Près d’une personne sur six dans le monde est touchée par l’infertilité, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’Inserm rappelle pour sa part que la concentration moyenne de gamètes dans le sperme des hommes a été divisée par deux en l’espace de 45 ans.
Infertilité masculine : des anomalies de la spermatogenèse
Les anomalies de la spermatogenèse (altération de la fabrication des spermatozoïdes) peuvent entraîner une quantité ou une qualité de spermatozoïdes déficiente. Il peut s'agir d'azoospermie (absence totale de spermatozoïdes), d’oligozoospermie (diminution du nombre de spermatozoïdes), de tératozoospermie (anomalies morphologiques des spermatozoïdes), d’asthénozoospermie (anomalie de la mobilité des spermatozoïdes), d’une anomalie de la survie des spermatozoïdes après l’éjaculation ou d’une infection du sperme.
Ces anomalies peuvent être constitutionnelles, secondaires à des pathologies sous-jacentes (diabète, varicocèle) ou dues à l’exposition à des facteurs perturbants la spermatogenèse : tabac, cannabis, alcool, perturbateurs endocriniens, médicaments ou chimiothérapie. L’âge est également un facteur d’altération de la spermatogenèse.
Face à la montée de l’infertilité masculine dans de nombreux pays, un consortium international d’experts en appelle aux gouvernements et aux systèmes de santé pour agir le plus rapidement possible. Ces spécialistes ont identifié 10 actions primordiales à mener. Ils affirment d’abord qu’il faudrait constituer une banque de données internationale sur l’infertilité des hommes, de leurs partenaires et de leurs enfants afin d’aider les chercheurs à en comprendre les causes génétiques et environnementales.
Infertilité des hommes : le rôle trouble des perturbateurs endocriniens
Ensuite, ils indiquent qu’il faudrait mieux prendre en compte la possibilité qu’un homme soit infertile lorsqu’un couple n’arrive pas à avoir un enfant et offrir à cet homme de meilleurs diagnostics. En outre, le consortium international d’experts demande aux pouvoirs publics de mener des tests rigoureux sur les impacts, chez les hommes et les garçons, des composants comme les perturbateurs endocriniens présents dans des produits de consommation courante et dans l’environnement. En ce sens, les spécialistes recommandent de mieux protéger les hommes et les garçons de ces composants via des politiques de régulation et le développement d’alternatives.
Par ailleurs, ce groupe d’experts de l’infertilité masculine recommande de mieux former les professionnels de santé et du soin à la promotion de la santé reproductive des hommes tout au long de la vie.
Médecine reproductive : la grande oubliée
Le reste des mesures à adopter urgemment listées par ces spécialistes est à retrouver dans un article publié dans la revue scientifique Nature Reviews Urology le 12 octobre 2023.
“Depuis trop longtemps, la science et la médecine de la santé reproductive ont été dans l’ombre. Si nous voulons vraiment comprendre les risques qui pèsent aujourd’hui sur la santé reproductive des hommes et comment les traiter, nous avons besoin d’un changement majeur. Dans cet article, notre groupe de travail a proposé ses 10 recommandations essentielles, celles dont il espère qu’elles pourront aider à faire démarrer la recherche et l’éducation sur la santé reproductive des hommes à travers le monde”, a réagi dans un communiqué de presse l’un des auteurs de l’article, le professeur de biologie et de médecine à l’Université de Manchester Allan Pacey.
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