Parmi les bactéries qui tapissent nos intestins et font partie de ce que l’on appelle le microbiote intestinal, cet immense réservoir bactérien, on distingue le Candida albicans. Lorsque ce champignon naturellement présent dans notre organisme prolifère de manière excessive dans notre tube digestif, cela peut provoquer une candidose. Cette pathologie qui attaque les muqueuses sème alors la pagaille dans notre flore intestinale, créant un état de dysbiose.
Ce déséquilibre du microbiote intestinal se manifeste par des symptômes comme des ballonnements, des gaz, des douleurs abdominales, des diarrhées ou une constipation. Autant de signes non spécifiques (que l’on peut associer à d’autres affections) qui expliquent pourquoi beaucoup de personnes atteintes de candidose l’ignorent.
Candidose : une alimentation "pro microbiote" pour l’éviter
Alors que l’alimentation (notamment l’excès de sucre) figure parmi les facteurs de risque (aux côtés notamment du stress, du diabète ou du mésusage de médicaments), adopter une alimentation adaptée s’impose parmi les stratégies phares pour éviter la candidose et ramener le microbiote intestinal à l’équilibre, quand l’affection est là.
"Souvent les personnes qui développent une candidose ont un système immunitaire qui n’est pas optimisé" et appauvri, observe Nadia Rasamoely, naturopathe et nutrithérapeute. "Sachant que 80 % de l’immunité est gérée par le microbiote, une alimentation qui optimise l’état du microbiote va d’une part prévenir la baisse immunitaire mais aussi enrichir le microbiote de manière à développer des bonnes bactéries protectrices".
Candidose : des prébiotiques pour nourrir les bonnes bactéries
Le Candida albicans est "un champignon opportuniste" prompt à se développer dès lors qu’il trouve de l’espace. Dès lors, il s’agit d’encourager le développement de bonnes bactéries pour lui faire barrage, en nourrissant ces bactéries avec des aliments riches en prébiotiques.
Ces prébiotiques sont des fibres qui ne sont pas digérées par le système digestif. Elles vont "servir de nourriture aux bactéries pour que celles-ci soient fermentées et métabolisées pour se développer et jouer leur rôle protecteur au sein du microbiote", souligne l’experte.
Une alimentation diversifiée au menu pour plus de prébiotiques
Autrement dit, miser sur une alimentation riche en végétaux et variée va permettre de diversifier au maximum les familles de prébiotiques, dans l’objectif d’alimenter de la meilleure façon qu’il soit les bonnes bactéries de l’intestin.
Candidose : quels sont les aliments riches en prébiotiques à privilégier ?
Cela donne quoi dans l’assiette ? On fait place aux aliments qui contiennent des amidon-résistants que l’on trouve dans les féculents (riz, pomme de terre, riz, etc), "à consommer de préférence froids (après avoir été cuits) pour augmenter la quantité de prébiotiques", conseille la naturopathe.
On mise aussi sur les légumineuses(lentilles, haricots, pois chiches, pois cassés…) et les céréales riches en bêta-glucanes (céréales comme l’avoine, l’orge, le seigle) mais aussi au poireau, à l’ail (aliment anti fongique par excellence), l’oignon (rouge plus riche en antioxydant), l’échalote ou l’asperge, concentrés en fructo-oligosaccharides et en galacto-oligosaccharides.
Candidose : limiter la viande
Une alimentation riche en prébiotiques, qui vise à éviter la candidose en rééquilibrant le microbiote, nécessite aussi de modérer sa consommation de protéines carnées (pas plus de 3 fois par semaine dont une seule fois de la viande rouge). Un apport excessif en viande peut en effet, tout comme le Candida albicans, perturber le microbiote et favoriser une dysbiose, prévient Nadia Rasamoely.
Pour prévenir la candidose et chouchouter son microbiote, il est d’autres aliments à réduire dans son assiette.
Candidose : éviter le sucre
Déjà diabolisé pour les nombreux risques santé auxquels il expose (diabète de type 2, surpoids, maladies cardiovasculaires), le sucre, quand il est consommé en excès malmène le microbiote. Il en va de même d’une alimentation riche en graisses saturées.
Candidose : bannir la levure chimique
Le champignon Candida albicans raffole de levure chimique dont il se nourrit pour proliférer. On évite donc le pain à la levure chimique de notre boulanger, sauf si celui-ci utilise de la levure au levain naturel.
Candidose : se passer du gluten
En cas de candidose, le microbiote est déséquilibré. L’intestin est souvent inflammé. Pour éviter d’aggraver cette dysbiose, il convient d’éviter le gluten. "En cas de candidose, le gluten est connu pour entretenir la perméabilité intestinale". Le gluten pourra être réintroduit progressivement une fois que la barrière intestinale sera restaurée.
Candidose : halte aux additifs alimentaires
Colorants, édulcorants et conservateurs sont des additifs alimentaires, des substances ajoutées aux aliments, qui n’apportent aucune valeur nutritive. Mais en plus, ces additifs modifient et perturbent l’équilibre du microbiote.
Candidose : faire l’impasse sur les aliments fermentés
Les personnes aux intestins sensibles le savent bien, certains aliments augmentent la fermentation intestinale occasionnant des gaz et des ballonnements. C’est le cas de certains yaourts, du kombucha et du kéfir (boissons fermentées avec probiotiques), de la bière, de l’alcool, des cornichons (riche en prébiotique et probiotique mais fermentés donc à éviter).
Quid des légumes crucifères comme le chou-fleur ? "On les évite aussi, si on a tendance à mal les supporter", conseille la naturopathe et nutrithérapeute.
Candidose : sus aux aliments industriels
Plutôt que des plats tout préparés et autres produits alimentaires industriels, on privilégie une "base alimentaire composée de produits bruts" que l’on cuisine soi-même, suggère Nadia Rasamoely.
Candidose : attention aux aliments trop cuits
Le mode de cuisson influence aussi la santé de notre microbiote. "La cuisson au four dénature les aliments. La cuisson à forte température", tout comme le mode grill et la poêle, développe les molécules de Maillard, des molécules cancérogènes. Cette réaction est reconnaissable à la couche croûteuse noire qui se dépose sur les aliments comme les féculents. Notre experte conseille de troquer les fritures et autres poêlées par "une vapeur douce", plus respectueuse de notre équilibre intestinal.
Merci à Nadia Rasamoely, naturopathe et nutrithérapeute, auteure de "Et si c’était une candidose ?" (éditions Leduc)
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