Alzheimer, diabète, cancer… En 2022, de nombreuses recherches ont été menées pour améliorer la meilleure prise en charge des patients atteints de ces maladies. Si pour certaines, les études menées n’ont pas encore porté leurs fruits, pour d’autres, elles pourraient livrer de belles promesses d’espoirs.
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"Cette année n’avait pas débuté favorablement pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer (MA) et autres maladies apparentées (MAPA)", révèle Julien Delrieu dans un communiqué du Centre Mémoire de Ressources et de Recherche et Gérontopôle. En effet, un arrêté ministériel contre-indiquant la conduite automobile chez les personnes atteintes d'une pathologie neuro-évolutive, comme les MAPA, a été instauré.
Toutefois, il faut tout de même noter que de nombreuses études encourageantes en ce qui concerne ces pathologies ont été menées. Sur le plan thérapeutique, les nouvelles semblent effectivement favorables.
Des essais cliniques qui s’avèrent concluants
"Après les résultats encourageants d’un essai de phase II dans la maladie d’Alzheimer, un essai clinique de phase III (étude CLARITY) évaluant l’efficacité d’un anticorps anti-amyloïde, le lecanemab, a été positif", révèle dans son communiqué Julien Delrieu. Autrement dit, cela ouvre notamment des perspectives sur l’arrivée d’un nouveau médicament pour les formes précoces de la maladie d’Alzheimer.
Cet essai a été mené dans le monde entier pendant 18 mois sur 1 600 patients, répartis en deux groupes, présentant une forme légère de maladie d’Alzheimer. Résultat, "l’essai a montré une diminution de 30 % de la progression de la maladie", indique le Pr Bruno Vellas, gériatre au CHU de Toulouse, qui a participé à l’étude publiée dans le New England Journal of Medicine du 29 novembre 2022.
C’est le premier essai clinique positif, avec un médicament, qui permet de lutter contre les mécanismes de la maladie, Pr Bruno Vellas, gériatre au CHU de Toulouse
En effet, selon les résultats de cette étude, "lorsqu’on agit sur les plaques amyloïdes (qui s’accumulent anormalement dans le cerveau dans la maladie d’Alzheimer), on améliorerait le quotidien des patients", continue-t-il. "Les troubles de la mémoire et les difficultés à exécuter des tâches du quotidien ne progressent pas, mais la neurodégénérescence peut donc être prévenue et améliorée."
Néanmoins, le chercheur rappelle que des recherches complémentaires doivent être menées pour définir la pertinence clinique de ce traitement et en évaluer les effets indésirables. En effet, selon le Pr Bruno Vellas, "des œdèmes cérébraux ont été constatés et deux personnes sont décédées durant les essais sans qu’un lien ne soit, pour l’instant, directement établi."
Mais c’est toutefois "le premier essai clinique positif avec un médicament qui permet de lutter contre les mécanismes de la maladie." Par ailleurs, en mars 2023, l’avis des agences réglementaires américaine et européenne sur la disponibilité potentielle de ce traitement sera très probablement connu.
Cancer de la peau : un nouveau traitement pourrait avoir été découvert
Première cause de décès en France, le cancer reste encore un grand mystère pour la science. Pour rappel, il s’agit d’une "maladie provoquée par la transformation de cellules qui deviennent anormales et prolifèrent de façon excessive", indique l’Institut National du Cancer. "Ces cellules déréglées finissent par former une masse qu'on appelle tumeur maligne. Les cellules cancéreuses ont tendance à envahir les tissus voisins et à se détacher de la tumeur."
Toutefois, à ce jour, aucun traitement ne garantit l’entière guérison du cancer. Et alors que les scientifiques multiplient les essais cliniques pour une médication efficace, les laboratoires américains Moderna et Merck ont annoncé qu’un traitement contre le cancer pourrait avoir été découvert.
"Ces résultats sont considérés comme étant une amélioration statistiquement et cliniquement significative, estiment les laboratoires Moderna et Merck.
