La réalité virtuelle pour soigner les troubles psychologiques Image d'illustrationIstock
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À peine rentré dans la salle d’attente du bloc opératoire que le stress prend toute la place. Les patients attendent dans cette pièce froide au sens propre comme au figuré. Une infirmière arrive avec un casque étonnant : la réalité virtuelle. Une méthode de plus en plus utilisée pour traiter ou soulager tous types de maux. Au bloc opératoire, elle va agir sur plusieurs volets : la diminution du stress et la prise en charge de la douleur.

Actuellement, le traitement de la douleur repose sur une prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse. L’utilisation de la deuxième technique permet notamment de limiter les doses d’antalgiques dont les effets secondaires sont parfois importants.

La réalité virtuelle en fait partie. Elle permet une diminution de la consommation de ces médicaments ainsi que des drogues d'anesthésie dans certaines interventions chirurgicales.

Aussi utilisée en préopératoire, cette technique accompagne les patients dans la réalisation des soins douloureux ou anxiogènes tels que la pose de péridurale avant une intervention chirurgicale, ou dans la pose de certaines voies veineuses dont la technique peut augmenter l’anxiété.

La réalité virtuelle permet à tous les sens d’être immergés

Cette technologie consiste à immerger un utilisateur dans un monde virtuel au moyen de dispositifs dédiés (casques auditifs et visuels, grands écrans). Les casques permettent une immersion forte grâce au couplage des mouvements de la tête de l’observateur avec les images stéréoscopiques affichées sur deux petits écrans. Une fois équipé, l’utilisateur est immergé visuellement et auditivement. Il peut même interagir grâce à des contrôleurs rappelant les manettes de jeu vidéo afin d’effectuer des actions, de se déplacer.

Son utilisation provoque des expériences sensorielles. Tous les sens sont concernés : vue, ouïe, odorat, toucher. Si ce que nous voyons est cohérent avec nos mouvements, le cerveau va conclure qu’il s’agit de notre environnement. Et si l’environnement réagit à notre présence et à nos actions (illusion de plausibilité), ce sentiment est renforcé, expliquent des scientifiques dans le média The Conversation.

Prise en charge de la douleur

Ces dernières années, l’usage de la réalité virtuelle s’est démocratisé dans le secteur hospitalier, car les casques se sont révélés être des outils particulièrement efficaces pour agir comme distracteurs et détourner l’attention de la douleur. Une étude de neuro imagerie a d’ailleurs permis de mettre en évidence une réduction de l’activité cérébrale des régions impliquées dans la perception de la douleur lors de séances de réalité virtuelle.

Les casques ont un potentiel analgésique important. Ils sollicitent les capacités attentionnelles des patients comprenant quatre concepts :

  • Stimulation sensorielle multimodale : les stimuli auditifs et visuels.
  • Sentiment de présence : permet à l’utilisateur de se sentir immergé dans l’environnement comme s’il y était réellement.
  • Narratifs captivants : un scénario immersif transporte le patient hors de sa réalité.
  • Musicothérapie et hypnose médicale : ces autres techniques non médicamenteuses peuvent se compléter avec la réalité virtuelle pour un meilleur résultat.

La réalité virtuelle remplace le divan dans la prise en charge de troubles psychiatriques

Très utilisée en pédiatrie et en cancérologie, cette méthode de limitation de la souffrance s'éparpille dans tous les recoins de la médecine. En psychiatrie, elle accompagne les patients souffrant de phobies, d’addictions, de troubles du comportement alimentaire et de stress post-traumatique.

Cette pathologie, qui survient après un traumatisme, est associée à différents troubles comme les addictions, la dépression et les troubles du comportement. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 3,9 % de la population est, à un moment de sa vie, touchée par ce syndrome. Très fréquent chez les victimes de violences sexuelles, d’attentats, ou les victimes de guerre ou de catastrophes naturelles.

Cette pathologie de la mémoire provoque des symptômes très handicapants dans la vie quotidienne : cauchemars, repli sur soi, idées suicidaires, troubles du sommeil, anxiété, dépression, retrait social, autant de signes qui impactent la vie personnelle et professionnelle.

Le manque de prise en charge du psychotraumatisme a été officiellement reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme un problème de santé publique majeur. Ces nouvelles techniques offrent de belles perspectives dans la prise en charge.

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