Ressentiment : pourquoi vous n'arrivez pas à vous en libérer

Ressentiment : pourquoi il est si difficile de s’en débarrasser

Un des moyens de contourner cet effet domino est de comprendre les causes de ce ressentiment. L’identification de ses racines favorise une distanciation émotionnelle. Une mise en perspective qui permet de désamorcer cette amertume et d'avancer dans la vie.

Une situation non résolue

La difficulté à passer outre ce ressentiment s’explique souvent par l’impression que la situation à l’origine du sentiment d’injustice n’a pas été résolue. Cette mise en suspens empêche toute possibilité d’aller de l’avant. "Si je ressens du ressentiment, il est logique que je veuille que la personne à qui j'en veux prenne des mesures pour réparer (ses erreurs) ou s'excuser", explique Sarah Baroud, au site VeryWellMind.

Conseil d’expert : la reconnaissance de la faute commise par l’autre peut suffire à se libérer du ressentiment.

L’incapacité à attaquer le problème à bras-le-corps

A trop rester focalisé sur cette amertume et ce ressentiment, la personne en proie au ressentiment s’enferre dans une impasse faite d’auto-apitoiement et de ruminations qui entrave tout scénario de sortie.

Conseil d’expert : Plutôt que de jeter l’anathème indéfiniment sur l’auteur de son désarroi, ouvrir la discussion avec celui-ci, même si cela signifie mettre un terme à la relation avec cette personne, est un premier pas vers la libération intérieure.

La peur de s’avouer vaincu

Dans ce combat intérieur auquel on se livre, il paraît impossible de baisser les armes et de lâcher prise face à cette amertume qui ronge. Cela reviendrait à capituler en s’avouant vaincu devant l’adversaire. "Lâcher prise peut même donner l'impression d'admettre que votre investissement émotionnel dans cette colère de longue date était futile ou qu'il s'agissait d'une perte de temps", analyse Rachel Fleischman.

Conseil d’expert : En réalité, évacuer une colère ou une frustration ne se solde pas par un gagnant et un vaincu. Au contraire, se libérer de ce fardeau pesant qu’est le ressentiment favorise un lâcher prise salvateur qui permet d’avancer dans votre vie.

L’impression de garder le contrôle

Accepter de se défaire de cette rancune peut aussi être perçu comme un renoncement à l’hyper contrôle. "On peut avoir l'impression de conserver un avantage psychologique ou même de se protéger contre d'autres préjudices", explique Rachel Fleischman.
Conseil d’expert : Grandir intérieurement nécessite d’accepter de ne pas tout contrôler et de reconnaître sa vulnérabilité.

Une bulle de protection

Dernière raison qui peut expliquer la difficulté à s’extraire du ressentiment : une mécanique de protection. Elle peut être une réaction de défense que l’on a mis en place pour se prémunir de toute affront ou blessure future. " "Par exemple, si vous êtes dans une relation et que la personne vous trompe, le fait de garder du ressentiment peut constituer un mécanisme de défense qui vous empêche d'aller de l'avant, de trouver une autre relation et peut-être d'être à nouveau blessé ", pointe Amy Robbins, autre thérapeute citée par VeryWellMind.

L’intérêt d’apprendre à pardonner

L’abandon de la rancune et de l’amertume en apprenant à pardonner ne signifie pas oblitérer le mal que l’on a vécu. Mais elle constitue une saine libération pour retrouver la paix intérieure, se recentrer sur soi et avancer dans sa vie.

Ce cheminement permet de cultiver une tranquillité d’esprit, selon la Mayo Clinic University, qui égrène les bienfaits du pardon : il favorise une "meilleure santé mentale, réduit l'anxiété, le stress et l'hostilité, réduit la tension artérielle, améliore la santé globale (notamment cardiaque et le système immunitaire). Enfin pardonner redore l’estime de soi.