Régime œuf, stabilisation… Les conseils de Jean-Michel Cohen pour maigrir durablement Istock
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La pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur le poids des Français. Ces derniers ont pris en moyenne 2,5 kg pendant le premier confinement, il y a déjà un an. Et probablement plus lors du second, nous révèle le Dr Jean-Michel Cohen. En parallèle, les réseaux sociaux nous bombardent d’images parfaites, d’hommes et de femmes à la silhouette mince et musclée.

Pour perdre nos quelques kilos superflus (ou davantage, en cas de surpoids important ou d’obésité), il n’y a pas de remède miracle. Il faut équilibrer son alimentation, diminuer son apport calorique et augmenter sa dépense énergétique. C’est ce que rappelle le célèbre nutritionniste dans son dernier ouvrage, intitulé La Méthode Cohen (First éditions).

Un titre volontairement provocateur, dont l’objectif est justement de rappeler qu’il n’y a pas une seule méthode pour maigrir, mais que celle-ci doit au contraire être adaptée à la situation de chaque individu, aux événements qu’il traverse, à son état de santé et à ses goûts alimentaires. Pas question, en effet, de renoncer au plaisir de manger ! Ainsi, le spécialiste invite à se méfier des derniers régimes à la mode, au mieux, peu efficaces sur le long terme, au pire, dangereux pour la santé.

Comment savoir si on a besoin de maigrir

Avant de se lancer dans un régime, il faut d’abord vérifier que l’on ait réellement besoin de maigrir. “Il y a des indices médicaux, qui sont des indices arithmétiques, qui permettent de définir sur une perte de poids est nécessaire”, explique le Dr Cohen, en précisant qu’à ce stade, en général, on voit tout de suite qu’il y a une surcharge pondérale.

Il rappelle que le risque médical est davantage corrélé au tour de taille qu’à l’indice de masse corporelle. Et que le poids, à lui seul, ne veut pas dire grand-chose. On peut, en effet, peser lourd parce qu’on est très musclé, sans pour autant avoir un excès de tissu adipeux. Par exemple, un homme grand et musclé pourrait être considéré comme “obèse” si l’on ne regardait que son IMC, alors qu’il n’a pas réellement besoin de maigrir.

“Le tour de taille et le tour de hanche donnent de meilleures indications d’un point de vue médical, puisque c’est la graisse abdominale qui est véritablement dangereuse pour la santé”, précise-t-il.

Distinguer la beauté réelle de la beauté fantasmée

“Après, il y a les fantasmes”, ajoute le spécialiste, en évoquant le rôle délétère des réseaux sociaux sur l’image que l’on a de soi-même. “Instagram a remplacé le miroir. Avant on se regardait dans une glace. Aujourd’hui on regarde ce qu’on voudrait être sur son smartphone”.

Il faut toutefois garder à l’esprit que les idéaux de beauté ont considérablement évolué au fil des siècles, louant parfois les formes généreuses, puis la minceur extrême, puis à nouveau les courbes… “Aujourd’hui, c’est la femme athlétique qui est mise en avant, pas forcément bodybuildée, mais avec des cuisses et des bras musclés, un ventre plat”.

Le médecin déplore “le rôle relativement négatif des influenceurs, non seulement parce qu’ils trichent, mais en plus parce qu’ils projettent des images qui ne correspondent pas à un individu”. Alors que l’idéal de beauté devrait simplement être de se regarder dans un miroir et de se dire “je suis bien comme ça” ou “je me sens bien”. “Là, vous savez que vous avez atteint votre poids idéal”, précise l’expert.

L’aspect psychologique joue donc, lui aussi, un rôle dans le besoin de maigrir. Ainsi, une petite perte de poids, de l’ordre de quatre ou cinq kilos, peut parfois aider un individu à se sentir mieux dans sa peau. “Le corps est un moyen d’expression, pas seulement des courbes et une silhouette”.

Le régime œuf : - 4 kg en une semaine

Dans son ouvrage, Jean-Michel Cohen insiste sur le fait que la perte de poids est un marathon, et non un sprint. Pour être efficace, un régime doit être suivi sur la durée, et ce qu’on appelle la “stabilisation” est en réalité un rééquilibrage alimentaire qui doit être suivi à vie. Pour autant, il est possible de donner un coup d’accélérateur à son amincissement, dans certains cas précis.

“Très longtemps, j’ai été agacée par les personnes qui voulaient me voir en me disant qu’ils voulaient maigrir vite”, confie le Dr Cohen. Mais au fil du temps, ce dernier est revenu sur cette idée catégorique. “Parfois, ils ont raison : il faut leur donner un coup de pouce au démarrage pour les motiver”. C’est pourquoi il propose à ses patients ce qu’il appelle le “régime œuf”. La promesse de cette formule express ? Perdre entre 3 et 4 kilos en une semaine.

