyde de benzoyle peut se dégrader et se transformer en benzène, un agent cancérigène (lui-aussi) bien connu.

Rosacée et couperose (qui peuvent se confondre, la couperose étant une forme plus légère de rosacée) touchent aussi deux fois plus de femmes que d’hommes et se déclarent plus souvent après la quarantaine. Elle se distingue par des lésions principalement situées sur la zone médiane du visage (nez, front, menton, joues) , des rougeurs (rosacée) ou des vaisseaux apparents (couperose). La rosacée peut parfois s’accompagner de pustules ou toucher les yeux (on parle alors de rosacée oculaire).

Ces maladies de peau, bien que bénignes, peuvent avoir des répercussions psychologiques importantes.

On comprend pourquoi, dans ces conditions, les personnes touchées se traitent sur le long terme, parfois en automédication. Ce qui peut inquiéter vu les résultats de l’étude américaine parue il y a quelques semaines.

Peroxyde de benzoyle : un ingrédient efficace

Le peroxyde de benzoyle (POB) est un agent antibactérien efficace. Ce qui explique qu’il est largement utilisé dans les traitements topiques (que l’on applique sur la peau) de nombreuses maladies de peau. On sait aussi depuis quelques années que le peroxyde de benzoyle peut se dégrader et se transformer en benzène, un agent cancérigène (lui-aussi) bien connu.

Ce que l’on ignorait jusque-là en revanche c’est que cette dégradation pouvait être induite ou accélérée p ar la température. De plus, précise un médecin dans une tribune publiée dans le Journal International de Médecine “l e risque lié aux produits médicamenteux n’a pas été souligné dans la littérature avant 2024”. Et cela change tout.

Dans quelles conditions le POB devient-il cancérigène ?

Les chercheurs américains ont passé au crible 111 produits en vente libre contenant du POB, conservés à température ambiante. Il en ressort “qu’il n’y a pas de formation de benzène à 2°C mais qu’il y en a à 50 °C.”

Les spécialistes indiquent donc que le stockage des crèmes ou lotions au froid, de la chaîne de production jusqu’à l’utilisation du consommateur (y compris pendant le transport donc) sont à privilégier.

En cas d’exposition aux UV (y compris à des niveaux moindres que l’ensoleillement maximal) après application d’un produit à base de POB, il y a aussi formation de benzène,” remarque de son côté le Journal International de Médecine.

Les produits vendus sur ordonnance plus sûrs ?

Parmi les produits testés par les scientifiques américains, tous n’étaient pas disponibles en vente libre, et tous n'affichaient pas les mêmes concentrations de POB. Celles-ci variaient en effet de 0,16 ppm à 35,30 ppm, (ppm, ou “partie par million”, équivalant un un millionième, est l’unité de référence en toxicologie et en chimie). Certaines crèmes bénéficiaient en outre de la technologie “d’encapsulation”, qui est censée protéger de la dégradation du POB.

Malheureusement, les résultats de l’étude montrent que tous les produits, quel que soit leur dosage, leur mode de vente ou leur process de fabrication sont logés à la même enseigne. “Les résultats suggèrent que l'exposition potentielle au benzène présente des risques importants, quelle que soit la concentration initiale de benzène, notent ainsi les chercheurs qui ajoutent que “la technologie d'encapsulation peut ne pas stabiliser les médicaments à base de BPO.”

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.