Vous avez ce type de pensée ? Voici pourquoi et comment s'en débarrasserIstock
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“Parfois, quand je vois le pic qui sert à empiler les tickets de caisse au supermarché, je ne peux m’empêcher d’imaginer visuellement toutes les façons qu’il existe de se blesser avec.” : c’est ainsi que Maëlle illustre les pensées violentes et obsessionnelles dont elle est victime.

La Bordelaise de 31 ans souffre de pensées intrusives, aussi appelées phobies d’impulsion. Plus que des pensées négatives classiques, ces dernières se distinguent par leur persistance et leur aspect angoissant. Dans le cas de Maëlle, il s’agit d’images “gores”, qui lui viennent subitement et sans qu’elle ne le veuille, et durent "de longues minutes"

Des pensées dérangeantes mais pas dangereuses

Ce phénomène ne lui est pas propre, bien au contraire. La phobie d’impulsion peut prendre différentes formes : alors que certaines personnes, comme elle, ont des visions où elles se font mal ou même se tuent, d’autres s’imaginent en train de blesser un proche. Certaines personnes souffrant de pensées intrusives sont persuadées de souffrir d’une maladie grave, se voient en train de commettre des actes blasphématoires ou même pédophiles.

Si vous êtes concernés par ce type de pensée, rassurez-vous : elles ne sont pas le reflet d’intentions réelles. Les psychologues qui se sont penchés sur la question assurent qu’il n’y a absolument aucun risque de passage à l’acte. Au contraire, les personnes qui commettent réellement ce type de violences ne sont pas sujets à des pensées intrusives en amont.

Un problème associé au TOC

La phobie d’impulsion résulte parfois de traumatismes et est plus fréquente chez les personnes souffrant de troubles anxieux élevées, TDAH, troubles de l’humeur ou troubles psychiatriques.

Elle est notamment liée aux Troubles Obsessionnels Compulsifs(TOC). Ce trouble, qui touche 2 à 3 % de la population, se traduit par des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles. Sur les sujets de TOC, les pensées intrusives ont tendance à être beaucoup plus intenses. Si ce problème peut se déclarer à tout âge, deux tiers des cas surviennent avant 25 ans.

Une manière de gérer le stress

C’est le cas pour Maëlle, pour qui le problème de pensées intrusives a commencé dès l’enfance : “Quand j’étais petite, avant de m’endormir, j’imaginais sans le vouloir une bille au fond de ma glotte et je luttais, dans ma tête, pour ne pas m’étouffer avec”. La jeune femme avait connu une accalmie, avant de souffrir de nouveau du problème depuis quelques années.

Elle a vécu longtemps avec ces pensées avant de savoir de quoi il s’agissait. C’est sa psychologue qui lui a parlé du phénomène de pensées intrusives. “D’après elle, ça fonctionne comme des cauchemars, mais éveillé. Ça serait un mécanisme de gestion du stress”, déclare la jeune femme. En effet, les pensées intrusives sont une manière pour le cerveau d'être en état d'alerte constant, se préparant pour nos pires angoisses.

Comment se débarrasser des pensées intrusives ?

Maëlle explique que sa psychologue lui a conseillé, lorsque ses pensées l’envahissent, de s ’occuper le corps et l’esprit pour se forcer à les chasser. “Je dois faire beaucoup d’efforts pour sortir ces images de ma tête et penser à autre chose”, se désole-t-elle.

Si vous êtes victime de pensées intrusives, vous pouvez consulter un spécialiste des TOC, un psychologue ou un psychiatre. En effet, entamer une thérapie peut aider à soulager ce problème, en jouant sur les causes et sur la gestion du stress. Certains médicaments peuvent aussi vous être prescrits dans les cas les plus handicapants et tenaces.

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