Un régime express très restrictif

“C’est une base de régime très restrictif, qui permet d’aller le plus loin possible sans altérer la santé. Il repose sur le croisement de deux protéines, celle de l’œuf et celle des produits laitiers, afin d’obtenir la protéine ‘parfaite’, avec un rapport en acides aminés essentiels sur acides aminés non-essentiels à 2,8”. Celle-ci est alors mieux assimilée, ce qui permet de protéger le muscle - et donc d’éviter la fonte musculaire.

Pour apporter des vitamines et des minéraux sans être obligé de recourir à des compléments alimentaires, les blancs d’œufs et les produits laitiers sont complétés par des bouillons et des jus de légumes à volonté. “Ça va permettre d’apporter sodium, potassium, magnésium et toutes les vitamines, sauf celles du groupe A et D (liposolubles), c’est pourquoi je garde quand même deux jaunes d’œufs dans la journée”.

Une phase de réintroduction alimentaire indispensable

Le régime œuf est donc un “régime de famine”, aux apports caloriques très pauvres, qui ne doit pas être suivi sur la durée. Le Dr Cohen recommande de le suivre sur une période de 8 jours. Autre contrainte, il doit obligatoirement être suivi d’une phase intermédiaire, sur une à deux semaines. “Il s’agit d’un régime également restrictif, mais dans lequel on va pouvoir réintroduire des légumes entiers, des protéines, des produits laitiers et des fruits”.

Ce n’est qu’après cette étape de réadaptation progressive que l’on va pouvoir passer à un régime plus équilibré, dans lequel on pourra même s’accorder des petits plaisirs (burgers, pizzas, chocolat…). “Pendant ces deux ou trois premières semaines très strictes, mieux vaut ne pas avoir prévu d’anniversaire ou de réception”, prévient le nutritionniste.

À qui s’adresse le régime œuf ?

Notez aussi que le régime œuf ne convient pas à tout le monde. Ainsi, les diabétiques insulino-dépendants, les insuffisants rénaux ou les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires doivent s’abstenir. “On ne peut le faire que si l’on est en bonne santé”, résume l’expert. “De même, elle n’est pas adaptée si l’on a 60 kilos perdre. C’est une technique valable pour des gens qui ont plutôt entre 10 et 20 kilos à perdre”.

Si vous rentrez dans ces critères, le régime œuf est pertinent dans trois cas de figure :

  • vous avez besoin d’une motivation pour démarrer un régime, avec une perte de poids visible dès le début ;
  • vous êtes à la fin d’un régime, mais vous stagnez et avez besoin d’un coup de pouce pour perdre les trois derniers kilos ;
  • votre chirurgien vous a demandé de maigrir rapidement avant une opération.

Le régime œuf en pratique

Dans son ouvrage, le Dr Jean-Michel Cohen détaille ce qu’il faut manger dans le cadre de ce régime express, à chaque repas de la journée.

Petit-déjeuner

  • 2 ou 3 blancs d’œufs
  • 1 laitage à 0 %
  • Café, thé, eau, infusion à volonté et sans sucre

Déjeuner & dîner

  • 2 ou 3 blancs d’œufs + 1 œuf entier
  • Bouillon de légumes à volonté
  • 1 laitage à 0 %
  • 250 ml d’eau avec un jus de citron

L’expert recommande également de boire 1,5 à 2 litres d’eau dans la journée. Il précise que le blanc d’œuf doit être cuit sans matière grasse, mais peut être préparé de différentes façons : dur, fouetté en neige, sous forme de galette, poché à l’eau bouillante… Il est également possible de réaliser une mousse en associant l’œuf au laitage, par exemple.

Quant au bouillon, il faut le préparer maison, avec de vrais légumes, et zapper les cubes du commerce, puisque son but est de vous apporter des vitamines et minéraux. En cas de grosse faim, il est possible de consommer les légumes ayant servi à sa réalisation.

Perdre du poids : un travail au long terme

Comme évoqué à la page précédente, le régime œuf doit obligatoirement être suivi d’une phase de transition, pour réintroduire progressivement certaines familles d’aliments. Puis d’un régime plus traditionnel.

Le Dr Cohen, rappelle également que conserver son poids de forme est un travail de longue haleine, qui dure finalement toute la vie. Impossible, en effet, de reprendre la même alimentation que l’on avait avant son régime, tout en espérant conserver sa nouvelle silhouette. “Ça n’existe pas la stabilisation. Une fois le régime fini, il faut changer tout son comportement alimentaire”.

Ce qui n’empêche pas de conserver le plaisir de manger, et la possibilité de faire des “écarts” de temps en temps. “L’essentiel de l’opération consiste à essayer de trouver le niveau qui permet de manger suffisamment sans grossir et d’avoir le courage et le réflexe de reprendre immédiatement un régime dès les prémices de la prise de poids”, écrit le nutritionniste dans son livre.

Sources

Merci au Dr Jean-Michel Cohen, médecin nutritionniste et auteur de La Méthode Cohen (First éditions). 

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