Curcuma, noix de muscade ou encore gingembre… Véritables condensés de saveur, les épices apportent du soleil dans vos plats. Toutefois, si celles-ci ont beaucoup de trésors à nous donner, elles peuvent toutefois se révéler dangereuses pour la santé, notamment en cas de surdosage.
Dans ce diaporama, découvrez les 5 épices qui peuvent s’avérer néfastes si vous avez la main lourde.
Épices : quand faut-il les éviter ?
Lorsque vous consommez des épices, il existe des risques d’allergie. "Les allergies aux épices sont certainement les moins connues, mais elles représentent néanmoins 6 % des allergies alimentaires", explique dans son livre Les épices qui nous veulent du bien (éd. Alpen) Isabelle Brette. "Les plus courantes sont les allergies au sésame et à la moutarde, puis au poivre, au gingembre, cumin, curcuma et au curry."
Elles se manifestent de différentes manières :
- Cutanées : démangeaisons, urticaire, eczéma… ;
- Nasales : rhinites ;
- Oculaires : yeux rouges ;
- Respiratoires : asthme ;
- Digestives : diarrhées, crampes abdominales, vomissements… ;
- Oedémateuses : l’œdème est le plus souvent localisé au niveau du visage, des lèvres ou des paupières, mais il peut également toucher les muqueuses de la gorge, ce qui peut entraîner un œdème de Quincke ;
"Dans les cas les plus graves, une allergie peut provoquer un choc anaphylactique, qui est donc une urgence vitale", indique l’auteure dans son ouvrage.
Certaines épices ne doivent pas être associées à des médicaments
Riches en antioxydants, en vitamines et en minéraux, anti-cancer ou encore anti-inflammatoires, consommer des épices entre évidemment dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Cependant, "elles peuvent aussi représenter un danger pour la santé, notamment en cas de prise de certains médicaments", alerte Isabelle Brette dans son livre.
C’est notamment le cas des médicaments utilisés en chimiothérapie, les immunosuppresseurs, les anticoagulants, les hormones thyroïdiennes ou encore les contraceptions orales. "Certaines plantes nécessitent donc plus de précautions que d'autres, selon la première base de données en France qui recense l’interaction plantes-médicaments éditée par l’Université de Grenoble", l'auteure.
Parmi les plantes auxquelles il faut être vigilant, on peut citer :
- Le curcuma : il existe une interaction possible avec les anticoagulants, les immunosuppresseurs, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antidépresseurs et les antipsychotiques ;
- Le gingembre : interaction possible avec les anticoagulants (en augmentant le risque de saignement), et les antidiabétiques (en augmentant le risque d’hypoglycémie) ;
- La réglisse : interaction possible avec les anticancéreux (chimiothérapie), les anticoagulants, la cortisone, et les anti-hypertenseurs ;
- L’ail : interactions avec les anticancéreux, antigoutteux, cardiotoniques et immunosuppresseurs.
Mais pas de panique : même si on les cuisine au quotidien, les interactions sont très rares, voire inexistantes. "La plante consommée lors d’un repas n’apporte, en général, pas assez de molécules actives pour interagir avec un médicament", indique l’auteure.
La noix de muscade
Il est connu que le surdosage de la noix de muscade est nocif pour la santé. "Consommée à haute dose, cette épice peut avoir des effets hallucinogènes avec des symptômes psychotiques aigus, ainsi que des signes neuromodulateurs du système nerveux central pouvant mimer en partie une hyperstimulation anti-cholinergique", explique Isabelle Brette dans son livre Les épices qui nous veulent du bien (éd. Alpen). "L’empoisonnement à la noix de muscade est rare et probablement sous-déclaré."
Des signes narcotiques, c’est-à-dire des engourdissements, des nausées, des angoisses ou encore une augmentation du risque cardiaque, ont été rapportés au-delà d’une consommation de 5 g de noix de muscade.
La cannelle
La cannelle provenant de Chine pourrait avoir des effets délétères sur les reins, ce qui ne serait pas le cas de la cannelle venant de Ceylan. "La différence entre les deux, c’est que la première est riche en coumarine, un composé dangereux qui, à long terme, entraîne des risques hépatiques", révèle l’auteure. "La seconde, au contraire, n’en contient quasiment pas."
Le curcuma
Les effets anticoagulants de la curcumine, présentes dans le curcuma, nécessitent une grande prudence si on est déjà sous un traitement de ce type.
Le piment
La capsaïcine, que le piment contient, stimule la production de sucs gastriques. Alors, "évitez d’avoir la main lourde si vous êtes régulièrement victime de brûlures d’estomac", conseille Isabelle Brette. "Même chose en cas de reflux gastro-oesophagien." D’autre part, le piment est également déconseillé en cas d'hémorroïdes.
Le gingembre
Connu pour ses vertus aphrodisiaques, le gingembre doit tout de même être consommé avec vigilance. En effet, une étude américaine a montré que l’épice inhibe l’agrégation plaquettaire, tandis qu’une autre indique qu’il aurait aussi des effets hypotenseurs. "A éviter donc si vous êtes sous traitement anticoagulant ou sous hypotenseur", révèle l’auteure. "Le gingembre est également à proscrire chez les femmes enceintes."
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