En effet, les résultats préliminaires pour leur vaccin à ARN messager (ARNm), en cours de développement contre le cancer de la peau, s’était avéré positif. Pour cause, lors d’un essai sur des personnes atteintes d’un mélanome, la prise du vaccin en même temps que le médicament anticancéreux Keytruda a permis de réduire de 44 % le risque de réapparition du cancer ou de décès. Et ce, comparé aux personnes uniquement traitées avec l’anticancéreux Keytruda.
"Ces résultats sont considérés comme étant une amélioration statistiquement et cliniquement significative", estiment les laboratoires concernés. "C’est un énorme pas en avant dans l’immunothérapie." Pour mener à bien leur recherche, les scientifiques ont fait appel à 157 patients atteints d’un mélanome de stade III/IV, dont les tumeurs ont été enlevées chirurgicalement avant d’être traitées soit par la combinaison médicament-vaccin, soit par Keytruda seul dans le but de retarder la récidive de la maladie.
Finalement, l’association des deux traitements s’est avérée globalement sûre et a démontré, au bout d’un an de traitement, des bénéfices par rapport au traitement Keytruda seul. Des effets indésirables graves sont survenus chez 14,4 % des patients ayant reçu les deux traitements contre 10 % avec Keytruda seul.
Endométriose : vers une meilleure prise en charge pour les patientes
Pour assurer une meilleure prise en charge, une entreprise lyonnaise a mis au point un nouveau test salivaire qui permet de diagnostiquer rapidement l’endométriose. Appelé l’Endotest, l’entreprise Ziwig indique que celui-ci possède "une fiabilité proche de 100 % si vous êtes atteintes d’endométriose". Il a d’ailleurs été validé par une vaste étude clinique, en collaboration avec six centres français spécialisés en endométriose.
Pour cause, les médecins estiment que diagnostiquer la maladie le plus tôt possible pourrait éviter à certaines femmes de devenir infertiles, de ralentir voire stopper l'aggravation des douleurs et autres symptômes, et de ce fait, limiter la détérioration de la qualité de vie des patientes.
Pour rappel, en France, l'endométriose toucherait près de 10 % des femmes en âge de procréer, d’après le ministère de la Santé. Mais le diagnostic est souvent bien trop tardif et de nombreuses personnes souffrent pendant de longues années avant de pouvoir mettre un terme médical à leurs maux, et donc se faire soigner. En effet, certaines subissent une errance médicale pendant cinq à dix ans, et sont souvent diagnostiquées lors d’un bilan d’infertilité.
Un test non invasif pour diagnostiquer l’endométriose
Généralement, le diagnostic de l’endométriose se fait soit par l'imagerie médicale avec une échographie ou une IRM, soit par une cœlioscopie lorsqu’il y a suspicion d'atteinte du côlon.
L'Endotest peut, quant à lui, se faire plus vite, très simplement et à la maison. Il se présente sous la forme d'un kit composé d’un tube en plastique dans lequel il faut cracher.
Une fois refermé, le test doit être renvoyé au laboratoire par la Poste. Sur place, les spécialistes établissent un séquençage de l'ADN de la patiente afin de repérer des marqueurs de la maladie et donc savoir si elle est atteinte ou non d'endométriose. "Il est en mesure de dissocier l’endométriose des autres pathologies ayant des symptômes similaires", détaille l’entreprise lyonnaise.
Les hôpitaux publics et des associations de patientes ont déjà approuvé ce test, mais il n’est pas encore en vente. En effet, la Haute Autorité de Santé doit d’abord donner son feu vert avant cette commercialisation. Et si l’Endotest est validé, il pourrait bénéficier d’un remboursement de la Sécurité Sociale.
https://www.ladepeche.fr/2022/12/21/alzheimer-cancer-endometriose-ces-belles-promesses-medicales-pour-2023-10878509.php
https://www.uspalz.com/
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa2212948
https://hebdo.ahram.org.eg/News/38503.aspx
https://ziwig.com/endotest/
https://www.francetvinfo.fr/sante/handicap/endometriose-une-societe-francaise-invente-un-test-salivaire-pour-un-diagnostic-rapide_4956399.html
https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/prises-en-charge-specialisees/endometriose
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