La sclérose en plaques (SEP) est une maladie dégénérative du système nerveux central, plus précisément de l’encéphale et de la moelle épinière. “La sclérose en plaques se caractérise par une dégradation progressive de la gaine de myéline entourant la prolongation des neurones (ou axones)”, explique à Medisite le docteur Georges Retali, neurologue au Centre hospitalier de Bastia.
Sclérose en plaque : trois formes de la maladie
Les mécanismes de la maladie restent mystérieux, mais l'hypothèse la plus avancée est celle de la destruction de la gaine de myéline par des cellules du système immunitaire. Ainsi la sclérose en plaques est-elle qualifiée de maladie auto-immune et inflammatoire chronique. Une association de facteurs génétiques et environnementaux pourrait par ailleurs être à l’origine du déclenchement de la maladie.
Il existe trois formes de sclérose en plaques :
- la SEP bénigne (les poussées sont très espacées et certains patients ne vivront qu’une seule poussée dans leur vie)
- la SEP récurrente-rémittente (85% des cas : les poussées sont entrecoupées de phases de rémission ; elle évolue généralement vers une forme progressive)
- la SEP progressive (les symptômes sont évolutifs et présents en permanence)
D’après une étude publiée le 25 septembre 2023 dans la revue scientifique Neurology, les personnes qui vont développer une sclérose en plaques ont près de deux fois plus de risques, durant les années qui précèdent la maladie, de souffrir d’une maladie mentale.
Plus précisément, les auteurs de cette étude, issus de l’Université de la Colombie-Britannique (Canada), suggèrent que des maladies psychiatriques comme l’anxiété et la dépression pourraient faire partie de symptômes qui caractérisent la phase prodromique de la sclérose en plaques.
Une observation des troubles mentaux 5 ans avant l’apparition de la SEP
Note : on appelle phase prodromique les signes avant-coureurs souvent bénins qui annoncent la survenue d’une maladie.
Ainsi, l’anxiété et la dépression pourraient se développer avant l’arrivée effective de la SEP.
Pour arriver à ces résultats, les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de 6863 patients souffrant de sclérose en plaques. Ils ont étudié, chez eux, la prévalence des maladies mentales comme la dépression, l’anxiété, les troubles bipolaires et la schizophrénie dans les 5 ans avant que les patients ne développent les signes classiques et reconnus sur le plan médical de la sclérose en plaques. Les chercheurs ont ensuite comparé ces données à celles de 31 865 patients qui ne souffraient pas de SEP.
Sclérose en plaques : “La maladie se présente de façon plus indirecte”
“Pendant longtemps, on pensait que la SEP ne commençait réellement de façon clinique que lorsque la personne connaissait son premier événement démyélinisant, comme un problème de vision. Mais nous avons réussi à comprendre qu’il existe tout une période qui précède ces événements, quand la maladie se présente de façon plus indirecte”, a réagi dans un communiqué de presse la docteure Helen Tremlett, l’une des autrices de l’étude et professeure de neurologie.
Cette découverte pourrait grandement aider les patients, affirme la neurologue : “Si on peut reconnaître la SEP plus tôt, le traitement peut commencer plus tôt. D’où un potentiel énorme pour ralentir la progression de la maladie et améliorer la qualité de vie des personnes.”
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