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Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes : 55 000 cas sont diagnostiqués tous les ans dans l’Hexagone. Mais cette réalité reflète une pluralité de cas et donc d’approches thérapeutiques : il faut trouver la juste mesure entre des traitements souvent lourds et le degré d’agressivité du cancer de la prostate.

Comment savoir si un cancer de la prostate est agressif ? Quelle est son évolution, son pronostic ?

Certains cancers de la prostate ont une évolution si lente que l’on considère parfois qu'il est inutile de les traiter, précise la Fondation pour la recherche sur le cancer (ARC). Au contraire, d’autres sont plus agressifs et nécessitent d’y opposer un traitement efficace le plus rapidement possible (...) L’enjeu pour les chercheurs et les médecins est d’importance : il s’agit d’éviter à des patients un traitement lourd et non nécessaire et à d’autres, au contraire, de proposer une prise en charge personnalisée qui augmentera les chances de réussite des futurs traitements.”

Actuellement, le degré d’agressivité du cancer de la prostate est déterminé par le score de Gleason, lui-même corrélé à une biopsie. Le score de Gleason est un élément déterminant, qui s'ajoute aux autres données recueillies sur le profil du cancer de la prostate comme le taux de PSA ou l'état clinique du patient.

Le score de Gleason, indispensable pour déterminer le stade (stade 1, 2, 3 ou 4) du cancer de la prostate et l'espérance de vie

Le stade de gravité du cancer de la prostate dépend de différents facteurs comme le type de cancer, la taille de la tumeur initiale, sa localisation précise, son extension aux tissus voisins… Ce sont ces éléments qui renseignent sur le pronostic et l'espérance de vie du cancer de la prostate, les risques de récidives, les stades d'évolution... Ces facteurs pronostiques permettent à l'équipe médicale de mettre en place la meilleure prise en charge thérapeutique possible (traitement du cancer par hormonothérapie ou immunothérapie, chimiothérapie, intervention chirurgicale, surveillance active, radiothérapie externe...), prise en charge qui dépend également de l'âge du patient et de son état de santé général.

La biopsie passe au crible les cellules malignes et donne de son côté des informations essentielles sur l’agressivité des cellules tumorales. C'est donc le score de Gleason, qui jusqu’ici, est l’outil de référence. Il permet de classer les tumeurs en fonction de plusieurs éléments : la nature des cellules tumorales (sont-elles proches des cellules saines, on parle de cellules peu différenciées, ou au contraire très éloignées des cellules saines d’origine) et le nombre de cellules tumorales par rapport aux cellules saines.

Quel est le cancer de la prostate le plus agressif ?

Le Pr Aurel Messas*, chirurgien-urologue à Paris liste ainsi les grades du score de Gleason qui permettent la classification du cancer :

  • Grade 1 : les cellules cancéreuses sont bien différenciées, elles ressemblent aux cellules saines. Leur présence est régulière et uniforme.
  • Grade 2 : les cellules cancéreuses sont aussi bien différenciées, mais leur formation est moins uniforme et plus irrégulière.
  • Grade 3 : les cellules cancéreuses sont dites « moyennement différenciées », leur formation est plus variée et elles sont plus dispersées.
  • Grade 4 : les cellules cancéreuses sont peu différenciées. Elles forment des glandes très irrégulières ou n’en forment pas. Il y a quand même une agglomération de ces cellules en amas ou cordon.
  • Grade 5 : Les cellules cancéreuses sont très peu différenciées, elles ne forment pas de glandes et sont dispersées en structures anormales ou en nappes solides.

Cancer de la prostate : un nouveau test capable de détecter 94 % des formes agressives

S’il est plutôt fiable, le score de Gleason présente un défaut : il nécessite obligatoirement une biopsie pour déceler des traces de la maladie. De plus, les autres outils de diagnostic (comme l’IRM ou le dosage de PSA) peuvent parfois mener à des surdiagnostics et des demandes de biopsie inutiles (et non exemptes de complications). Ce nouveau test développé par l'université américaine du Michigan semble balayer ces problématiques. Mieux, il pourrait tout à fait être utilisé en autotest, à faire à la maison. Les résultats de l’étude d’efficacité de ce dispositif sont parus début janvier dans le Journal of Urology, et établissent, selon Santé Log, qui relaie l’étude que ce simple test urinaire est :

  • capable de détecter 94 % des cancers agressifs ;
  • plus sensible que l’analyse sanguine ;
  • suffisamment sensible pour éviter jusqu'à 53 % des biopsies inutiles.

Ce test, MyProstateScore 2.0 ou MPS2, de son nom, examine 18 gènes différents liés au cancer de la prostate de haut grade et devrait prochainement se développer aux Etats-Unis, avant de débarquer en Europe. Affaire à suivre !