Le top 10 des villes où l’on est le mieux soigné en France

La santé est une thématique chère aux Français. Cette question se hisse même en tête de leurs préoccupations, à en croire une étude de l’Institut Elabe pour Les Echos et l’Institut Montaigne paru en novembre 2023.

Si une grosse majorité juge cette problématique prioritaire, 58 % des Français sont prompts à considérer que le système de santé fonctionne mal, dixit l’enquête. Un jugement en forme de désillusion qui s’explique par l’impression que les besoins en matière de santé ne sont pas satisfaits.

Ce hiatus entre la réalité sur le terrain et les attentes s’explique par des accès aux soins de santé jugés faibles, pointait encore l’étude, chiffre éclairant à l’appui : "47 % des sondés déclarent avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services de santé, une perception accentuée dans les communes rurales et les petites agglomérations". 

Ce ressenti des Français reflète le malaise global face à aux inégalités d’accès aux soins sur le territoire. Dans certaines régions, le décalage entre l’offre de soins et la demande de soins est criant. Dans certaines régions frappées de plein fouet par la désertification médicale, il est parfois nécessaire de parcourir des centaines de kilomètres pour parvenir à réaliser certains examens médicaux comme des scanners ou des IRM.

Dans certaines zones démunies face à la pénurie de médecins généralistes ou de spécialistes, il faut savoir s’armer de patience (et attendre parfois des mois) pour pouvoir décrocher un rendez-vous avec un praticien comme un médecin gynécologue, un dermatologue ou un ophtalmologue.

Des inégalités territoriales de santé qui se creusent

Dans un rapport rendu le 13 mai, la Cour des comptes a taclé la France pour ses politiques insuffisantes et l’absence de stratégie globale en matière de lutte contre cette désertification médicale.

Les Sages de la rue Cambon dressent le constat cinglant d’inégalités territoriales qui se creusent toujours davantage, en dépit des plans déployés depuis les années 1990 pour tenter de pallier ces disparités géographiques en termes d’accès aux soins. Des difficultés à se soigner qui se traduisent notamment par un engorgement des urgences.

"Le taux de patients sans médecin traitant peut représenter jusqu’au quart des patients (soit deux fois plus que la moyenne) et le taux de passages aux urgences sans gravité particulière atteindre 40 % dans certains territoires, comme dans les Ardennes", illustre notamment la Cour dans son rapport.