Perfectionnisme : 6 troubles qu’il peut provoquer

Lors d’un entretien d’embauche, il n’est pas rare de répondre “perfectionniste” à la célèbre question “quelles sont vos qualités ?”. Et en effet, ce trait de caractère présente des avantages, surtout dans le monde professionnel.

Une méta-analyse portant sur 95 études publiée dans la revue scientifique Journal of Applied Psychology en 2018 montre que les perfectionnistes ont des niveaux de motivation et de conscience plus élevés que ceux qui ne le sont pas. En plus d’être plus enthousiaste au bureau, ils travaillent plus d'heures et peuvent être plus engagés dans leurs tâches.

Toutefois, les recherches montrent que le perfectionnisme peut être suivi de nombreux éléments "préjudiciables" pour la santé.

Quand le perfectionnisme devient problématique ?

L’université de Laval (Canada) met en garde ses étudiants contre les dangers d’une trop grande minutie. "La personne perfectionniste s’impose des standards d’excellence extrêmement difficiles à atteindre, voire impossibles. Elle ne sait doser ses efforts, se surinvestissant parfois dans des activités de moindre importance au détriment de certaines plus prioritaires. Pour elle, les détails comptent autant que l’ensemble et elle demeure inflexible dans le choix de ses priorités et de ses façons de faire", explique l'établissement. Cette exigence personnelle peut rendre le travail en équipe très difficile aussi bien pour eux que leurs partenaires.

De plus, la personne perfectionniste "doute constamment d’elle-même et n’accepte pas ses limites et ses imperfections. Sa valeur en tant que personne dépend de ses succès et de sa réussite. Elle se juge sévèrement et accepte mal la critique. La moindre erreur est vécue comme une cuisante défaite. La personne perfectionniste est une éternelle insatisfaite et ressent très souvent de l’anxiété, de la honte et de la culpabilité. Elle appréhende l’avenir et redoute l’échec" met en garde l’université canadienne.

Selon les experts, il existe deux grands types de perfectionnismes : 

  • La quête d'excellence : ces perfectionnistes ont tendance à se fixer et à exiger des objectifs excessivement élevés. Ils évaluent, non seulement, rigoureusement leurs performances, mais également celles des autres. 
  • L'évitement de l’échec : ces personnes ont une préoccupation obsessionnelle et une aversion à ne pas atteindre des normes de performance élevées. Elles craignent constamment que leur travail ne soit pas assez bon et de perdre le respect des autres s'ils n'atteignent pas la perfection.

Si le perfectionnisme a du bon quand il n'envahit pas l'ensemble du quotidien, il peut devenir problématique si la personne ne parvient pas à faire preuve de bienveillance avec elle-même. La liste des troubles qu'il peut provoquer dans notre diaporama.

La dépression

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Les perfectionnistes ont plus de risques de souffrir de stress chronique ou de dépression selon une étude parue dans la revue Review of General Psychology.

Une meta-analyse réunissant 77 études effectuées auprès de 25 000 participants, menée en 2019, a établi un lien entre le perfectionnisme, le stress et la dépression ainsi que le suicide.

Souvent malade

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Des chercheurs de l’Université York ont remarqué que les perfectionnistes étaient plus souvent malades que les autres. La cause pourrait provenir de leur stress constant et leur manque d'action pour le faire baisser.

En effet, le stress est connu pour augmenter le risques de cardiopathies, de diabète ou encore de surpoids. Il peut par ailleurs réduire l'efficacité du système immunitaire et l'espérance de vie.

Moins performant sous la couette

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Selon une étude de l’Université de Kent, le besoin d'excellence perturbe aussi les ébats. Les perfectionnistes sont critiques envers les performances de leur partenaire, mais les leurs.

Et, cela n'affecte pas uniquement le perfectionniste... Selon l'étude, ses partenaires affichent une baisse d'estime de soi et une hausse des troubles sexuels.

Plus de comportements répétitifs (se ronger les ongles, se gratter...)

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Se ronger les ongles, se gratter la peau ou se toucher les cheveux ne serait pas synonyme d’anxiété, mais plutôt de perfectionnisme, selon une étude de l’Université de Montréal.

Les chercheurs ont demandé à 48 personnes dont la moitié souffrait de comportements répétitifs de réaliser 4 tâches provoquant chacune une émotion différente (stress, détente, frustration et ennui). Ils ont découvert que les volontaires se rongeant les ongles ne parviennent pas à accomplir une tâche sans stress et à se détendre. De plus, l'ennui et la frustration augmentent leur comportement compulsif.

"Nous croyons que ces individus (...) sont possiblement des perfectionnistes, ce qui signifie qu'ils sont incapables de relaxer et d'exécuter des tâches à un rythme normal. Par conséquent, ils sont plus vulnérables à la frustration, à l'impatience et à l'insatisfaction lorsqu'ils n'atteignent pas leurs objectifs. Ils vivent également des niveaux plus élevés d'ennui", explique le co-auteur Kieron O'Connor.

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Des troubles alimentaires plus importants

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Plusieurs études ont trouvé un lien entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires. Une recherche de l’Université de Dalhousie (Canada) a mis en avant la tendance des perfectionnistes à tomber dans la boulimie et à se tourner vers une alimentation trop grasse et trop sucrée. 

Les chercheurs avancent que la nourriture est utilisée comme réconfort pour contrer le sentiment chronique d'échec.

L'épuisement, le burn-out

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Ne pas compter les heures supplémentaires, refaire une tâche jusqu'à ce que tout soit parfait, inquiétudes et comparaisons constantes... le perfectionniste s'épuise. Des recherches ont montré qu'il avait plus de risque de souffrir de burn-out.

L'auteur principal de travaux sur la question a expliqué dans un article paru dans Psychology Review : "le souci de perfection alimente la peur et le doute quant au rendement personnel, ce qui entraîne un stress qui peut mener à l’épuisement lorsque la personne sombre dans le cynisme et commence à se désintéresser de ce qui la passionne".

Sources

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0005791614000925

https://hbr.org/2018/12/the-pros-and-cons-of-perfectionism-according-to-research

https://theconversation.com/une-epidemie-de-perfectionnisme-sabat-sur-les-jeunes-111310

https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/1088868318814973

https://www.aide.ulaval.ca/psychologie/textes-et-outils/difficultes-frequentes/le-perfectionnisme-quand-le-mieux-devient-l-ennemi-du-bien/

mots-clés : anxiété, burn-out
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